La promotion du super-faucon John Bolton comme « conseiller à la Sécurité nationale » est un nouveau signe grave de l’hyper-bellicisme de l’impérialisme dominant. Cet individu, qui prit la tête de la monstrueuse croisade contre l’Irak, prône une attaque préventive, au besoin nucléaire, contre la République démocratique populaire de Corée, contre la République islamique d’Iran, voire contre la Fédération de Russie, sans parler des menaces accrues que fait peser le gouvernement Trump sur le Venezuela bolivarien et sur Cuba socialiste. Il ne faut donc valoriser en aucune manière le « protectionnisme » de Trump qui sert avant tout le complexe militaro-financier US et qui, loin de protéger les intérêts des travailleurs américains, est avant tout tourné contre la République populaire de Chine et contre la Russie.
Il ne s’agit pas davantage de soutenir on ne sait quelle « Europe insoumise » aux USA, ce qui reviendrait à la fois à reléguer au second plan la lutte pour la souveraineté de la France et des autres pays européens et à rallier l’impérialisme germano-européen dans sa confrontation politico-économique larvée avec l’Empire états-unien. Il faut au contraire lier encore plus fort l’action pour sortir la France de l’UE à la lutte visant à sortir notre pays de l’OTAN. Non pour isoler notre pays, mais tout au contraire pour lui permettre de travailler à la paix mondiale tout en dialoguant avec tous les continents.
La belliqueuse campagne contre la Russie menée par Theresa May dans le cadre de la vassalisation britannique accrue à l’impérialisme états-unien doit être comprise politiquement comme un outil propagandiste visant à préparer les peuples d’Europe occidentale à la guerre contre la Russie. L’expulsion concertée de nombre de diplomates russes par toute une série de capitales occidentales, de Londres à Ottawa en passant par Washington, Berlin et Paris, constitue une déclaration d’hostilité transcontinentale à la Russie dont le caractère irresponsable et belliqueux saute aux yeux. D’une manière plus générale, et sans qu’il soit question d’idéaliser une seconde le régime contre-révolutionnaire de Poutine, ce serait une erreur tragique que de renvoyer dos à dos le peuple russe frère, de plus en plus pressé et encerclé par l’OTAN sur ses frontières ouest, est et sud, avec les conjurés de l’Empire euro-atlantique qui entendent régler leurs différends croissants (frictions grandissantes entre la zone euromark et la zone dollar) en activant au maximum leurs préparatifs guerriers contre la Russie, la Chine, l’Iran, la Syrie, l’Amérique latine « bolivarienne », sans parler des prédations incessantes menées par les impérialismes rivaux au Proche-Orient, en Afrique subsaharienne ou en Ukraine.
Le secrétariat national du PRCF appelle toutes ses organisations à ne plus sortir désormais un seul tract sans dénonciation de la politique belliciste de l’impérialisme états-unien et de ses vassaux de l’OTAN, au premier rang desquels se trouve l’UE et le gouvernement hyper-atlantique de Macron/Le Drian. Alors que les directions confédérales euro-formatées rabaissent le niveau politique des mobilisations populaires en isolant la casse sociale du démontage national macronien (« gouvernement de la zone euro » piloté par Berlin, « défense européenne » avec un budget militaire porté à 3% du PIB, etc.) et en ignorant totalement la marche à la mondialisation des guerres impérialistes, il faut plus que jamais qu’émergent à la fois, dans le mouvement social du printemps 2018 la résistance de masse à l’euro-destruction de la nation, base des réformes scélérates de Macron, et à la ruineuse politique de guerre de l’UE-OTAN et de leur petit proconsul élyséen. Non seulement la défense de la paix et la lutte pour la reconquête de la souveraineté des peuples n’affaibliraient pas le grand mouvement social qui s’annonce, mais elles peuvent devenir de puissants facteurs de conscientisation du mouvement populaire, lequel a besoin de progresser, non seulement quantitativement, mais qualitativement en identifiant plus clairement son ennemi n°1, le capitalisme-impérialisme et ses outils institutionnels continentaux et transcontintenaux : UE, euro, OTAN et CETA en tête.