Le 7 février prochain se tiendra le premier tour des élections en Équateur afin de désigner le président, le vice-président et les 137 parlementaires pour la période 2021-2025. Un second tour est prévu le 11 avril 2021. Le mouvement Révolution Citoyenne se présente en vue de donner un nouvel élan au processus engagé sous la présidence de Rafael Correa ; processus qui fut brisé par la dernière présidence de Lenin Moreno. Ce mouvement a l’interdiction de faire campagne en utilisant le nom de Rafael Correa, considéré comme évadé de la justice par le pouvoir oligarchique pro US. Le Parti Communiste d’Équateur fait partie de cette coalition.
Les jeunes des JRCF ont traduit la vidéo de campagne d’une des candidates au parlement Jessica Díaz.
Par ailleurs, une grève générale a eu lieu le 28 janvier contre la privatisation du secteur énergétique et en défense des droits des travailleurs.
D’après certains sondages, ce serait Andres Arauz qui sortirait en tête du premier tour avec 39% d’intention de vote, soit bien plus que les 22% du banquier Guillermo Laso. Le candidat de l’alliance se réclamant de la gauche pourrait donc être élu dès le premier tour.
L’actuel président Lenin Moreno – élu pour poursuivre la politique menée par Raphael Correa mais qui a trahi en se mettant aux ordres de Washington – serait largement battu. Il était ces jours derniers à Washington en compagnie du maître d’œuvre du coup d’État contre Evo Morales en Bolivie, Luis Almagro. C’est que la crainte du retour du correisme au pouvoir est aussi vivace que les persécutions judiciaires contre le mouvement et ses leaders. Déjà la droite crie à la fraude électorale ! Rafael Correa indique lui être confiant dans la victoire du binome Arauz Carlos Rabsacall.
Un récent tweet de Arauz résume l’état d’esprit de la campagne :
« Je suis fier du rôle que j’ai joué durant mon dernier mandat et j’ai tenu mon engagement auprès du peuple equatorien, mais nous avons été trahis. Maintenant, nous allons rétablir la dignité du peuple equatorien.
TRADUCTION
regarder la vidéo sur facebook : https://www.facebook.com/login/?next=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fpermalink.php%3Fstory_fbid%3D207165821140036%26id%3D108028174387135
Quand la révolution citoyenne a commencé en 2006, j’ai rejoint ce processus avec optimisme pour tout ce qu’il contenait de bon.
En tant que jeune activiste, j’ai lutté à partir des quartiers populaires du canton de Durán pour la transformation et le bien-être de ma communauté.
De nombreuses personnes ont été mes guides et ma motivation pendant ce processus. Mon père a été mon principal modèle. C’est un homme honnête, intègre, simple mais doté d’une grande sagesse, et tourné vers l’éducation et la défense des causes sociales.
Sa lutte depuis l’institution universitaire et la rue fut une inspiration dans la recherche de la prospérité collective.
Malheureusement, tout comme des milliers d’Équatoriens, mon père est mort de la manière la plus injuste qui soit, victime du Covid-19, faute de pouvoir être soigné alors qu’il se trouvait dans un hôpital de la sécurité sociale pour laquelle il a cotisé pendant ses cinquante années de travail.
Je m’appelle Jessica Díaz, je suis de Guayaquil et je suis une victime de plus de la tragédie sanitaire qui a frappé ma ville et mon pays, tragédie causée par la négligence d’un gouvernement incompétent et corrompu. Ma motivation est d’empêcher toute tragédie similaire à l’avenir, d’empêcher que les citoyens soient désemparés, sans protection à cause des coupes dans le budget du système de santé ou à cause de la corruption. C’est pourquoi, à partir de l’Assemblée nationale, je me battrai pour une loi en faveur des familles des victimes du Covid-19 :
– pour ceux qui sont morts à cause de la négligence de l’État ;
– pour ceux dont les cadavres ont été échangés ou perdus ;
– pour ceux dont les proches sont morts et ont dû rester sur place dans leur maison sans pouvoir leur offrir des funérailles dignes.
Cela afin que ces gens reçoivent une compensation économique de la part de l’État qui permette de réduire quelque peu les dommages psychologiques et moraux dont ils ont souffert pendant l’état d’urgence sanitaire.
L’État exercera le droit de juger, en vue de réparer le dommage causé, les responsables de cette tragédie et seront établies des responsabilités administratives, civiles et pénales pour que les responsables soient envoyés en prison au motif de leur indolence et de leur corruption.
Nous allons renforcer la Sécurité sociale avec une loi qui consolidera le système social et sa soutenabilité, et qui permette son universalité et l’amélioration de la qualité de ses prestations. Nous nous assurerons également de la présence d’un représentant des retraités et de l’assurance sociale des paysans dans le « Directorio del IESS » (Institution équatorienne s’occupant de la santé, des risques du travail et des retraites).
Nous allons rendre leur dignité aux travailleurs équatoriens, en appuyant la déclaration d’inconstitutionnalité de la loi sur l’aide humanitaire qui restera ainsi sans effet, et pour que les travailleurs retrouvent leur poste de travail ou qu’ils perçoivent au moins le solde de tout compte auquel ils ont droit.
Nous défendrons la création d’un nouveau Code du Travail. Nous voulons garantir l’embauche et l’accès au travail pour les jeunes, mais nous voulons surtout qu’ils revendiquent tous les droits des travailleurs qui ont été conquis dans la rue par la classe ouvrière.
Pour ceux qui ne sont plus mais qui ont laissé leur vie comme symbole de la lutte,
Pour ceux qui sont encore en vie couverts de cicatrices,
Pour les enfants,
Pour les jeunes,
Pour les personnes âgées,
Et pour les femmes,
Pour la tragédie qui nous a coûté des dizaines de milliers de morts,
Et pour toute la douleur d’un peuple :
Nous allons retrouver l’avenir !