Poursuivre la révolution citoyenne c’était la promesse électorale en avril 2017, de L. Moreno, l’un des bras droit du président de l’Equateur Rafael Correa. Et c’est pour cela que le peuple l’a élu. Pourtant ce n’est pas cette politique que mène Moreno une fois élu. Très vite, il se tourne vers le vaincu de l’élection, et se débarrasse de son vice-président J.Glas (lire ici). Avant de se rallier aux cotés des régimes d’ultra-droite de Macri en Argentine, Duque en Colombie ou Bolsonaro au Brésil, pour mener campagne contre le Venezuela bolivarien. Suspendant sa participation à l’Alba pour mieux servir la bourgeoisie. Ou mettant en place la répression, pour plaire encore aux USA, de J. Assange réfugié dans l’ambassade de l’Équateur à Londres.
Moreno accusé de corruption
La commission d’inspection de l’assemblée nationale équatorienne vient de lancer une enquête contre les accusations de corruption visant Moreno dans l’affaires des Ina Papers.
Dans un communiqué, les parlementaires indiquent par 74 votes, que l’assemblée nationale a approuvé la résolution qui requiert la commission d’inspection de mener une analyse de la publication du 19 février 2019 sur une plateforme digitale intitulée » Les labyrinthes offshore du cercle présidentiel ».
Une résolution proposée par les députés de la Révolution Citoyenne, le mouvement de R. Correa, emmenés par Ronny Aleaga.
Le média en ligne « The Source » a en effet révélé dans une publication du 19 février 2019 les liens qu’il y aurait entre Moreno et la compagnie INA Investment Corp, hébergée au Panama, un paradis fiscal. Avec une série de paiements, cadeaux, achats de biens et même d’un appartement en Espagne acheté pour la famille du président Moreno.
Moreno et son gouvernement s’enfonce dans les affaires; le 1er avril, Moreno devra se présenter au tribunal dans un procès à la suite de la révélation d’une conversation entre la présidente de l’assemblée nationale, Elisabeth Cabezas, et le ministre de l’Intérieur, Maria Paula Romo, où Cabezas fait pression sur Romo pour empêcher la création d’une commission d’enquête sur les accusations de corruption visant Moreno. Ce dernier, comme les 137 députés, doivent comparaître devant la justice.
Lira Villalava, parlementaire de la Révolution Citoyenne, alors que ce processus d’enquête se met en place , dénonce la persécution lancée par le régime Moreno alors que Cabezas a lancé une triple accusation contre son collègue Aleaga pour violation de la vie privée, association illégale et interception illégale de données. Tout en révélant cette conversation qui l’accuse.
L’Équateur livré aux attaques du FMI
Cette affaire intervient alors que le régime qui, à l’opposé du vote populaire de 2017, s’est rapproché des USA est en but à une très forte contestation sociale. En effet, le régime Moreno a accepté de se soumettre au plan du FMI le 1er mars 2019, ce qui a été publiquement révélé le 21 mars 2019.
Un plan du FMI qui, comme toujours, contraint le pays à une violente politique anti-sociale au profit des multinationales.
D’abord par une réforme fiscale supprimant la taxe sur les échanges étrangers, permettant le contrôle et l’empêchement de l’évasion des capitaux et protégeant la politique monétaire du pays. Une taxe rapportant 1,2 milliards de dollars en 2018.
Et obligeant la création d’impôts d’un montant équivalent sur la classe moyenne et populaire, à travers notamment une augmentation de TVA. Une mesure pourtant anticonstitutionnelle, l’article 300 de la constitution, mise en place par Correa, imposant de privilégier les impôts directs et progressifs.
Ensuite, le FMI impose une « réforme du marché du travail ». Pour imposer plus de précarité et flexibilité : augmentation des durées des périodes d’essai, suppression des protections contre les impayés de salaires, augmentation du temps de travail, suppression des heures supplémentaires etc… l’arsenal classique pour faire chuter les salaires. Des mesures visant également le secteur public.
Ou encore la réduction des budgets publics.
Observons que ces accusations de corruption ne font pas la Une des médias en France. Pas plus que celles contre l’ex-président TEMER au Brésil. Pourtant ces derniers avaient donné une large publicité aux accusations lancées par ce dernier pour organiser un putsch évinçant Dilma Roussef de la présidence et empêchant ensuite Lula de se présenter aux élections.
JBC pour www.initiative-communiste.fr