Alors que l’empire euro-atlantique menace la paix mondiale sur toute une série de fronts brûlants, les défenseurs de la paix et de la démocratie en France et dans le monde ont été ravis de la manière dont les forces démocratiques ont fait échouer le coup d’État fasciste du président en place à Séoul. Initiative Communiste à pu s’entretenir, dans une interview exclusive, avec les camarades du Parti démocratique populaire, très actifs en Corée du Sud, pour leur demander d’éclairer cet épisode prometteur.
Initiative Communiste : Quel but politique intérieur et extérieur le président sud-coréen cherche-t-il à atteindre en tentant d’imposer la loi martiale ?
Yoon Suk-yeol, qui risquait la destitution pour le plus grave scandale de corruption, a tenté de détourner la pire crise politique en déclarant la loi martiale en prétextant une « guerre locale contre la RPDC (Corée du Nord) » afin de renforcer la dictature fasciste et sortir de sa crise. Une « guerre locale contre la RPDC » fait partie d’un plan de provocation d’une « guerre de Corée » promue par l’impérialisme américain qui domine la « République de Corée (Corée du Sud) ». Comme nous le savons, les forces impérialistes, dont les États-Unis, tentent frénétiquement de provoquer la Troisième Guerre mondiale et, à cette fin, une guerre en Asie de l’Est, en particulier une guerre en Corée, est indispensable. Cependant, la provocation d’une « guerre locale contre la RPDC » en octobre-novembre de cette année, qui a été promue sans relâche par les fascistes de Yoon en « République de Corée » a raté à cause de la « patience stratégique » de la RPDC et, la déclaration de la loi martiale le 3 décembre a échoué en raison de la forte résistance de la population. En conséquence, Yoon, contrairement à ce qu’il a voulu, a été destitué très vite et désormais il risque la peine de mort pour incitation à l’insurrection et à la rébellion.
Initiative Communiste : comment les militants du camp démocratique ont-ils su, malgré la répression qu’ils subissent, mobiliser le peuple pour contrer le coup d’État fasciste?
La « République de Corée » a connu une trentaine d’années de dictature militaire fasciste, au cours desquelles un large front contre le fascisme s’est formé pour mener une lutte indomptable et finalement renverser le pouvoir fasciste. En particulier, la lutte armée à Gwangju contre le coup d’État militaire du 17 mai 1980 a été menée, et le soulèvement de juin 1987 a porté un coup fatal au régime militaire et permis de modifier la Constitution en intégrant le système d’élection par suffrage direct. La réforme de la Constitution de l’époque a donné la possibilité à l’Assemblée nationale de lever la loi martiale si elle est déclarée. Et, aujourd’hui, ça a été un motif important pour mobiliser largement les masses populaires. En fin de compte, les forces progressistes, dont le Parti de la démocratie populaire (PDP), et les forces réformatrices, dont le Parti démocrate, ont coopéré pour une grande cause : la lutte contre le fascisme. Et la manifestation d’un million de personne a été rendue possible par la mobilisation des ouvriers et des paysans qui se sont organisés depuis le soulèvement de juin 1987 et à laquelle s’ajoute la participation d’un large éventail de citoyens. En un mot, ça révèle la force du front démocratique contre le fascisme et c’est un fruit du mouvement démocratique contre le fascisme entraîné par une longue histoire et sa pratique.
Initiative Communiste : la donne politique intérieure est-elle modifiée par l’échec du président en place? La question de la défense de la paix en Corée s’en trouve-t-elle modifiée?
La loi martiale, l’auto-coup d’État, l’incitation à l’insurrection et la rébellion du fasciste pro-américain Yoon ont échoué, portant un coup décisif aux forces réactionnaires pro-américaines. L’un des deux principaux piliers des forces pro-américaines, les forces réactionnaires, sont maintenant en prison ou risquent de l’être, et leur cote de popularité s’est effondrée, garantissant leur défaite lors de la prochaine élection présidentielle. Sauf bouleversement, le candidat des forces réformistes remportera l’élection présidentielle qui se tiendra en mars ou avril 2025, deux mois après que la Cour constitutionnelle aura rendu son verdict final pour la destitution. Bien que les forces réformistes pro-américaines en « République de Corée » soient orientées vers la paix, la « République de Corée » est un État vassal des États-Unis, et elles sont également soumises à un contrôle strict de leur maître. À tout moment, la « République de Corée » pourrait provoquer une « guerre locale contre la RPDC » sous le contrôle direct des Etats-Unis impérialistes. La première loi martiale et le premier coup d’État ont échoué, mais ils peuvent tenter une seconde loi martiale et un second coup d’État. La « guerre locale contre la RPDC » donne un prétexte aux fascistes pro-américains pour réussir leur coup d’État, mais c’est aussi la raison pour laquelle l’impérialisme manipule le coup d’État fasciste pro-américain. En un mot, la Corée du Sud est très proche d’une « guerre locale contre la RPDC » et d’une nouvelle guerre de Corée.
Initiative Communiste : peut-on dire que le régime sud-coréen est tel qu’il n’y a aucun espoir de le voir évoluer en vraie démocratie progressiste et amie de la paix?
Tant que le régime sud-coréen reste pro-américain, peu importe qu’il soit dirigé par des réactionnaires ou des réformistes, et il ne pourra jamais y avoir de véritable progrès, de paix et de démocratie. Seul un régime anti-américain qui coopère avec le Nord et vise à une démocratie populaire sera en mesure de le faire. Le PDP est le seul parti sud-coréen dont le programme est le retrait des troupes américaines, la réunification par un système fédéral, la propriété du peuple des industries clés et le bien-être du peuple. Afin de réaliser ce programme, le PDP a renforcé les forces du noyau du parti, élargi la masse de sa base, mené une lutte combative contre le fascisme et l’impérialisme centrée sur les travailleurs et les jeunes, et notamment mené des activités actives de solidarité internationale avec la Plateforme mondiale anti-impérialiste, en particulier dans le contexte de la Troisième Guerre mondiale. En bref, il est nécessaire de développer le front démocratique contre le fascisme en un front démocratique national afin que le PDP puisse accéder au pouvoir. En fin de compte, nous sommes convaincus que seulement quand nous sommes unis par des idées et des lignes scientifiques, avec la force d’une organisation à large base populaire et le processus de pratique et de lutte inflexible contre la répression, nous pouvons avancer vers un monde où le peuple devient le maître et vers le monde que le peuple espère.
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Traduction : De nombreux citoyens ont assisté à la veillée aux chandelles organisée ! Le Parti Démocratique du Peuple a travaillé dur aujourd’hui pour distribuer des piquets, des journaux et des autocollants exprimant le sentiment du public, et la réponse a été vraiment enthousiaste
