Le Zimbabwe connait des troubles politiques avec l’intervention de l’armée le 15 novembre 2017 dans le cadre d’une opération destinée, selon elle, à « éliminer les criminels » de l’entourage du président Robert Mugabe.
Intervention de l’armée sur fond de tension politique après le limogeage du vice-président
Cette entrée des militaires sur la scène politique a lieu une semaine après le limogeage du vice-président, Emmerson Mnangagwa. Un limogeage dont l’objectif non avoué était d’ouvrir la voie à l’épouse du président Mugabe, Grace, 52 ans, dans la lutte pour la succession à son mari, aujourd’hui âgé de 93 ans. Épouse qui n’a évidemment pas le prestige de son mari, elle qui est surnommée Grace « Gucci » pour son goût immodéré du luxe.
En dénonçant les « purges » contre les membres du parti qui ont participé à la guerre de libération et en affirmant que l’armée n’hésiterait pas à intervenir pour protéger » la révolution « , il était clair qu’elle faisait référence à M. Mnangagwa, et que la menace s’adressait à Grace Mugabe, qui est trop jeune pour avoir participé à la lutte pour l’indépendance. Cette adresse a été faite lundi, l’avertissement était clair .
Si M. Mugabe accepte que sa femme renonce à ses ambitions et que M. Mnangagwa soit réinstallé à son poste de vice-président, il pourrait conserver ses fonctions présidentielles.
Robert Mugabe, héros de la lutte pour l’indépendance, toujours populaire
Du fait de son rôle par le passé où il fut le chef de la guérilla luttant pour l’indépendance contre le régime raciste de Ian Smith dans ce qui s’appelait alors la Rhodésie, où il se proclamait « marxiste-léniniste-maoïste » Robert Mugabe bénéficie toujours de soutiens de certains de ses pairs africains. Il est important de rappeler que Mugabe a passé dix années en détention, et a participé à renverser la Rhodésie et son régime raciste, acolyte de l’Afrique du sud de l’apartheid. Dans son pays, il a toujours un grand nombre de partisans, notamment dans les campagnes où il a exproprié les latifundiaires blancs qui monopolisaient les terres. Ce qui lui vaut une haine tenace des capitales occidentales, qui n’ont aucun mal à soutenir les régimes des dictateurs à leurs mains.
Certes, depuis la chute de l’ URSS et du bloc socialiste le pays connait des dérives graves et une situation chaotique. Mais les ingérences impérialistes cristallisent le sentiment patriotique autour de de la figure du vieux lutteur. Les politiciens locaux et les pays voisins du Zimbabwe savent qu’ils doivent être prudents avec la question Mugabe. C’est une figure historique, il a mené le pays à l’indépendance c’est quelque chose qu’il ne faut jamais oublier.
AM pour www.initiative-communiste.fr