La Grèce va voter. Le choix que les médias nous présentent comme cruciaux correspond-il à la vérité de la situation ?
La ND (droite) et le PASOK (social-démocrate) campent sur leurs positions traditionnelles de partis soumis à l’UE, qui acceptent les plans d’austérité antipopulaires et antinationaux imposés par la « Troïka » (UE, FMI, BCE). Ce sont ces partis qui ont dirigé le pays pour le grand profit des capitalistes grecs et de l’UE. Si un large discrédit les frappe, ils gardent, malgré un recul spectaculaire, une base de masse au sein d’une population déboussolée qui subit une propagande massive et un véritable chantage : accepter l’austérité et rester dans l’euro ou choisir la voie de l’indépendance et la mort du pays !.
Syriza, un regroupement de partis se situant à gauche du PASOK, a rassemblé un grand nombre de suffrages lors des dernières élections. Ce parti rejette formellement les plans d’austérité mais reste attaché à l’euro et à l’UE. C’est cette ambiguïté fondamentale qui pose problème : comment combattre les effets sans combattre la cause ? Syriza, parti membre, comme les partis du Front de Gauche en France (PG et PCF), du Parti de la Gauche Européenne se heurte à ses propres limites et contradictions, même s’il cristallise une part du mécontentement populaire. En réalité, cette prétendue « gauche radicale » ne remet radicalement en cause ni l’euro, ni l’Union européenne, ni le capitalisme !
Chrissi Avghy, l’Aube Dorée nazi, sème son venin mais le fascisme en Grèce n’a aucune base de masse et on peut espérer un recul après le succès relatif de ce groupuscule aux dernières élections.
Le KKE (Parti Communiste de Grèce) subit des attaques de tous les autres partis, lui reprochant sa position intransigeante sur l’UE – il est le seul parti à se prononcer pour la sortie de l’UE – et sa lutte acharnée contre les plans d’austérité. Autour du Syndicat de classe et de masse, le PAME, le KKE organise dans les entreprises, les quartiers, les universités, la résistance de masse aux diktats de l’UE et du capital grec. Malgré un résultat partiellement décevant aux dernières élections, il a résisté à l’assaut contre lui en gagnant même un point (8,5%), réalisant des scores de 25% dans les quartiers ouvriers.
Reste que les résultats et les sondages des élections du 17 juin ne permettent pas d’envisager une sortie de crise progressiste, une dynamique populaire ouvrant la voie à une alternative populaire sur la base d’un grand mouvement de la classe ouvrière dirigeant la lutte pour le sauvetage de la nation menacée de mort par l’UE et par le « sauvetage de l’euro ».
En faisant un « exemple » en Grèce, les capitalistes veulent forcer tous les peuples d’Europe à capituler devant les plans d’austérité : il est lamentable que le nouveau gouvernement français ne cesse, comme ses prédécesseurs sarkozystes, de sommer la Grèce de « payer ses dettes » : l’heure est au contraire à une lutte commune de tous les peuples européens contre cette prison des peuples qu’est l’UE supranationale du grand capital car plus que jamais, la lutte pour l’indépendance nationale et la lutte pour le socialisme se conditionnent mutuellement.
Ceci étant nous exprimons notre soutien à nos camarades grecs du KKE qui luttent dans des conditions difficiles et complexes. Notre solidarité de combat avec les communistes et le peuple grec est pour nous un devoir internationaliste : un Parti Communiste de Grèce fort sera la meilleure réponse à ceux qui veulent détruire les acquis du peuple et l’indépendance nationale de la Grèce pour asservir l’ensemble des peuples d’Europe.
Commission Internationale du PRCF
AM