50 ans après le début de la dictature de « l’ordre nouveau » du dictateur fasciste pro américain Soeharto arrivé au pouvoir en liquidant dans un massacre génocidaire les communistes indonésiens, le mouvement social se renforce en Indonésie. Membre du G20, l’Indonésie est un pays riche, disposant de nombreuses richesses naturelles, où écrasé par l’exploitation capitaliste, l’immense majorité de la population vit dans une terrible pauvreté.
Du 24 au 27 novembre, des milliers de travailleurs de Union des travailleurs indonésiens (KSPI) ont lancé une grève générale nationale, refusant la réforme des salaires minimums proposée par le Président Joki Widodo qui appauvrirait les travailleurs (réglement 78/2015).
Le syndicat demande au gouvernement d’abandonner sa réforme.
« près de 400 000 ouvriers ont répondu à l’appel à la grève rien qu’à Jakarta, principalement dans les zones industriels et les zones gouvernementales » d’après le KSPI.
La grève touche la plupart des régions du vaste archipel indonésien. Elle implique 2 millions de travailleurs dans 22 provinces et plus de 200 districts / villes.
Le KSPI explique que l’abandon de l’index du Coût Raisonnable de la Vie (KHL) selon la nouvelle loi ne répond pas aux besoins des travailleurs :
« cette loi nous tue parce qu’elle est uniquement basée sur l’inflation et la croissance du PIB » indique Iqbal. Si les salaires sont déterminés sur la base de l’inflation et du PIB, les salaires minimum doivent d’abord être augmentés à 3,6 à 3,7 millions de roupiah (240€ par mois environ) alors que les salaires minimums des ouvriers à Jakarta est de 180 € actuellement. » La réforme ne prévoit qu’une augmentation de 37 €.
Les patrons indonésiens via leur association Apindo ont fait savoir qu’ils s’opposent à la grève et refusent ses revendications, et ce sous prétexte de la « compétitivité des entreprises ». La preuve que tant que les travailleurs ne travaillerons pas gratuitement et 24h/24 pour les capitalistes la « compétitivité » sera toujours un problème !
Contre les manifestants, un vaste dispositif policier a été déployé dans Jakarta. Et les médias rapporte l’arrestation de plusieurs syndicalistes.
Des syndicalistes qui manifestaient pour le salaire minimum arrêtés
mercredi 25 novembre 2015
La CGT condamne l’arrestation le 30 octobre 2015 à Jakarta de militants lors d’une manifestation contre la décision du gouvernement d’imposer un nouveau système de salaire minimum. Le gouvernement a décidé d’exclure les syndicats du processus et de se donner le pouvoir de déterminer seul le salaire minimum sur la base d’une formule intégrant le PIB et l’inflation. Les travailleurs indonésiens dont la situation économique et sociale s’est beaucoup détériorée vont voir leurs salaires révisés à la baisse par ce système qui ne tient plus compte de la réalité du cout de la vie.
Après avoir accueilli les quelques 20.000 manifestants avec des canons à eaux, la police a procédé à 23 arrestations. Dans le même temps, le gouverneur de Jakarta adoptait un décret imposant des restrictions au droit de manifestation.
La CGT exige avec les organisations syndicales indonésiennes et la CSI la libération immédiate des travailleurs arrêtés et le respect de leur droit à manifester pacifiquement contre une décision gouvernementale. Elle soutient le mouvement syndical indonésien qui demande au gouvernement d’ouvrir de véritables négociations pour éviter l’augmentation des inégalités.
CGT – Montreuil le 25 novembre 2015
La KSPI demande que les Etats Unis et l’Australie stoppent leur assistance aux forces de répression antipopulaire en Indonésie.
Le mouvement des travailleurs indonésiens (GBI Gerakan Buru Indonesia) va poursuivre la direction de l’Association des Concessions Indonésienes APINDO, accusé d’organiser des tentatives de meurtres. Un rassemblement de plusieurs fédérations et confédération de travailleurs accusent APIND de rassembler des gens pour commettre des violence contre la grève nationale dans différents endroits, en particulier dans la plus grande zone industrielle du sud est asiatique Bekasi.
GBI a rassemblé les éléments nécessaires pour instruire un procès criminel, avec de nombreuses preuves de réunions d’officiels d’APINDO dans différentes régions d’Indonésie, APINDO a organisé des réunions avec la police et des éléments n’ayant rien à voir avec des relations industrielles, notamment des chef de gangs, des voyous etc. Une des preuves solides est la transcription d’une réunion du 21 novembre 2015 entre APINDO et des entreprises de traitement des déchets
Le président du KSPI a déclaré : » nous suspectons un complot pour assassiner des travailleurs durant la grève nationale. Pourquoi nous disons cela ? Parce que durant ces réunions a été discuté des violences à commettre contre les travailleurs durant la grève. »
Dans le même temps, alors que s’est tenu du 10 au 13 novembre dernier à La Haye le Tribunal International Populaire 1965 jugeant les massacres anticommunistes commis il y a 50 ans, les nostalgiques de la dictature de Soeharto – toujours très puissant – ont appelé à la répression contre ceux ayant participé à cette initiative.
La confédération des syndicats indonésiens amplifie l’action :
Après la grève nationale, les mouvement des travailleurs indonésien continue le mouvement de résistance nationale contre la loi du gouvernement n ° 78 de 2015 sur le salaire après une grève nationale.
Tout d’abord, GBI procédera à un examen judiciaire de la PP 78/2015. « La grève nationale n’est pas la fin d’une action, mais plutôt le début d’une action à grande échelle. La mobilisation va augmenter « , a déclaré le président de la Confédération des syndicats indonésiens (KSPI) Saïd Iqbal dans une conférence de presse à la LBH Jakarta, le jeudi 26 Novembre 2015.
Iqbal ajouté, qu’il demandera que la légalité de la proposition 78/2015 soit examiné par la Cour suprême. « Je serai accompagné par des dizaines de milliers de travailleurs, » a-t-il dit.
Iqbal a soutenu, que le règlement proposé par le gouvernement est contraire à la Loi sur la réglementation des salaires n° 13 de 2003 sur la main-d’œuvre car elle supprime les droits des travailleurs à négocier le salaire minimum.
Deuxièmement, il y aura des manifestations contre la proposition 78/20015 à la date anniversaire des Droits de l’Homme le 10 Décembre 2015. Cela contre la violence de la police et des voyous contre les travailleurs mobilisés contre la PP 78. La liberté d’expression fait partie des droits humains.
Les violations des droits de l’homme de la PP78 réside également dans l’impossibilité pour les travailleurs d’obtenir un emploi décent. Ceci parce que le gouvernement organise un appauvrissement structurel par le taux du salaire minimum . « Cette disposition se traduirait en moyenne par une baisse des salaires pour 42 millions de personnes. 82 pour cent des travailleurs percevant le salaire minimum « , a déclaré Iqbal.
Troisièmement, l’affaire sera portée devant l’Organisation internationale du Travail (OIT). Par ailleurs, un membre de l’organe directeur de l’OIT à Genève a indiqué qu’une plainte contre l’Indonésie sera officiellement déposée en raison des violations concernant la liberté d’association.
le Mouvement du travail indonésien GBI se compose d’une combinaison de différentes confédérations et des fédérations de syndicats en Indonésie. GBI est une combinaison de KSPI, KSBSI, leader KSPSI Andi Gani, KPBI, KASBI, FSPASI, SBSI, 1992, GASPERMINDO, GOBSI et GSBI.
DN pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF
d’après : http://www.kspi.or.id