Incroyable : le 14 octobre 2019 la presse économique titre sur le rapprochement entre la Russie et l’Arabie Saoudite : « ils (La Russie et l’Arabie Saoudite) ont signé hier ( donc le 13 octobre 2019) une charte « OPEP+ de coopération à long terme….. » (c’est nous qui soulignons)
On peut raisonnablement penser que cette coopération visait la ruine des producteurs états-uniens de gaz de schiste bien que ce ne soit jamais évoqué. D’autres motifs plus politiques ont joué : volonté de prise du pouvoir en Arabie Saoudite par Mohammed ben Salmane, froid dans l’alliance avec les États-Unis ; volonté de la Russie d’ouvrir des fronts contre les États-Unis.
Chacun peut ici constater l’extraordinaire complexité de la situation puisque par ailleurs l’Arabie Saoudite reste un allié militaire indéfectible des États-Unis au Yémen en Irak en Syrie.. que la Russie et l’Arabie Saoudite s’affrontent en Syrie ; que l’Iran, allié de la Russie sur de nombreux fronts, a des relations plus que tendues avec l’Arabie Saoudite.
Bref le déploiement nécessairement complexes des contradictions d’une réalité géopolitique passablement embrouillée.
Billard à 7 bandes dans la guerre économique autour du pétrole
Cette complexité est montée d’un cran dans la période toute récente.
Premier moment : dans le cadre de l’ OPEP+ OPEP + Russie) les pays producteurs de pétrole décident de prolonger jusqu’en mars 2020 la baisse de la production de brut. Mais la Russie ne signe pas.
Deuxième moment : le 9 mars, les pays de l’ OPEP proposent un accord de réduction de la production de pétrole brut. Mais la Russie, sous l’influence semble-t-il du président de Rosneft, décide d’accroître sa production de pétrole. Troisième moment – 10 mars 20- celui du revirement de l’Arabie saoudite qui a son tour décide d’augmenter sa production pour accélérer la chute des cours du pétrole
Source Les Echos-
Des victimes collatérales : Algérie, Nigéria, Venezuela, Irak…
Cette situation est une catastrophe pour tous les ‘petits’ producteurs de pétrole dont les économies sont étroitement dépendantes du pétrole : Irak ( équilibre budgétaire à 60$ le baril), Algérie, Nigéria, Angola, sans omettre le Venezuela bien sûr. Ajoutons à la complexité qu’un journaliste écrit que la baisse du prix du pétrole voulue par la Russie permettrait la relance rapide de l’économie chinoise. Ce journaliste qualifie ce geste de ‘partenariat stratégique’.
Nous sommes à vrai dire sceptiques. Rien n’empêchait un accord commercial bilatéral entre les deux pays en dehors des cours de marché. C’est bien ce que faisait le Venezuela en Amérique Latine.
Sur la toute dernière période le cours du brut est passé de 62$ le 3 janvier 2020 à 22,50$ le 19 mars 2020 à 11.23 h.
Au delà des affrontements entre impérialismes, dans des configurations déroutantes pour celui qui se refuse à l’analyse concrète de la situation concrète, car c’est bien là le fond de l’affaire, cette guerre des prix du pétrole va entraîner dans sa déflagration l’économie mondiale. Mais ce qui reste le plus sidérant, c’est l’incroyable cynisme avec lequel des dirigeants de pays mettent en danger tous les peuples du monde. Cela n’a sans doute pas de grande importance pour eux car de toute façon ce sont les travailleurs et eux seuls qui paieront.
Si l’on veut bien mettre en relation l’ensembles des crises économiques, sociales, politiques, et ce que révèle aujourd’hui la pandémie du Covid 19, on mesure à quel point le monde est au bord d’explosions sociales, et dont les premières secousses un peu partout dans le monde, ont déjà eu lieu.
La bourgeoisie financière l’a bien compris qui se hâte, par l’entremise de ses valets politiques et médiatiques, de criminaliser le communisme, d’attaquer des plus viles façons Cuba, le Venezuela, le Nicaragua ; de calomnier et de dénigrer jour après jour la Chine ; et de partout renforcer son arsenal répressif. Dans les affrontements à venir il n’y aura pas de demi-mesures.
MC pour www.initiative-communiste.fr
Je trouve bien convenu de parler de la Russie et de la Chine comme deux pays à visées impérialistes à propos de l’accord entre l’Arabie saoudite et la Russie pour accroitre leur production de pétrole qui donc entraîne une baisse du prix du baril. Sans remonter au pacte germano-soviétique nous voyons bien que pour défendre leurs intérêts nationaux et la paix, des pays comme la Turquie et la Russie se retrouvent alliés et que nous verrons sans doute prochainement un rapprochement des pays du golfe avec la Syrie comme le souhaitait son président au plus fort de l’agression de son pays par la coalition de Daech. Une preuve que tous ces pays et leurs dirigeants savent bien faire l’analyse concrète d’une situation concrète qu’ils aient lu ou non les écrits de Lénine. Bien fraternellement,
Jean-Louis Caubin (abonné)