Totalement censurée par les médias du pouvoir en France, l’entretien annuel du président russe avec les médias comportait pourtant des messages forts, qui devraient être entendus de tous en France puisqu’il s’agit d’une question aussi importante que la paix mondiale. La Russie par la voix de son président, dénonçant la volonté de Washington de se retirer du traité INF, a annoncé que son pays prendrait des contre-mesures soulignant que la conséquence est la « dissolution du système de maîtrise des armements » alors que le régime Trump se montre réticent à négocier l’extension du traite New Start qui expire en 2021. Alors que la Russie relève la tête, et que la Chine dépasse désormais sur le plan de la production les États-Unis, c’est bien par la guerre, et même la guerre nucléaire que les États-Unis veulent conserver et renforcer l’hégémonie de leur impérialisme
Le capital abhorre l’absence de profit ou un profit minime. Que le profit soit convenable, et le capital devient courageux”. Si le profit est important, “il n’est pas de crime qu’il n’ose commettre”. . Marx
De la dissuasion nucléaire à la course vers la capacité à la première frappe
L’histoire de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union Soviétique est sur le plan militaire notamment celle de la dissuasion nucléaire et de l’équilibre de la terreur, assurant pour les centres politiques du bloc capitaliste (États- Unis, Union Européenne, Japon) et du bloc socialiste (URSS, Chine) une paix relative, l’impérialisme américain et ses relais n’ayant à l’inverse de cesse que de lancer des guerres et interventions militaires aux quatre coins du monde. C’est que le développement des armes nucléaires a conduit à la sanctuarisation des territoires et lieux stratégiques des puissances nucléaires. Assuré d’une destruction totale par une frappe nucléaire de riposte, tout agresseur se voyait ainsi privé de toute velléité de lancer une agression militaire explicite. C’est cet équilibre de forces qui a interdit sur le vieux continent toute guerre d’ampleur depuis 1949. Et non pas l’Union Européenne comme la propagande veut le faire croire. En réalité, la croissance de l’Union Européenne s’est traduite par des guerres. En Yougoslavie, puis dans les marges de l’UE et de la Russie, de la Géorgie à l’Ukraine. Sans oublier les interventions impérialistes en Afrique et et au Moyen Orient.
L’élaboration des missiles balistiques intercontinentaux porteurs de têtes nucléaires, désormais mirvés (c’est à dire portant plusieurs têtes indépendantes) a renforcé les forces de dissuasion nucléaires. Face à des puissances nucléaires, comme la Russie, la Chine, la France ou même la Corée du Nord dotées de missiles balistiques intercontinentaux et d’armes nucléaires, les États-Unis ne peuvent pas lancer d’invasion, de bombardement ou d’attaque sans prendre le risque de se voir intégralement détruits en retour par une seconde frappe de riposte nucléaire. Cet équilibre de la terreur garantissait jusqu’à aujourd’hui l’impossibilité d’une confrontation militaire directe. Ce qui ne signifie pas l’absence de guerre, en témoigne pour ne donner qu’un exemple la guerre interrégionale qui ravage le Moyen Orient, en Syrie notamment.
Devant le club Valdai en 2018, le président russe a réaffirmé l’opposition de la Russie à une stratégie de première frappe nucléaire.
« Si une guerre nucléaire se produit, la Russie ne peut pas être l’initiatrice d’une telle catastrophe car nous n’avons pas de concept de frappe préventive », »Dans une telle situation, nous attendons d’être frappés par des armes nucléaires, mais nous ne les utiliserons pas »en premier » .V Poutine
Depuis 1964, la Chine revendique une stratégie militaire interdisant l’usage d’une première frappe nucléaire. D’ailleurs la Chine ne dispose que d’un nombre limité de têtes nucléaires. C’est également le cas de l’Inde.
À l’opposé, l’Axe Euro-Atlantique, États-Unis, OTAN et ses alliés a toujours refusé de s’interdire le recours à une première frappe.
En réalité, les États-Unis qui ont toujours utilisé l’arme nucléaire de manière offensive pour renforcer leur domination impérialiste et non de façon défensive, essayent depuis des années de bouleverser cet équilibre géo-stratégique. Ils ont pris pour cela plusieurs initiatives dont :
- le déploiement effectif d’un système de bouclier antimissiles, reposant sur la construction de bases de lancement de missiles et la mise en service de navires porteurs de ces systèmes, déployés sur le vieux continent, en Mer Noire ainsi qu’en Mer de Chine et en Corée. Ces armements ne servent pas à la dissuasion nucléaire, mais bien à permettre de se prémunir d’une frappe de riposte en cas de première frappe.
- l’utilisation de missiles balistiques à tête conventionnelle : un tel usage brouillerait le système de détection d’une attaque nucléaire. Elle met là aussi directement en cause la sécurité du monde. Qui plus est, cette doctrine d’emploi n’a qu’un but offensif et non défensif.
- le développement d’armes nucléaires dites de faible puissance, pour banaliser l’arme atomique et abaisser le seuil de déclenchement d’une confrontation nucléaire. Là encore, il s’agit de briser la logique de dissuasion nucléaire, Washington et l’OTAN faisant le pari que si la Russie ou la Chine étaient frappées par de telles bombes atomiques – détruisant leur cible mais ne provoquant pas une destruction atomique de grande ampleur telle que celle d’une agglomération entière comme le pourrait les têtes nucléaires classiques – ni Moscou ni Pékin ne prendrait le risque de riposter avec leurs armes nucléaires conventionnelles puisque cela conduirait à une guerre nucléaire totale.
- Accompagnant le développement de ces armes nucléaires dites tactiques, celui de missiles de puissance et portée intermédiaire. Bien moins chers, déployables en grand nombre, bien plus difficiles à détecter et à contrer, ils sont les vecteurs de ces armes nucléaires tactiques. Ce sont justement ces missiles dont le déploiement avait été interdit par le traité INF. Soulignons que le déploiement du bouclier anti missiles américain est de fait interdit par le traité INF puisque les missiles constituent ce système anti-missile.
Il convient de souligner que le prétexte pris par les USA pour se retirer du traité INF est la mise en service du missile de moyenne portée 9M729 par la Russie. En réalité, la portée de ce missile n’est pas suffisante pour atteindre depuis la Russie le territoire américain. Cette arme ne peut être utilisée que de façon défensive, par exemple contre les bases de l’OTAN déployées sur la frontière russe à travers l’Union Européenne, ou en Corée ou au Japon. En réalité il apparaît que les États-Unis se préparent à une guerre nucléaire, visant la Chine et nécessairement aussi contre la Russie qui est son alliée de facto. Les peuples du Vieux Continent devraient s’en inquiéter. Car ils ne peuvent oublier qu’ils seront les premières victimes d’une telle guerre.
Face à l’augmentation de la menace américaine, la Russie n’est pas restée sans réagir. D’une part en assurant développer des nouveaux systèmes de missiles capables de franchir le bouclier antimissile déployé par les USA. D’autre part en renforçant sa capacité de dissuasion nucléaire stratégique. C’est ainsi que la production de bombardiers stratégiques supersoniques à long rayon d’action vient d’être relancée, et ces derniers testés lors de la guerre en Syrie. De plu,s ceux ci ont été déployés jusqu’au Venezuela. Une base permanente russe pourrait d’ailleurs être installée sur l’île de La Orchila au Venezuela.
Le Capitalisme, un exterminisme qui menace l’humanité
Le capitalisme porte la guerre comme la nuée l’orage…
Cette politique impérialiste des USA et avec eux de l’OTAN et de l’Union Européenne est extrêmement dangereuse pour la survie même de l’Humanité. Mais le Capitalisme et ses impérialismes dominants sont prêts à détruire l’Humanité toute entière pour perpétuer sa domination. C’est même cela qui a présidé à la fois au fascisme et aux génocides de la Seconde Guerre mondiale, au recours aux bombardements atomiques sur le Japon par les États-Unis. Une logique qui s’est poursuivie durant la Guerre froide. Pour leurs profits et maintenir leur dictature sur le Monde, les capitalistes prennent en otage l’Humanité toute entière et sont prêts à détruire la planète. Une nouvelle fois, il apparaît que l’avenir de l’Humanité est bien de sortir du Capitalisme, cet exterminisme.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
L’Italie des Trois Petits Singes face au risque de guerre nucléaire
Manlio DinucciQuelle réaction l’avertissement du président russe Poutine a-t-il suscité en disant que le monde sous-évalue le péril de guerre nucléaire et que cette tendance est en train de s’accentuer ?Significatif est le commentaire de La Repubblica qui parle de “tons très alarmistes”. Et éloquent le silence pratiquement absolu de tout l’arc parlementaire. Comme si l’Italie n’avait rien à voir avec la course aux armements nucléaires qui, a averti Poutine dans sa conférence de presse de fin d’année, pourrait amener à la “destruction de toute la civilisation ou peut-être de toute la planète”. Scénario non pas alarmiste, mais prévu par les scientifiques qui étudient les effets des armes nucléaires.
Un danger particulier -souligne Poutine- est représenté par la “tendance à abaisser le seuil pour l’usage d’armes nucléaires, en créant des charges nucléaires tactiques à faible impact qui peuvent conduire à un désastre nucléaire mondial”. C’est à cette catégorie qu’appartiennent les nouvelles bombes nucléaires B61-12 que les USA commenceront à déployer en Italie, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et peut-être dans d’autres pays européens dans la première moitié de l’année 2020. “La haute précision et la possibilité d’utiliser des têtes moins destructrices -avertit la Fédération des Scientifiques Américains- peuvent amener les commandants militaires à faire pression pour que, dans une attaque, on utilise la bombe nucléaire, en sachant que la retombée radioactive et les dommages collatéraux seraient limités”.
L’Italie est coresponsable de danger croissant de guerre nucléaire puisque, violant le Traité de non-prolifération et n’adhérant pas au Traité ONU pour l’interdiction des armes nucléaires, elle fournit aux États-Unis dans une fonction principalement anti-Russie non seulement des bases, mais aussi des avions et des pilotes pour l’utilisation des bombes nucléaires. Cela advient avec le consentement explicite ou implicite (à travers la renonciation à une réelle opposition) de tout l’arc parlementaire.L’autre danger -prévient Poutine- est représenté par la “désintégration du système international de contrôle des armements”, initiée par le retrait des États-Unis en 2002 du Traité Abm. Stipulé en 1972 par USA et URSS, il interdisait à chacune des deux parties de déployer des missiles intercepteurs qui, en neutralisant les représailles du pays attaqué, auraient favorisé un first strike (première frappe), c’est-à-dire une attaque nucléaire par surprise. Depuis lors les États-Unis ont développé le “bouclier anti-missiles”, en l’étendant en Europe au bord de la Russie : deux installations terrestres en Roumanie et Pologne et quatre navires de guerre, qui croisent en Baltique et Mer Noire, sont dotés de tubes de lancement qui, outre les missiles intercepteurs, peuvent lancer des missiles de croisière à tête nucléaire.Dans ce cas aussi l’Italie est coresponsable : à Sigonella (Sicile) est installée la Jtags, station satellitaire USA du “bouclier antimissiles”, une des cinq mondiales. La situation est aggravée par le fait que les USA veulent maintenant se retirer aussi du Traité FNI de 1987 (celui qui élimina les missiles nucléaires étasuniens basés à Comiso), afin de pouvoir déployer en Europe contre la Russie des missiles nucléaires à portée intermédiaire avec bases à terre. Ici aussi avec la co-responsabilité du gouvernement italien, qui au Conseil de l’Atlantique-Nord du 4 décembre a avalisé ce plan et est sûrement disponible pour l’installation de ces missiles en Italie. “Si les missiles arrivent en Europe, que l’Occident ne s’étonne pas si nous réagissons” a dit Poutine. Avertissement ignoré par Conte, Di Maio et Salvini (1) qui, tandis qu’ils battent le rappel sur le “décret sécurité” anti-migrants, quand arrivent bombes et missiles nucléaires étasuniens mettant en danger la vraie sécurité de l’Italie, ne voient rien, n’entendent rien et ne disent rien.Edition de dimanche 23 décembre 2018 de il manifestoTraduit de l’italien par M-A P.(1) Président du Conseil et Vice-présidents de l’actuel gouvernement italien
La France étant totalement integree à l’Ôtan la force de frappe française ne sert plus qu’à renforcer la domination Us
C’est devenu une dépense inutile.