Nous, internationalistes et communistes, serions-nous subitement devenus« germanophobes » ?
Tous les médias stigmatisent ainsi ceux qui refusent l’Europe allemande, les diktats du gouvernement d’Angela Merkel, la nouvelle « Miss Mark » adulée par Sarkozy de Habsburg-Bocsa.
Photo tirée du site: http://onclekarl.canalblog.com
Arnaud Montebourg, qui a eu le malheur de comparer la politique de la chancelière allemande à celle de Bismarck, a droit à un éditorial du « Monde » qui entonne la même chanson que Cohn-Bendit qui n’hésite pas à traiter le dirigeant socialiste de « Le Pen de gauche ». Même Mélenchon s’offusque de ce « dérapage »….
Nous communistes, qui dénonçons avec force la soumission du pouvoir sarkozien, et au-delà de la grande bourgeoisie française, à l’impérialisme allemand, une habitude qui rappelle le « Hitler plutôt que le Front Populaire » ou la kollaboration de M. Renault avec la Wehrmacht et des Pétain et autres Laval avec le Reich nous sommes très à l’aise sur ce sujet.
D’autant que cette tradition est une constante de l’histoire des couches privilégiées en France : déjà les aristocrates réfugiés à Koblenz combattaient les troupes de la Révolution française dans les armées des Hohenzollern de Prusse et des Habsburg d’Autriche. Quant à Adolphe Thiers, il écrivit à diverses reprises à Bismarck pour lui demander de l’aider militairement à écraser l’insurrection patriotique des Communards qui refusaient de rendre Paris et combattaient pour la « Sociale ».
Cet amalgame entre anti-impérialisme et xénophobie est un grand classique : dénoncer l’impérialisme américain avec son cortège de guerre, d’assassinats, de misère, de dictatures est transformé en « anti-américanisme ».
Nous assistons au même truc avec l’impérialisme allemand. Et cela de la part d’un pouvoir UMP qui bat tous les records en matière de xénophobie d’Etat quand il s’agit de stigmatiser nos compatriotes musulmans et de traquer les travailleurs immigrés !
Pour nous qui nous nous réclamons de la pensée d’un Allemand nommé Karl Marx, c’est évidement assez cocasse d’être traité de germanophobes. Pour nous qui avons fait campagne contre le nazisme avant même sa prise de pouvoir en 1933 avec nos camarades allemands du KPD, c’est une insulte que nous ne tolérons pas. Nous qui avons lutté pour la libération d’Ernst Thaelmann, chef du Parti Communiste Allemand et des prisonniers politiques allemands du Reich, nous qui avons combattu côte à côte avec les anti-fascistes allemands dans les Brigades Internationales en Espagne, nous qui nous réclamons de Jean-Pierre Thimbaud, dirigeant communiste français qui, devant le peloton d’exécution, mourut en criant « vive le Parti Communiste Allemand ! » nous serions des germanophobes ? Nous qui, pour la plupart, avons dès 1990, apporté notre solidarité de classe politique et matérialistes aux milliers de communistes est-allemands persécutés par les chasseurs de sorcières, alors que les « germanophiles » actuels n’ont pas levé un doigt contre ces monstrueuses atteinte aux libertés qui suivirent la prétendue « réunification » capitaliste de l’Allemagne.
Décidément, l’odieux le dispute ici au ridicule.
Et qui dit cela ? Ceux qui ont vendu et qui vendent la patrie aux impérialismes plus puissants qui leurs permettent de préserver leurs profits ! C’est un comble ! « Pas vous et pas ça ! » comme disait Jaurès, qui lui fut traité par les mêmes d’« agent de l’Allemagne » parce qu’il s’opposa, à en mourir assassiné, à la guerre entre les peuples allemand et français en 1914.
Nous, nous sommes patriotes et internationalistes et c’est avec nos frères de classe d’Allemagne que nous luttons contre les impérialismes français et allemand car il y va de l’intérêt de nos deux peuples.
- G. Gastaud, secrétaire nationale du PRCF
- L. Landini, président du PRCF
- P. Pranchère, vice-président du PRCF
- J.P Hemmen, vice-président du PRCF
- D. Antonini, responsable du secteur International du PRCF
- A. Manessis, secrétaire national adjoint du PRCF