Le gouvernement Netanyahou avait fixé au 1er juillet 2020 la date à laquelle il pourrait commencer à annexer les colonies juives situées en Cisjordanie ainsi que dans la vallée stratégique du Jourdain. Cette annexion est prévue par le plan américain pour le Moyen-Orient dévoilé par le président Donald Trump en janvier et rejeté en bloc par les Palestiniens. Une nouvelle fois (et certainement pas la dernière), contre les différentes résolutions adoptées par l’Organisation des Nations unies (ONU) et dans l’illégalité la plus totale au regard du droit international, Israël poursuit la colonisation des territoires palestiniens, réduisant ces derniers à de misérables bantoustans au milieu des colonies juives. Une annexion approuvée par les États-Unis, dont la politique ouvertement prosioniste est portée à son paroxysme avec Donald Trump, qui a déjà transféré l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem – reconnue comme capitale d’Israël – et reconnu le plateau du Golan comme territoire israélien, territoire annexé par Israël à la Syrie à la suite de la Guerre des Six jours de 1967 et qui n’a jamais été restitué.
Et la France dans tout cela ? Officiellement, elle condamne l’annexion, refusant de reconnaître une modification des frontières établie en 1967 et estimant, avec l’Allemagne, la Jordanie et l’Égypte, qu’« une telle mesure aurait de graves conséquences pour la sécurité et la stabilité de la région, et constituerait un obstacle majeur aux efforts visant à réaliser une paix globale et juste ». Une déclaration convenue et minimaliste à laquelle les Palestiniens et tous leurs défenseurs, comme les manifestants ayant participé à la marche du 27 juin 2020 à Paris – parmi lesquels les militants du PRCF –, ne sauraient accorder le moindre crédit, quand on sait qu’Israël agit en toute impunité depuis des décennies, profitant du silence ou même de la complaisance de l’Union européenne (UE) et de pays comme la France : cette dernière n’a-t-elle pas abandonné sa politique d’indépendance nationale pour un alignement atlantiste, européiste et prosioniste manifeste depuis au moins Nicolas Sarkozy ?
Et de fait, la diplomatie des euro-gouvernements successifs oscille entre timides « condamnations », silence affirmé et franche coopération, au-delà des gesticulations sans effet ni conviction. Et pour cause : Netanyahou n’est-il pas le « cher Bibi », l’« ami » de Macron qui assimile grossièrement et mensongèrement antisémitisme et antisionisme ? Et la France de tolérer les « salons de l’Alyah » en France (afin d’inciter les citoyens français de confession juive à migrer en Israël qui serait leur nouvelle patrie…), d’accentuer la coopération technologique et scientifique entre les deux pays (au point que la France est désormais le 5e partenaire d’Israël), d’accepter l’accord « ciel ouvert » UE-Israël ratifié par la grande majorité du Parlement européen (notamment les macronistes et les forces de droite) et bien entendu de ne pas prendre de réelles sanctions envers Israël.
Des sanctions qui risquent d’autant moins d’intervenir que la France s’en remet de plus en plus à une UE qui n’a ni l’envie ni la capacité pour sanctionner un minimum la colonisation des territoires israéliens. Pire : la France cherche à se faire oublier, se situant dans une position de ventre mou entre les pays prosionistes – au demeurant parmi les plus réactionnaires et fascisants de l’UE : Pologne, Hongrie, Autriche, Slovaquie, etc. – et ceux adeptes d’une position ferme envers Israël comme le Luxembourg, la Belgique, le Portugal, l’Irlande et les pays scandinaves, et ne défendant même plus la reconnaissance d’un État palestinien.En somme, la composition d’un axe diplomatique Washington-Tel-Aviv-Bruxelles-Paris (auquel peut s’ajouter Ryad, le régime wahhabite entretenant de bonnes relations avec le régime sioniste) se confirme toujours plus, représentant un véritable obstacle pour la paix au Proche-Orient, d’autant plus que les ambitions bellicistes à l’encontre de l’Iran et de la Syrie demeurent. Plus que jamais, il est urgent d’en finir avec l’européisme, l’atlantisme et le soutien aux suppôts wahhabite et sioniste.
sincèrement votre article, il met à nue la réalité du capitalisme et l’impérialisme mondial, je vous remercie amplement et cordialement.Je suis un Algérien qui a combattu le colonialisme français.