Qui finance la guerre entre la Russie et l’Ukraine ?
Le pétrole, la plus grande exportation de la Russie, finance les balles et les fusées déployées en Ukraine (1). L’Occident essaie, sous la pression de l’Otan, de fermer le robinet financier, en mettant de côté l’Europe, le marché le plus grand de la Russie, de sa dépendance énergétique au moyen de sanctions économiques.
Les exportations de cru russe ont légèrement diminué, puisque les ventes de la Chine et de l’Inde ont rempli en grande partie le vide laissé par l’Europe. L’Inde et la Chine ont acheté environ 2.4 millions de barils de cru russe par jour en mai, la moitié des exportations de la Russie. C’est au moins une partie de celui-ci qui est raffiné en diesel et d’autres combustibles et qui est exporté dans tous les pays.
Pour preuve, la volonté de la Chine et de l’Inde d’acheter du pétrole russe arrivera lorsque les sanctions entreront en vigueur. L’interdiction européenne aux livraisons de navires pétroliers de cru russe et de combustibles raffinés, comme le diésel, sera introduite graduellement durant la seconde moitié de 2002, commerce qui représente les deux tiers des achats du Continent à la Russie.
Il peut y avoir des limites à l’appétit de la Chine pour le pétrole russe. La Chine a traditionnellement essayé de garantir une multitude de sources d’énergie et sa relation à la Russie a été inconfortable pendant longtemps, malgré la promesse des dirigeants chinois d’une amitié “sans limites”.
Le changement de l’Inde au pétrole russe a été rapide et significatif.
Avant la guerre d’Ukraine, la Russie représentait environ 1 pour cent des besoins de l’Inde. La Russie est maintenant sur le point de dépasser l’Irak comme la principale source de cru en Inde, signale Kopler, une compagnie de données de matières premières.
Pour le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi, la fourniture de combustible à bon marché aidera à faire face à l’inflation et évitera une pénurie généralisée.
Le ministre des Affaires Étrangères de l’Inde, S. Jaishankar, a défendu la stratégie du pays face aux critiques des pays occidentaux. Il a affirmé que les sanctions occidentales contre l’Iran et les politiques d’isolement envers le Venezuela n’avaient pas laissé le choix à l’Inde.
“Ils ont fait des coupes budgétaires sur toutes les autres sources de pétrole que nous possédons et ensuite ils viennent nous dire que nous ne devons pas entrer sur le marché pour obtenir le meilleur arrangement pour vos citoyens”, a- t-il rapporté, “Je ne crois pas que cela soit une approche très juste”.
Avec une capacité de raffinement de 5 millions de barils par jour de combustible, l’Inde pourra absorber 350 mille barils de plus de pétrole russe, soit presque un tiers de plus de ce qu’elle importe actuellement, selon les dires des experts en énergie. L’Inde a cessé d’acheter du pétrole au Mexique, a fait des coupes d’achat au Nigéria et s’est retiré de l’Arabie Saoudite et des États-Unis.
Il se déploie un nouvel alignement de la politique mondiale sur tous les pays qui importent du pétrole et du gaz, et la Chine et l’Inde sont au centre de tout cela.
C’est pourquoi, dans un climat de bellicisme accentué, le ministre de l’Économie du Mexique, Marcelo Ebrard a questionné son homologue russe Sergéi Lavrov : « Que pourrions-nous faire ensemble pauvres et riches pour trouver une solution à la guerre ? », lors de la réunion du G20.
De son côté le président Biden envisage de faire des coupes budgétaires sur certains droits de douanes aux importations de Chine et a affirmé que son gouvernement les reverrait un par un.
Ceci démontre, une fois n’est pas coutume la politique protectionniste des États-Unis, qui compromet les relations commerciales entre Washington et Pékin.
La question reste tout entière posée : guerre froide, à quand la paix ?
Sources : www.thenewyorktimesinternationalweekly.com.mx
Antoine LUCI Commission Internationale PRCF pour www.initiative-communiste.fr
(1) NDLR Observons que c’est également une des principales mannes des USA, qui cherchent à trouver un débouché à leur gaz, issus de la très polluante exploitation par fracturation hydraulique des gaz de schiste