Dès le 3 juillet La Havane entre dans la première phase de relèvement et le reste du pays est déjà en deuxième phase. L’île ne fait plus face qu’à des cas isolés, maîtrisés, mais par prudence des mesures particulières restent en vigueur dans la région capitale la plus exposée.
Le 8 juillet, Cuba socialiste a annoncé la réouverture de ses frontières au tourisme international. L’activité touristique sera réservée aux cayos, où il sera possible de choisir des excursions, telles que des produits nautiques, des offres gastronomiques et extra-hôtelières, des visites aux delphinariums, des excursions, des locations de voiture, des promenades en hors-bord et autres circuits pour rendre le séjour le plus agréable possible.
Les hôtels appliqueront diverses solutions pour étendre les services, de manière à garantir la distanciation physique et respecter le nombre de personnes dans les installations, et fonctionner avec une occupation adéquate des chambres. En ce qui concerne les clubs, cabarets, les boîtes de nuit et les discothèques dans les hôtels, il a été expliqué qu’ils ouvrent avec une occupation comprise entre 30 et 50%, tandis que les locations de voiture sont rétablies de manière limitée, uniquement à l’intérieur des cayos.
La situation d’isolement des cayos permet une pleine maîtrise de la sécurité sanitaire. Les touristes bénéficieront d’un test PCR à leur arrivée, et les travailleurs sur les îles seront également dépistés par test rapide tout en travaillant par période de 7 jours (7 jours sur le cayos, 7 jours en isolement).
De fait, les nouvelles de Cuba sont bonnes, comme en témoigne par exemple, dans sa lettre électronique, le président de l’association Cuba Coopération :
Les nouvelles qui nous arrivent de Cuba sont satisfaisantes ! L’épidémie est contenue et c’est l’essentiel. La plupart des activités ont repris depuis le 3 juillet. Et nous nous en réjouissons.
C’est le résultat des mesures, souvent contraignantes prises par les responsables cubains et par les moyens mis en œuvre. Cela en coûte énormément à l’économie cubaine déjà mise à mal par le blocus et les mesures prises par le Président Trump. Notre ami Philippe Adler qui vit depuis plusieurs années à Cuba avec son épouse nous écrit : « La Havane, notre Cité Merveille du Monde, a entamé hier vendredi 3 juillet, la reprise de ses activités. Bon réveil ma Belle, prends le temps de t’étirer, de te préparer, à être plus belle encore… »
L’aide de Cuba se poursuit dans de nombreux pays et les « blouses blanches » sont à nouveau présentes dans plusieurs pays d’Afrique afin de sauver des vies humaines…
Dans l’île, le mot d’ordre reste : Ne pas « baisser la garde » afin de contenir définitivement l’épidémie, car le virus est toujours présent ! La situation dans certains quartiers de La Havane est encore compliquée, la circulation des personnes est limitée et des mesures d’isolement sont prises afin d’assurer la protection maximale de toute la population.
Si nous devions comparer, la situation est souvent bien différente ailleurs. Le correspondant de RFI à La Havane donne la parole à plusieurs habitants qui ont de la famille aux États-Unis. Lucia qui a son fils à Miami s’inquiète: « Nous, ici, nous sommes privilégiés parce que la santé est gratuite dans notre pays. Je pense tout simplement que nous sommes plus en sécurité que là-bas parce que nous sommes mieux préparés et beaucoup plus disciplinés ».
Dans le même temps, tout est organisé afin de relancer l’économie. Le tourisme reprend, mais en dehors des grandes villes, localisé dans les « cayos » et à l’intérieur pour les Cubains eux-mêmes. L’accent est plus que jamais mis sur le développement de la production, notamment agricole, afin de subvenir aux besoins de la population et de limiter sensiblement les importations qui représentent un poids insupportable pour l’équilibre financier du pays.
Roger Grévoul
Président Fondateur de Cuba Coopération France
Directeur politique du site internet et de la Lettre Hebdomadaire
Le point sur les avancées de la recherche médicale sur le covid-19 à Cuba
Grâce à la mobilisation de son excellent système de soins et de recherche médicale, Cuba peut faire partager des recherches tout à fait intéressantes s’agissant du covid-19 -voir le lien ci-dessus. Face à l’épidémie et malgré son contrôle sur l’île, le gouvernement cubain appelle, par la voix de son premier ministre, Marrero Cruz, au « port obligatoire du masque facial, les mesures sanitaires, les protocoles de sécurité pour l’accès aux plages et aux transports publics. Toutes les mesures doivent être observées rigoureusement ».
Un fort impact économique, mais une résilience solidaire
400 millions d’heures d’emplois à temps plein perdus au cours du 2nd semestre 2020, c’est l’estimation lourde de l’impact économique du covid-19 à Cuba. Pour faire face, le gouvernement cubain a pris 36 mesures de solidarité : télétravail, réorientation sur d’autres postes de travail, étendue des garanties salariales pour les personnes gardant des enfants mineurs, des personnes âgées ou fragiles.
La solidarité s’organise aussi au niveau régionale sous l’égide de l’ALBA.
Alors que l’individualisme se manifeste dans d’autres parties du monde, il est prévu de renforcer la zone économique complémentaire ALBA-PETROCARIBE comme un véritable modèle de développement productif et technologique fondé sur les valeurs de solidarité et de complémentarité.
ALBA-SANTÉ
Cuba fournira une assistance et contribuera au contrôle de la pandémie par le biais de ses brigades médicales, elle encouragera et élargira la coopération et poursuivra la formation de ressources humaines.
BANQUE DE L’ALBA
De nouveaux mécanismes de compensation, de financement et de soutien technique contribueraient à la mise en place d’un système financier régional favorisant l’utilisation de la crypto-monnaie.
PETROCARIBE
Réactiver son schéma de fonctionnement et de coopération, afin de consolider une nouvelle architecture énergétique qui permettra une plus grande souveraineté et une meilleure qualité de vie pour les peuples de la région.
ALBA-ALIMENTS
Promouvoir des programmes pour la relance de l’agriculture des pays membres, allant de la production de semences jusqu’à la garantie des engrais, la distribution d’aliments et des prix.
FONDS HUMANITAIRE
Il apportera une assistance à toute situation de risque qui pourrait survenir dans les pays de la région.
JBC pour www.initiative-communiste.fr