Revue de presse d’actualité au Venezuela, avec nos partenaires de Venezuela Info et Bolivar info
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Venezuela : 82% des organisations politiques ont inscrit leurs candidats aux élections municipales
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Venezuela : La doctrine Damas, une doctrine de la guerre impérialiste en Amérique Latine
Différences entre la lutte anticorruption menée par le Venezuela et celle dirigée par les Etats-Unis.
29 octobre2017
L’Etat moderne et le capitalisme sont fondamentalement corrompus, c’est pourquoi dès leur apparition en Amérique Latine, la corruption y a existé. Depuis l’emploi que fit Santander des ressources de la Colombie afin de laisser les troupes du Libertador démunies de tout argent au 19ème siècle, la corruption s’est donnée deux objectifs : l’enrichissement personnel et la manipulation politique.
La nouveauté du XXè siècle fut la poursuite constante d’une prétendue « lutte contre la corruption » très sélective, dirigée par les Etats-Unis pour faire tomber des gouvernements considérés comme portant atteinte à leurs intérêts hégémoniques dans le monde, et surtout dans ce que ce pays considère comme son « arrière-cour ». Leur utilisation partiale, discriminante et très sélective de la lutte anti-corruption est basée sur cet objectif. Par exemple, la dite « Operation Lava Jato » au Brésil a réussi à atteindre son but : la destitution de Dilma Roussef de la Présidence sans que son implication dans les affaires de corruption et de négligence administrative dont elle fut accusée n’ait jamais été prouvée, ce que reconnurent même des médias tels que la BBC. L’objectif actuel est d’emprisonner le candidat favori des prochaines élections présidentielles, Lula Da Silva.
A l’inverse, les accusations de corruption contre Michel Temer, qui reposent pourtant sur des faits avérés , ont été rejetées et il continue à exercer la présidence du Brésil en toute illégitimité, imposant un retour en arrière dans toutes les avancées politiques réalisées par les gouvernements du Parti des Travailleurs brésilien. Il se passe la même chose dans l’affaire de l’entreprise de bâtiment et de travaux publics Odebrecht, dûment divulguée et filtrée depuis le Département de Justice des Etats-Unis dans le but d’attaquer des gouvernements progressistes ou des personnalités qui après leur sortie du gouvernement, sont devenus gênantes pour les intérêts états-uniens, comme cela s’est produit au Pérou, au Panama et au Guatémala.
Egalement utilisé pour discréditer l’image du gouvernement des Kirchner en Argentine, ce moyen est employé pour amener le président de l’Equateur, une fois trahi le vote qui le désigna pour poursuivre la ‘révolution citoyenne », à entamer un processus de privatisation et à faciliter la détention du vice-président qui avait été son compagnon de la campagne présidentielle mais qui fut le premier à élever la voix contre ses intentions de privatiser les entreprises de l’Etat équatorien et à attirer l’attention de manière générale sur la trahison par Lenin Moreno des réalisations de Rafael Correa.
Par contre, l’affaire des Panama’s Papers, dans laquelle étaient impliqués des présidents et leaders de pays alliés des USA comme l’Argentine, le Chili et l’Arabie Saoudite, a été étouffée. Toutefois, l’implication de Macri n’a pas été niée, pas même par son avocat qui s’est contenté de défendre la légitimité des entreprises offshore.
La lutte anticorruption menée par le Venezuela est radicalement différente. Des affaires comme celle de « Coco » Sosa, des dizaines de hauts dirigeants de l’entreprise publique du pétrole PDVSA parmi lesquels l’ex-président Orlando Chacin, prouvent que personne n’est intouchable.
Pour les Etats-Unis, la « lutte contre la corruption » tant vantée n »est qu’un combat contre l’Etat Nation
Le combat que mène le gouvernement bolivarien contre la corruption est dirigé depuis l’Etat lui-même et adopte une méthode très différente. En premier lieu, c’est le Président Nicolas Maduro lui-même qui en a pris la tête. A plusieurs occasions, il exigea de la Ministre de la Justice, Luisa Ortega Diaz de sanctionner les délits de corruption affectant la stabilité de la nation. Mais Ortega Diaz et son époux German Gerrer ont construit une pyramide d’impunité et faisaient chanter (pour procéder à des extorsions) ceux qui auraient dû être condamnés pour ces mêmes délits, confiants dans le vieil adage qui absout le « voleur volé » ; se voyant découvert, ils ont fui le pays pour se joindre à la campagne internationale contre le Venezuela.
Contrairement à Ortega Diaz, le Procureur Général qui lui a succédé – Tarek William Saab – personnifie l’Etat vénézuélien et a pris l’offensive contre la corruption, aboutissant hier à la détention du déjà cité Orlando Chacin, qui était aussi le vice-président du service Exploration et Production de PDVSA. Des chefs d’accusation tels que « association de malfaiteurs, obstruction à la liberté de commerce et collusion de fonctionnaires avec des entreprises », ainsi que de » péculat, détournement de fonds et dommages causés à l’industrie pétrolière » lui ont été imputés.
Cela permet de constater deux choses : premièrement que la lutte menée contre la corruption inclut les cadres supérieurs les plus proches du gouvernement, deuxièmement, que la corruption constitue l’instrument utilisé par les intérêts des transnationales pour saboter l’économie nationale et détruire l’infrastructure de la plus importante entreprise du Venezuela.
La réaction de médias tels que Reuters a été très suspecte, car au lieu de saluer ces détentions, l’agence tente de ternir cet important coup porté à la corruption en dénonçant un prétendu affrontement qui n’existe pas entre le Tribunal Suprême de Justice et le Ministère Public.
En plein XXIème siècle, tandis que les médias privés d’information contrôlent toujours davantage l’opinion publique, au beau milieu d’une guerre multidimensionnelle qui produit des matrices d’opinions bénéficiant à l’élite occidentale, les enquêtes des principales agences internationales et d’ONGs qui publient et établissent des classements (rankings) de corruption, se basent sur des « enquêtes d’opinion » et non sur des chiffres réels, comme par exemple le nombre de plaintes publiques ou officielles déposées, de chefs d’accusation et d’arrestations, ce qui aurait un caractère plus scientifique mais pourrait évidemment montrer au grand jour la réalité des chiffres, mettant les Etats-Unis et leurs alliés de la région sur la sellette.
Cela montre clairement que le modèle étatsunien de « lutte contre la corruption » tant vanté n’est qu’un combat acharné contre l’Etat-nation pour éliminer les contrôles et faire du pillage et de la spoliation des ressources des pays d’Amérique Latine un acte légitime, par des discours prétendant justifier la nécessité de réduire la figure étatique et de tout abandonner aux mains des monopoles privés.
Pour le Venezuela en revanche, la lutte contre la corruption est un combat vital pour garantir la solidité de l’Etat, protéger et réorganiser les entreprises importantes pour le pays (comme la compagnie pétrolière publique PDVSA) ainsi que le système de gestion des devises dans un contexte économique où elles sont moins abondantes que les années antérieures. Toutes ces actions dépassent la simple question de l’économique et ont pour objectif la sécurité et la défense nationales.
Traduction : Frédérique Buhl
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VENEZUELA : POURQUOI IL EST SI IMPORTANT D’AVOIR RÉCUPÉRÉ L’ÉTAT DE MIRANDA
par Ernesto Cazal
Miranda, un état stratégique aux mains de l’opposition pendant très longtemps, a maintenant pour gouverneur Héctor Rodríguez.
Henrique Capriles Radonsky, dirigeant de Primero Justicia (PJ), a été gouverneur de l’état de Miranda pendant 2 périodes consécutives (2008-2012, 2012-2017). Pendant cette période, les autorités régionales ont fait preuve de négligence et les foyers de violence illégale dans des moments importants d’élection ou dans des moments importants politiquement ont augmenté et se sont étendus.
Cet état représente en lui-même un état stratégique pour la stabilité générale de la région centre-nord du Venezuela, car c’est le point par lequel circulent quotidiennement les marchandises et les personnes qui vont de l’est à l’ouest et vice-versa. Des millions de personnes y vivent et y cohabitent et il représente un axe fondamental dans le domaine politique et juridique à cause de la proximité du district de la Capitale où sont réunis les sièges des pouvoirs publics vénézuéliens.
En termes de sécurité nationale, de stabilité économique et de rentabilité politique, la signification de la récupération de Miranda par le chavisme est extrêmement importante. Nous allons voir pourquoi.
La vie géo-économique et la superficie
Miranda est traditionnellement un pôle économique très important surtout dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie et du tourisme. Au nord, entre les montagnes (comme El Hatillo) et les côtes des Caraïbes comme celles de Barlovento, les visiteurs venus d’autres états et même de l’étranger affluent assez régulièrement. Là et vers l’ouest et le sud de l’état, les fermes, les grands potagers et les grands vergers fournissent les villes et les villages de l’état ainsi que Caracas et d’autres états voisins en cacao, fruits, fleurs,légumes divers et céréales par tonnes.
Les secteurs industriels de la manufacture sont concentrés dans les municipalités où la population est le plus pauvre ou appartient à la classe moyenne basse et qui possèdent, par conséquent, des quartiers populaires comme les « barrios » et des résidences qui n’ont rien d’opulent. Par exemple, les municipalités de Sucre (Petare), Plaza (Guarenas), Guaicaipuro (Los Teques), Cristóbal Rojas (Charallave), Lander (Ocumare del Tuy). Précisément, c’est dans cette tranche de Miranda que le chavisme a augmenté et que la majorité a élu Rodríguez gouverneur le 15 octobre dernier.
Le dernier recensement (2011) de l’Institut National des Statistiques (INE) enregistre un nombre d’habitants de plus de 2 600 000 et on estime qu’il y en aurait 3 millions en 2017. Miranda est l’état le plus peuple du Venezuela, après Zulia.
Sur les 21 municipalités qui le composent, 4 appartiennent au District Métropolitain de Caracas: Baruta, Chacao, El Hatillo et Sucre. On appelle habituellement cet ensemble « l’Est de Caracas. » A Baruta, Chacao et El Hatillo résident les gens les plus riches non seulement de l’état mais aussi du pays et c’est ce bloc de la population qui, traditionnellement, d’un point de vue de classe, affronte les chavistes dont la majorité est pauvre ou appartient à la classe moyenne basse.
396 ans après sa fondation, la paroisse de Petare est la plus importante d’ Amérique Latine étant donné la concentration de population du quartier du même nom. Comme tout « cordon de misère, » comme on appelait les quartiers pendant les années où les paysans se déplaçaient vers les grandes villes (1960-1970), l’urbanisation de Petare a été caractérisé par le parcage entre l’autoroute Francisco Fajardo, l’avenue Boyacá également appelée Côte Mille, des zones opulentes comme les Terrasses d’ Ávila, les centres résidentiels de Palo Verde et du fleuve Guaire, ce qui représente environ 70% du territoire de la municipalité de Sucre.
Petare elle-même est composée de 50 secteurs avec de hauts indices de violence criminelle, de gros problèmes dans les services publics et une population qui, selon l’INE, frôle les 400 000 habitants, c’est à dire environ 46% de la population de la municipalité de Sucre. D’autres estimations non officielles donnent à Petare une population de plus de 500 000 habitants, comprenant les gens non recensés parmi lesquels les étrangers, surtout des Colombiens, des Péruviens et des Chinois.
Beaucoup de reportages, la plupart de parti pris pour l’opposition, ont montré Petare comme un endroit malsain, ultra-violent et en font retomber la responsabilité essentiellement sur le Gouvernement national. Cependant, pendant que Carlos Ocariz était maire de la municipalité de Sucre (2008-2017) et Henrique Capriles gouverneur de Miranda, tous 2 dirigeants de PJ, les indices de délits ont grimpé de façon scandaleuse, une donnée que les médias anti-chavistes en mentionnent pas.
L’importance de ce quartier ne réside pas seulement dans le nombre de ses habitants et dans la para-économie qui se développe en son sein ou dans la violence criminelle et même les illégalités organisées mais aussi dans sa domination stratégique sur le territoire puisqu’il représente le point le plus à l’est de Caracas et la principale issue vers Guarenas, Santa Lucía et l’est du pays.
Les relations de l’est et de l’ouest avec le nord du Venezuela
Comme Petare constitue un lien direct vers l’est du pays, la capitale de l’état de Miranda (Los Teques) en constitue un vers l’ouest. Des milliers de personnes circulent tous les jours sur les routes importantes de la région, entre les montagnes et sur les sentiers pour aller d’un côté à l’autre du Venezuela ou pour travailler dans les différents centres (commerciaux, industriels, agro-alimentaires, touristiques) qui constituent la vie économique de ce territoire.
Miranda est situé au centre-nord du pays,d ans ce qu’on appelle la Région de la Capitale, limitée au nord par l’état de Vargas, le District de la Capitale et la Mer des Caraïbes (qui débouche sur l’Océan atlantique), à l’est par l’état d’Anzoátegui (maintenant aux mains de du parti d’opposition AD), au sud par l’état de Guárico et au sud-ouest par l’état d’Aragua. Sa superficie est de 7 950 km². Il est très peuplé et traversé par les habitants de l’est.
Pour l’instant, il possède comme moyens de transport le Système Ferroviaire Central Ezequiel Zamora (Ligne Caracas-Cúa), le Metro de Los Teques (5 stations), des routes et les autoroutes Francisco Fajardo, Prados del Este et l’Avenue Boyacá (Côte Mille).
Les voies de communication ont été pensées pour le transport des marchandises et des personnes des villes et des villages de l’état de Miranda vers le centre urbain de Caracas où travaillent et font du commerce la plupart des habitants de Miranda.
Ces routes servent aussi de communication directe et relativement rapide entre les états voisins de Miranda et de Caracas. Ce facteur est important pour la violence illégale des bandes criminelles de paramilitaires dénoncées, prouvées et démobilisées par l’Etat vénézuélien.
Les corridors paramilitaires et leurs relations avec des dirigeants de l’opposition à Miranda
La capture et le démantèlement de groupes, d’individus et de campements impliqués dans des activités criminelles par les corps de sécurité et du renseignement de l’État vénézuélien ont été la preuve la plus évidente de l’insertion de cette sorte de violence.
Même si les groupes criminels ont commencé à agir à cause d’une chance d’insertion étrangère qui vient de l’année 2002 environ, dans l’état de Miranda, il leur a été facile de s’installer et de s’étendre à cause de l’omission (et souvent de l’implication) complice de l’ex-gouverneur de PJ et d’autres membres de la direction de l’opposition.
Le Ministère de l’Intérieur, de la Justice et de la Paix a dénoncé, de 2005 à aujourd’hui :
Gustavo González López alors ministre, a dénoncé en mai 2015 que ceux qui ont financé la bande criminelle paramilitaire « Gamma » qui opérait à Dolorita, municipalité de Sucre, ont été identifiés : Le 8 mai, la bande a été démantelée. Le para-militarisme a voulu se montrer comme une pègre ordinaire et ce n’est pas cela, » a dit le ministre à ce moment-là. Il a ajouté que « le para-militarisme est, à la base, une réponse,une structure de l’élite économique, de l’élite financière, de l’élite politique, qui cherche à soutenir grossièrement et avec insistance, le pouvoir par n’importe quel moyen ou de n’importe quelle façon. »
L’assassin de Liana Hergueta, José Pérez Venta, qui fut aussi un militant de Volonté Populaire (VP), a admis en août 2015 avoir reçu un entraînement paramilitaire à Cúcuta (Colombia) sur instructions d’Antonio Rivero. Henrique Capriles, alors gouverneur de Miranda, a été impliqué par ce même Pérez Venta dans ses délits en territoire vénézuélien.
En octobre de cette année, González López a informé que 10 paramilitaires qui, d’après lui, faisaient partie d’une bande qui faisait le trafic de drogues de la Colombie vers les îles des Caraïbes et l’Afrique, avaient été capturés dans une grange à los Valles del Tuy : « Les liens sont confirmés par les trafiquants de drogues arrêtés. »
González López a informé sur son compte Twitter en avril 2016 que les corps de sécurité de l’Etat ont trouvé et affronté des groupes qui conservaient des « campements de structure paramilitaire improvisés » dans les municipalités de Páez et d’Andrés Bello, à Barlovento.
En juillet 2016, González López a assuré que l’Etasunien Joshua Holt et sa compagne vénézuélienne dont l’appartement constituait une véritable planque d’armes militaires à fins privées, était en relations avec des acteurs qui ont impliqué le gouvernement de Miranda, alors aux mains de PJ. Mission Vérité a dit à ce moment-là : « (…) le rôle que joue l’opposition vénézuélienne dans cette infiltration d’agents des forces spéciales (comme Holt) a été révélé par le ministre González López suite à la perquisition des services de renseignement et des services d sécurité : « Selon les investigations, les 2 individus ont établi « une relation par internet étrange et suspecte. » Quelques mois plus tard, ils se sont rencontrés en personne en République Dominicaine et 5 jours après l’arrivée du Nord-américain au Venezuela, ils se sont mariés à la paroisse Leoncio Martínez qui dépend de la Mairie de la municipalité de Sucre de l’état de Miranda gouverné par Carlos Ocariz du parti Primero Justicia. » Autre chose à souligner : dans l’état de Miranda « gouverne » Henrique Capriles Radonsky. »
Et elle continue :
« L’enquête a montré qu’on a violé les règles administratives du mariage civil entre 2 citoyens. Les autorités de la municipalité de Sucre ont réalisé cet accord sans respecter ce qu’établissent le Code Civil vénézuélien et d’autres lois, » a révélé González López. La protection de la mairie de Sucre constitue une relation entre l’infiltration décrite dans la phase 3 du Manuel de la Guerre Non conventionnelle de l’Armée des Etats-Unis et les institutions dirigées par des membres de la MUD. Cette irrégularité a été décrite par le Ministre de l’Intérieur, de la Justice et de la Paix. »
Dans une conférence de presse, à propos de l’affaire Holt, González López avait décrit le para-militarisme au Venezuela de cette façon : « Cette façon d’agir correspond à des activités propres à des bandes criminelles de paramilitaires qui s’installeraient en territoire vénézuélien avec la protection de secteurs de l’opposition dont la stratégie est destinée à légitimer l’insertion de ces organisations criminelles grâce à l’imitation pour exécuter des activités terroristes en utilisant diverses façades. »
avec les informations obtenues, on peut dire qu’il y a eu des corridors dans les environs de Petare (La Dolorita, municipalité de Sucre) qui débouchent sur Barlovento, c’est à dire, de qui partent de l’est de Caracas pour arriver à l’est de l’état de Miranda et un autre qui avait comme point central los Valles del Tuy et débouchait au sud de Miranda. Tout cela entre les montagnes, les bras de fleuves et les installations agricoles : ce qu’on appelle les « chemins verts », loin de la présence de l’Etat mais proches des yeux des policiers municipaux et des policiers du gouvernement de l’état à l’époque dirigé par l’opposition la plus extrémiste, PJ et VP.
Il faut souligner aussi que le corridor qui part du nord, de la municipalité de Sucre vers los Valles del Tuy débouche au sud et au sud-ouest ainsi que d’autres corridors qui ont déjà été démantelés par l’Etat vénézuélien où opéraient les bandes « d’El Juvenal » et « d’El Picure », des individus qui se prennent pour une sorte de copie de Pablo Escobar à Guárico et à Aragua.
« L’Est de Caracas »: capitale de la révolution de couleur au Venezuela
En termes d’anti-politique, les manifestations violentes de l’anti-chavisme entre avril et juillet de cette année ont été l’apogée « naturelle » des expressions de l’opposition dans les zones les plus riches de l’état de Miranda. Les municipalités de Chacao, Baruta et Sucre, en plus des Hauts de Miranda (là où sont concentrées les classes hautes et moyennes) ont été la scène où ont été expérimentés les violences les plus importantes organisées par la table de l’Unité Démocratique (MUD). En laissant de côté les états frontaliers avec la Colombie.
Les marches, les protestations, les troubles, les attaques d’administrations de l’Etat, les sit-in, les barrages de rues, les sabotages de services publics, parmi les tactiques violentes utilisées par les révolutions de couleur destinées à conduire à une insurrection armée ont été utilisées pendant les 3 mois en question dans diverses municipalités de Miranda dont les habitants ont souvent été les otages.
Les classes les plus hautes de la société sont toujours les plus actives dans ce genre de manifestations, où que ce soit. Au Venezuela, ce sont les plus réactives aussi bien à ce que représente le chavisme en tant que culture radicale et politique qu’à ce que le gouvernement Bolivarien fait en dirigeant l’Etat.
Précisément, l’ex-gouverneur de Miranda, Henrique Capriles, représente ces classes qui ont manifesté violemment pendant ces mois à cause de son lignage et de son hérédité. Avec sa complicité, l’opposition vénézuélienne a réussi des choses qui, s’il n’avait pas été gouverneur de l’état, auraient été un peu différentes. La même chose est arrivée en 2014, au moment de la mise en place du plan « La Sortie » de Leopoldo López et de María Corina Machado.
Une preuve en est qu’avec le consentement des corps de police de ces municipalités, de connivence avec la Police de Miranda (Polimiranda), la violence dans les rues est partie du groupe d’opposition au gouvernement de l’état.
Auparavant, en mai 2016, la Police de Chacao (Polichacao) contrôlée par le Ministère de l’Intérieur, de la Justice et de la Paix à cause d’un réseau de tueurs à gages inséré dans ce corps et impliquée dans divers délits déjà jugés, y compris l’assassinat politique du journaliste chaviste Ricardo Durán. Cependant des membres de la police identifiés comme ayant des liens avec l’opposition ont soutenu les actes des mercenaires et des manifestants violents.
En juin de cette année, dans le cadre de cette révolution de couleur manquée qui a essayé d’organiser un coup d’Etat contre le Gouvernement du Président Nicolás Maduro et a même encouragé une intervention étrangère des Etats-Unis, le ministre Néstor Reverol a officialisé le contrôle de Polimiranda à cause de l’existence « d’éléments suffisamment convaincants qui impliquent la participation de fonctionnaires (de ce corps de police) à des violations des droits de l’homme et à des réseaux de délinquants. »
A son tour, la négligence du gouvernement de l’état concernant la stabilité et la sécurité des citoyens, s’est exprimée dans l’inéligibilité de Capriles à des charges publiques pendant 15 ans pour irrégularités administratives.
Il faudrait relever les actions des gouverneurs et des maires de PJ, le travail que le fondateur de ce réseau, Julio Borges, a réalisé pour promouvoir les sanctions états-uniennes contre le Venezuela qui représentent l’officialisation du blocus financier et une attaque importante au cœur économique de notre pays.
Avec l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), la stabilité politique est venue et a aplati complètement le plan d’insurrection de l’anti-chavisme vénézuélien et international. Cela a eu pour conséquences l’organisation des élections régionales qui ont fini par la défaite du candidat d’opposition Carlos Ocariz et la victoire du chaviste Héctor Rodríguez.
Avoir récupéré l’état de Miranda a été d’une importance capitale puisque celui-ci représente la sécurité et la stabilité en tant que projet historique dont la région a besoin pour le développement général du Venezuela. Dans le cas contraire, le chaos, le soi-disant effondrement de l’Etat et le putschisme ouvert seraient toujours en place dans le pays.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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