Bien que certains éditorialistes s’accordent à refléter la baisse de popularité du Président Boric, en fonction au Chili depuis le 6 mars dernier, il faut cependant relativiser. Le processus de démocratisation est en marche, cependant et c’est bien normal, la population est impatiente de changements. Alors, quand bien même la côte de popularité a baissé de 50 à 36%, cela n’a rien de nouveau dans l’histoire politique du Chili.
Le rejet à leur prédécesseur de droite, Sebastián Piñera, récemment dans la semaine 39 de son élection a dépassé l’adhésion a son mandat. Auparavant, c’est la social-démocrate Michelle Bachelet, lors de son deuxième mandat, qui avait observé le même phénomène dans la semaine 33 de son ascension au pouvoir.
C’est la preuve de hautes attentes de la citoyenneté, ce qui a rendu complexe l’exercice du pouvoir, surtout dans un pays comme le Chili qui vit un processus de changements profond, avec une constituante en cours.
Parmi les premières mesures du gouvernement de Boric, dans lequel participent 4 ministres communistes et deux ministres socialistes : la hausse du salaire minimum.
Après s’être entretenu avec les autorités et les représentants de la CUT- Centrale des travailleurs du pays Sudaméricain, c’est le ministre des Finances, Mario Marcel, qui a annoncé un réajustement du revenu minimum mensuel, pour les travailleurs majeurs de 18 à 65 ans de 50 000 pesos soit environ 59 dollars. Ainsi donc, le revenu minimum mensuel est de 380 000 pesos, soit 450 dollars depuis le 1er mai, et atteindra 400 000 pesos environ 472 dollars au 1er août.
Dans le cas où l’inflation accumulée sur 12 mois en décembre 2022 dépasserait les 7%, le revenu mensuel, se verrait augmenter à 410 000 pesos-environ 483 dollars à compter de janvier 2023. Parallèlement à ces réajustements du revenu minimum, également et dans les mêmes proportions et dates, les revenus minimums pour les travailleurs de moins de 18 ans et de plus de 65 ans, vont être réajustés, au même titre que les autres tranches d’âge des travailleurs, sans oublier le revenu unique familial et les allocations familiales.
En outre, le ministre a affirmé que dans le cas des les Petites et moyennes entreprises, l’Etat leur versera « une compensation transitoire » pour amortir la hausse réelle du revenu minimum mensuel. Cependant, le ministre Mario Marcel a signalé qu’il mettra en place un observatoire de la valeur au public du panier à nourriture avec l’objectif de protéger ces produits devant un risque d’une hausse de l’inflation.
Réunion avec la Centrale Unitaire de Travailleurs
Le ministre s’est dit satisfait de l’accord obtenu avec les travailleurs tant sur l’aspect formel de la négociation que sur la matérialisation d’une grande partie de l’agenda du programme du Président Gabriel Boric. Et Jeannette Jara, ministre du Travail et de la vision sociale, également présente à la réunion a remercié la CUT pour ses bonnes dispositions à rechercher un accord pour les plus de 800 000 travailleurs qui sont au salaire minimum.
Pour sa part, le président de la CUT-Centrale Unitaire des Travailleurs du Chili, David Acuña, a dit qu’il s’agit d’une « grande avancée » dans la protection des droits des travailleurs.
« Nous avons commencé à construire un vrai dialogue, nous saluons cette instance et nous souhaitons continuer à avancer, nous avons la dragée haute, nous sommes un contre-pouvoir qui nous permet d’avancer », a-t-il conclu.
Pour autant, il serait souhaitable que la CUT ne baisse pas la garde et qu’elle assiste aux réunions de la FSM qui sont programmées, en particulier le 23 juin en Congrès à Rome car la négociation se gagne par la lutte, et les avancées ne se décrètent pas, elles se gagnent dans la mobilisation des travailleurs.Bas du formulaire
Sources :
https://www.pagina12.com.ar/417689-chile-el-gobierno-de-boric-anuncio-una-suba-del-salario-mini
http://www.wftucentral.org/?language=es
Antoine LUCI Pôle hispanique-Commission Relations Internationales-PRCF pour www.initiative-communiste.fr