1965, avec le coup d’état du général Soeharto – un général soutenu par les États-Unis – débute l’un des pires génocides du XXe siècles. 3 millions d’indonésiens assassinés – car communistes ou supposés tels – des centaines de milliers de déportés, torturés, violés, leurs familles violemment réprimées. Un génocide qui installe à Jakarta pour quatre décennies une dictature militaire fasciste pro américaine, balayant le gouvernement à participation communiste non aligné de Sukarno, exterminant le plus grand parti communiste du monde à l’époque, en dehors de l’Union Soviétique et de la Chine.
Des documents déclassifiés récemment viennent prouver ce que l’on savait déjà, l’implication des Etats Unis dans le génocide en Indonésie, un génocide réalisé avec le soutien des USA, par l’armée s’appuyant sur les milices fondamentalistes islamistes.
la rédaction d’Initiative Communiste qui est en train d’analyser ces documents y reviendra plus en détail dans les jours prochains
Encore aujourd’hui les victimes des massacres de 1965, leurs descendants sont toujours réprimés. Aucun des responsables du génocide n’ont été punis. Le communisme est toujours interdit en Indonésie où la simple diffusion d’une idée communiste est punie de 7 ans d’emprisonnement.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
- A lire sur la situation actuelle en Indonésie : Indonésie : l’anticommunisme toujours moteur de la suppression de la liberté d’expression
Indonésie. Crime de masse à l’ombre de la CIA – par L’Humanité
Rosa Moussaoui
Jeudi, 19 Octobre, 2017
L’Humanité
extraits :
« Plus d’un demi-siècle après les faits, Washington admet du bout des lèvres avoir été « au courant » des grands massacres anticommunistes perpétrés en Indonésie entre octobre 1965 et mars 1966. Mardi, le secret a été levé sur 39 documents de l’ambassade des États-Unis à Jakarta. Ils confirment, sur le mode de l’euphémisme, ce que l’on savait déjà depuis longtemps : ces crimes de masse, supervisés par le « commandement pour la restauration de la sécurité et de l’ordre » du général Suharto, ont été planifiés et commis avec la complicité active de la CIA. »
sur l’implication des Etats Unis dans le génocide anticommuniste en Indonésie en 1965 1966
Les documents déclassifiés mardi établissent que Washington disposait d’informations détaillées sur l’ampleur, le déroulement et les auteurs de ces massacres anticommunistes. Position de spectateurs ? En fait, les États-Unis ont pris une part active dans ces atrocités. Dès l’été 1971, la presse américaine révélait la teneur d’un mémorandum de l’état-major interarmées daté du 13 janvier 1962, relatif à l’extension de l’engagement américain au Vietnam. Voilà ce qu’on pouvait y lire : « La perte du Sud-Est asiatique aurait un effet préjudiciable sur notre stratégie militaire (…). Tous les archipels de l’Indonésie pourraient tomber sous la domination de l’URSS et devenir autant de bases communistes (…). Le bloc sinosoviétique contrôlerait l’accès oriental de l’océan Indien. Une pression serait exercée sur les Philippines et le Japon pour qu’ils adoptent, dans le meilleur des cas, une position neutraliste. »
A la base du génocide, le fichage systématique de l’ensemble des communistes indonésiens par les services secrets américains : ce sont ces listes qui permettront en particulier les arrestations massives puis le génocide
Le fichage des communistes commence, avec l’approbation de l’ambassadeur Marshall Green, qui reconnaît en 1990, dans les colonnes du Washington Post : « Je savais que nous avions bien plus d’informations sur le PKI que les Indonésiens eux-mêmes. » Le diplomate n’est pas le seul à confirmer, dans une enquête publiée par le quotidien, l’implication américaine dans la préparation des massacres. Des officiels admettent « avoir systématiquement établi des listes détaillées de responsables communistes indonésiens, depuis les échelons supérieurs jusqu’aux cadres locaux dans les villages ».
Avec le génocide anticommuniste en Indonésie, le capitalisme récidive. Un crime de l’anticommunisme et de la contre révolution
Commentaire glaçant d’un ancien membre de la « section politique » de l’ambassade américaine à Jakarta, Robert J. Martens, cité par le Washington Post : « Ils ont sans doute tué une masse de gens et j’ai beaucoup de sang sur les mains, mais tout n’est pas mauvais là-dedans. Il y a des occasions où l’on doit frapper fort à un moment décisif. » Frapper fort ? Dans un rapport datant de 1983, la CIA admet elle-même que le massacre des communistes indonésiens représente un « carnage » et même « l’un des pires meurtres de masse du XXe siècle ».