Dimanche, les forces réactionnaires, militaristes et fascisante de l’oligarchie capitaliste pro USA ont réussi à faire gagner de quelques voix le NON à la paix en Colombie. (lire ici les explications de www.initiative-communiste.fr) Dans un communiqué, le PRCF rappelle que la solidarité internationaliste est une nécessité pour faire progresser la paix, et reculer les guerres impérialistes et la répression militaire fasciste.
COLOMBIE : ÉCHEC DU REFERENDUM SUR LA PAIX – communiqué de la Commission Internationale du PRCF
Le résultat du référendum organisé pour couronner un processus de quatre ans de négociations entre le gouvernement et les FARC devant aboutir à la paix montre un pays très clivé, une situation instable et révèle un rapport de forces qui gèle le processus de paix.
Tout d’abord il faut noter le taux de participation au référendum : 37,2%. Cela relativise le »rejet » par les Colombiens des accords de paix, 64% d’entre eux ne ce sont pas déplacés. Cela révèle aussi l’état de crise démocratique permanente dans lequel est plongé le pays.
De plus le NON l’emporte par 50,2% des voix contre 49,8% soit quelque 50.000 voix de différence….
Mais l’essentiel est la réalité politique que le vote dessine.
Les campagnes ont soit voté OUI, soit ce sont abstenues. Les grosses bourgades où se concentrent les classes moyennes ont voté NON. Dans les villes il y a équilibre.
En fait en faveur du NON il y a eu une conjonction de forces :
- la campagne d’Uribe, ancien président de pays, campagne de peur, de calomnies d’un seigneur de la guerre, agent de l’oligarchie et de l’impérialisme, qui ne veut absolument pas de la paix. Parce que celle-ci impliquerait des réformes : réformes sociales contre des inégalités monstrueuses et réforme agraire qui terrorisent les soutiens d’Uribe: les grands propriétaires terriens.
- la peur de voir le pays s’engager dans une voie progressiste avec la participation des FARC à la vie politique du pays. On est en droit de penser que les États-Unis ne sont pas pour rien dans ce résultat qui les comble d’aise…
- L’impopularité du président centriste Santos qui accaparé par les négociations n’a réglé aucun des problèmes de la société colombienne : sa cote de popularité est passé de 60% à 20% ces derniers mois.
Le chef des FARC a annoncé que le cessez-le-feu définitif sera respecté par les FARC. Santos a dit vouloir continuer sur la voie de la paix. Mais cette situation à un an et demi de la prochaine élection présidentielle reste porteuse de graves dangers.
Bien entendu les paramilitaires, qui ont assassiné l’écrasante majorité des victimes de cette guerre civile, restent en activité et assassinent les militants syndicaux et politiques.
Le précédent de l’Union Patriotique* démontre la barbarie de l’oligarchie colombienne.
Les temps qui viennent seront donc à hauts risques d’autant que ces événements arrivent dans le contexte d’une offensive des impérialistes et des oligarchies en Amérique Latine.
Notre solidarité avec les FARC, avec le PC Colombien, avec les forces de paix anti-impérialistes est notre meilleure réponse à la situation présente.
Commission Internationale du PRCF
* Fondé après les accords de La Uribe entre le gouvernement colombien et les FARC, l’UP regroupe des guérilleros démobilisés des FARC, le Parti communiste colombien et d’autres éléments issus de la société civile. Parvenant à conquérir plusieurs municipalités à la fin des années 1980, l’UP est rapidement victime de ce qui a souvent été qualifié de génocide politique, y compris par la justice colombienne 1,2,3.
Selon les estimations, le nombre de victimes de cette répression se situerait entre 3 6001 et 5 0003. Parmi elles, huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels : Jaime Pardo Leal (1987) et Bernardo Jaramillo Ossa (1990). Les coupables directs seraient les forces paramilitaires d’extrême-droite émergentes en Colombie ainsi que les narcotrafiquants, mais la responsabilité des forces publiques colombiennes (armée et police) est également évoquée. Le dernier parlementaire de l’UP, le sénateur Manuel Cepeda vargas, est assassiné en 1994 par des militaires et en 2002 l’UP perd son statut de parti politique, faute de candidat aux élections4. Cette décision d’enlever le statut de personnalité juridique est prise par le conseil national électoral (Consejo Nacional Electoral)5.
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