Yo voy con las banderas
Vers de la fin d’un poème de Pablo Neruda : ODA A LA ARAUCARIA ARAUCANA ALTA tiré de Nuevas odas elementales, 1955.
Al llamado profundo
de mi pueblo !
Araucaria araucana,
aquí me tienes !
Je vais avec les drapeaux
à l’appel
profond de mon peuple !
Araucaria araucana,
me voici !
L’araucaria est l’arbre symbolique du Chili et particulièrement du peuple indien Mapuche qui se nourrit de ses pignons et entre en relation avec ses divinités protectrices à travers son tronc élancé vers le ciel.
Cette Ode a été écrite pour rendre hommage aux grands chefs mapuches (les Toqui), qui, au XVIème siècle, ont résisté héroïquement aux conquérants espagnols : Lautaro, Caupolicán, Galvarino . Dans ce poème, Neruda donne la parole à ce peuple originel, le peuple Mapuche, qui s’est battu contre « la croix, l’épée, la faim », contre toute l’horreur qu’apporta la conquête. Neruda savait que le peuple mapuche était depuis longtemps réduit au silence et que non seulement il ne pouvait pas parler, mais qu’il n’y avait personne pour l’écouter. Ainsi, à partir de sa position privilégiée de poète, d’intellectuel et d’homme politique reconnu, Neruda a créé une voix qui proposait de parler pour eux.
Alors, qui sont les Mapuche ?
Autrefois appelés Araucans, installés sur la côte chilienne face à l’Océan Pacifique, aujourd’hui Mapuche, ou « gens de la terre », ils sont un million, soit environ 5 % de la population du Chili. L’emprise coloniale est une réalité tant il est vrai que les 9/10ème de leurs terres ont été spoliés. Ils constituent une richesse indéniable pour l’humanité. Ils se situent au sud de Santiago et avant la Patagonie.
Pour autant, le rapport des chiliens aux Mapuches est quasi inexistant. Aujourd’hui même malgré la nouvelle Constitution chilienne, votée il y a quelques jours à peine, le sort qui leur est réservé est celui prévu par les transnationales espagnoles qui veulent garder le monopole de l’électricité au Chili en terre…Mapuche ! Le PDG de la firme d’électricité n’est autre que l’ancien ministre de l’intérieur du gouvernement espagnol Rajoy.
Cette vidéo on voit clairement la déviation d’un cours d’eau pour exploiter la rivière et son courant.
Et voilà comment sont encore traités les Mapuche aujourd’hui même :
Conclusion : après tant d’injustices et de spoliations de terres, il est temps que le peuple chilien intègre dans le préambule de sa nouvelle constitution votée dimanche 25 Octobre dernier, le droit à l’existence du peuple Mapuche sur ses terres et la reconnaissance de ses droits et de son identité.
Antoine Luci – Gilda Landini pour I.C.