Depuis la mi-janvier, l’agression américaine contre le Venezuela s’est intensifiée. Tentative de putsch avec la reconnaissance par Washington et ses vassaux du député d’extrême droite Guaido comme président, renforcement du blocus économique, pillage des réserves d’or du Venezuela conservées à la banque centrale d’Angleterre, pillage des dépôts et raffineries de l’entreprise publique vénézuélienne PDVSA Citgo aux USA, blocage total de l’accès aux marchés commerciaux internationaux via le blocage de l’accès au dollar…. Et désormais, le déploiement direct de soldats américains en Colombie pour mener des provocations à la frontière du Venezuela et tenter de lancer une invasion militaire de ce pays souverain, libre, démocratique et indépendant. C’est dans ce contexte que Cuba socialiste, qui mieux que tout autres pays sait ce que signifie de souffrance le blocus américain, appelle à stopper l’aventure militaire impérialiste contre le Venezuela.
Cet appel doit être entendu partout dans le monde et notamment en France. Les communistes avec le PRCF ont déjà pris des initiatives – lançant notamment un appel pétition pour la paix (cliquez ici pour signer)
Et le PRCF est des initiatives pour défendre la paix du Venezuela Bolivarien qui sont en train de se construire
Il est urgent de stopper l’aventure militaire impérialiste contre le Venezuela
Déclaration du Gouvernement révolutionnaire du 13 février 2019
Le Gouvernement révolutionnaire de la République de Cuba dénonce l’escalade de pressions et d’actions du Gouvernement des États-Unis visant à préparer une aventure militaire sous couvert d’« intervention humanitaire » en République bolivarienne du Venezuela et appelle la communauté internationale à se mobiliser pour l’en empêcher.
Du 6 au 10 février 2019, des avions de transport militaire ont volé vers l’aéroport Rafael Miranda de Porto Rico, vers la base aérienne de San Isidro, en République dominicaine, et vers d’autres îles stratégiquement situées dans les Caraïbes, sûrement à l’insu des gouvernements de ces pays, en provenance d’installations militaires étasuniennes, depuis lesquelles opèrent des unités des Forces d’opérations spéciales et de l’infanterie de marine, qui sont utilisées pour des actions clandestines, y compris contre des dirigeants d’autres pays.
Des milieux politiques et médiatiques, y compris étasuniens, ont révélé que des individus extrémistes de ce gouvernement, qui ont derrière eux une longue carrière d’actions et de mensonges visant à provoquer ou à encourager des guerres, tels que John Bolton, Conseiller à la Sécurité nationale, Mauricio Claver-Carone, directeur du département Amérique latine au Conseil de Sécurité nationale, de concert avec Marco Rubio, sénateur de la Floride, ont conçu, financé et organisé directement et en détail, depuis Washington, la tentative de coup d’État au Venezuela par le biais d’un individu qui s’est autoproclamé président de la manière la plus illégale.
Ce sont ces mêmes individus qui, personnellement ou par l’intermédiaire du Département d’État, exercent des pressions brutales sur de nombreux gouvernements pour les obliger à appuyer une convocation arbitraire à de nouvelles élections présidentielles au Venezuela, tout en promouvant la reconnaissance de cet usurpateur qui n’a décroché que 97 000 voix comme parlementaire, face aux plus de six millions de Vénézuéliens qui ont élu en mai dernier le président constitutionnel Nicolas Maduro Moros.
Après que le peuple bolivarien et chaviste a résisté au coup d’État, comme le prouvent ces manifestations massives de soutien au président Maduro, et que la Force armée nationale bolivarienne a ratifié sa loyauté, le Gouvernement des États-Unis a intensifié sa campagne politique et médiatique internationale et renforce ses mesures économiques coercitives unilatérales contre le Venezuela, qui incluent entre autres le blocage dans des banques de pays tiers de plusieurs milliards de dollars appartenant à ce pays et le vol des revenus pétroliers de cette nation sœur, ce qui provoque de graves dommages humanitaires et de dures privations à son peuple.
Outre ce pillage cruel et injustifiable, les États-Unis prétendent fabriquer un prétexte humanitaire pour lancer une agression militaire contre le Venezuela et se sont proposés d’introduire sur le territoire de cette nation souveraine, en recourant à l’intimidation, aux pressions et à la force, une prétendue aide humanitaire qui est mille fois inférieure aux dommages économiques causés par la politique d’encerclement imposée depuis Washington.
L’usurpateur et autoproclamé « président » a déclaré sans vergogne qu’il était prêt à réclamer une intervention militaire des États-Unis sous prétexte de recevoir cette « aide humanitaire » et il a qualifié le rejet digne et souverain de cette manœuvre par le gouvernement vénézuélien de « crime contre l’humanité » !
De hauts fonctionnaires étasuniens rappellent jour après jour, d’une façon arrogante et sans scrupule, que « toutes les variantes, dont la variante militaire, sont sur la table » en ce qui concerne le Venezuela.
Cherchant à fabriquer de toutes pièces des prétextes, l’administration étasunienne a recouru à la tromperie et à la calomnie en présentant au Conseil de sécurité des Nations Unies un projet de résolution où, cyniquement et hypocritement, elle exprime sa vive inquiétude pour « la situation humanitaire et celle des droits de l’Homme » au Venezuela, « les tentatives récentes de bloquer l’arrivée de l’aide humanitaire, l’existence de millions de migrants et de réfugiés…, le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques, la situation de rupture de la paix et de la sécurité internationales », et où elle appelle instamment à « l’adoption des mesures nécessaires ».
Il est évident que les États-Unis préparent le terrain pour établir par la force « un couloir humanitaire » sous « protection internationale », en invoquant « l’obligation de protéger » les civils et d’appliquer « toutes les mesures requises ».
Il est impératif de rappeler que les États-Unis ont suivi une conduite similaire et fabriqué des prétextes semblables comme prélude aux guerres qu’ils ont déclenchées contre la Yougoslavie, l’Irak et la Libye, causant d’énormes pertes en vies humaines et d’immenses souffrances.
L’administration étasunienne tente de supprimer le plus gros obstacle, que représente la Révolution bolivarienne et chaviste, à sa domination impérialiste sur « Notre Amérique » et au pillage au peuple vénézuélien des plus grandes réserves certifiées de pétrole sur notre planète et d’autres abondantes ressources naturelles et stratégiques.
On ne saurait oublier la triste et douloureuse histoire d’interventions militaires des États-Unis au Mexique à plusieurs reprises, au Nicaragua, en République dominicaine, en Haïti, à Cuba, au Honduras et, plus récemment, à la Grenade et au Panama.
Comme l’avait averti le général d’armée Raul Castro Ruz le 14 juin 2017 : « L’agression et la violence putschiste au Venezuela font du tort à toute “Notre Amérique” et favorisent uniquement les intérêts de ceux qui s’acharnent à nous diviser pour dominer nos peuples, peu importent les conflits aux conséquences incalculables qu’ils provoquent dans la région, à l’image de ceux auxquels nous assistons à différents endroits du monde. »
L’Histoire jugera sévèrement une nouvelle intervention impérialiste dans la région et la complicité de ceux qui, d’une manière irresponsable, la soutiennent.
La souveraineté et la dignité de l’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que celles des peuples du Sud, sont en jeu aujourd’hui au Venezuela. Il y va également de la survie des normes du Droit international et de la Charte des Nations Unies. La question de savoir si la légitimité d’un gouvernement émane de la volonté expresse et souveraine de son peuple ou de la reconnaissance de puissances étrangères est également en jeu.
Le Gouvernement révolutionnaire de Cuba appelle la communauté internationale à se mobiliser pour défendre la paix au Venezuela et dans la région, conformément aux principes de la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix adoptée par les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) en 2014.
Il salue, tout en l’appuyant, l’initiative dite Mécanisme de Montevideo, lancée par le Mexique, l’Uruguay, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et la Bolivie afin de préserver la paix au Venezuela en se fondant, comme l’affirme sa récente Déclaration, sur les principes de non-intervention dans les affaires intérieures des États, d’égalité juridique des États et de règlement pacifique des différends.
Il se félicite de ce que le président Maduro Moros et la communauté internationale aient accueilli favorablement cette Initiative et exprime sa vive inquiétude devant le rejet catégorique de la part de l’administration étasunienne des initiatives de dialogue, dont celle-ci, lancées par plusieurs pays.
Le Gouvernement révolutionnaire de Cuba réitère sa solidarité ferme et invariable avec le président constitutionnel Nicolas Maduro Moros, avec la Révolution bolivarienne et chaviste, et avec l’union civico-militaire de son peuple, et lance un appel à tous les peuples et gouvernements du monde à défendre la paix et à s’unir, au-delà des divergences politiques ou idéologiques, pour stopper une nouvelle intervention militaire de l’impérialisme en Amérique latine et dans les Caraïbes qui fera du tort à l’indépendance, à la souveraineté et aux intérêts des peuples depuis le Rio Bravo jusqu’à la Patagonie.
La Havane, le 13 février 2019
Défendre la paix en Colombie
Déclaration du ministère des Relations extérieures – Cuba
Le 17 janvier dernier, un attentat à la voiture piégée contre l’École des élèves de la police Général Francisco de Paula Santander a tué vingt et une personnes et en a blessé soixante-huit autres.
Devant cette situation, Miguel Díaz-Canel Bermúdez a adressé un message à Ivan Duque Márquez, président de la République de Colombie, et exprimé les condoléances de Cuba au gouvernement et au peuple colombiens, notamment aux familles des victimes de l’attentat, affirmant que Cuba rejette et condamne les actes, les méthodes et les pratiques terroristes sous toutes leurs formes et manifestations. Bruno Rodríguez Parrilla, ministre cubain des Relations extérieures, a émis un message similaire sur son compte officiel Twitter et le ministère des Relations extérieures a publié une Note de presse.
Le vendredi 18 janvier, le président colombien Iván Duque Márquez a fait part publiquement de sa décision de suspendre la Table de dialogue de paix entre son gouvernement et l’Armée de libération nationale (ELN), laquelle se déroulait à La Havane (Cuba), et a lancé un ordre de capture contre les membres de la délégation de paix de cette organisation de guérilla, ce qui rend impossible lesdites négociations.
Les dialogues de paix étant rompus, entre en jeu le Protocole établi en cas de rupture de la négociation de dialogues de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN, qui précise : « En cas de rupture des dialogues de paix, les pays et les Parties disposeront de quinze jours à compter de son annonce pour préparer et concrétiser le retour en Colombie des représentants de la délégation de l’ELN. »
Dans ce contexte, le ministère cubain des Relations extérieures appelle le gouvernement colombien et l’ELN à adopter les mesures pertinentes permettant d’appliquer « la procédure de retour de la délégation de l’ELN » conformément à la lettre dudit Protocole.
Le ministère cubain des Relations extérieures informe que, conformément à sa responsabilité comme Siège alternatif et Garant dans ce processus de paix, il a adressé au ministère colombien des Affaires étrangères une Note verbale dans laquelle il rappelle les engagements pris par le gouvernement colombien et l’ELN, faisant parvenir une copie de cette note aux autres Pays garants.
Cuba a honoré les devoirs qui lui incombent en tant que Garant et Siège alternatif des dialogues de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN, à leur demande. Cuba a assumé cette responsabilité comme un geste de bonne volonté afin d’empêcher l’échec de ce processus, en correspondance avec la Proclamation faisant de l’Amérique latine et des Caraïbes une Zone de paix, signée par les chefs d’État ou de gouvernement de la région.
Le ministère cubain des Relations extérieures tient à faire savoir que la présence de la délégation de l’ELN à Cuba, ainsi que la tenue de deux cycles à la Table de dialogues de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN, répond à la requête officielle des deux Parties, avalisée par l’ « Accord de dialogues pour la paix en Colombie entre le gouvernement national et l’Armée de libération nationale », signé le 30 mars 2016 à Caracas par les Parties et les six pays garants.
Ledit accord stipule : « Les séances de la table se tiendront en Équateur, au Venezuela, au Chili, au Brésil et à Cuba, pays garants aux côtés de la Norvège », si bien que notre pays a reçu la catégorie de Garant et de Siège alternatif des négociations de paix.
Les dialogues de paix se sont déroulés en République d’Équateur du 7 février 2017 à avril 2018. Néanmoins, Cuba a reçu le 4 mai 2018 une demande conjointe du gouvernement colombien et de l’ELN affirmant : « Dans l’idée de renouer au plus vite le dialogue, nous demandons à la République de Cuba d’être le siège de ce qu’il reste du cinquième cycle ». Les deux Parties signalaient dans cette même communication : « Nous sommes en mesure de voyager à n’importe quel moment. Nous avons pensé en principe renouer les conversations en présence des pays garants le 8 mai prochain ». Cuba a répondu dans les meilleurs délais, et les dialogues ont repris le 10 mai 2018.
Depuis, la délégation de paix de l’ELN est restée dans l’île, et le gouvernement du président Duque avait décidé le 21 novembre 2018, selon les médias, de maintenir la levée de l’ordre de capture émis contre les dix qui se trouvaient à Cuba dans l’attente de la reprise des négociations, ladite levée ayant été révoquée le 19 janvier dernier.
Les autorités cubaines ont posé expressément comme condition à la délégation de l’ELN qu’elle s’en tienne uniquement et strictement à l’objectif exclusif de sa présence à Cuba : négocier la paix en Colombie. Ce qui a été confirmé par Pablo Beltrán, chef de la délégation de paix de l’ELN à Cuba, dans les interviews qu’il a offertes à des médias à La Havane le 22 janvier dernier.
Le ministère cubain des Relations extérieures réitère que Cuba n’a jamais permis ni ne permettra jamais que son territoire soit utilisé pour y organiser des actes terroristes contre un État quel qu’il soit. Il réaffirme cette position morale historique d’opposition au terrorisme et à la guerre, de défense de la paix, Cuba ayant été elle-même victime du terrorisme d’État des décennies durant.
Cuba a respecté absolument durant ce processus le consentement et les accords spécifiques obtenus entre le gouvernement colombien et l’ELN à partir des demandes officielles qu’il en a reçues. Elle s’en tenue strictement à sa condition de Garant et de Siège alternatif, d’une façon impartiale, responsable, professionnelle et discrète, dans l’intérêt d’un règlement pacifique du conflit en Colombie et de l’instauration de la paix à laquelle aspire le peuple de ce pays.
Cuba a suivi la même conduite durant les négociations de paix avec les FARC-EP, reconnues comme un apport à la paix en Colombie par la communauté internationale et la région qui aspirent à la pleine application des accords signés.
Le ministère cubain des Relations extérieures réitère sa profonde conviction que le peuple colombien mérite la paix et qu’il fraiera les voies pour y parvenir.
La Havane, 25 janvier 2019