Pour son sommet 2018, le Fond Monétaire Internationale, l’un des organismes financiers mondial de la classe capitaliste pour écraser et exploiter les peuples, a jeté son dévolu sur l’ile de Bali en Indonésie. Le gotha de la finance capitaliste se rassemble du 9 au 13 octobre sur la petite ile aux nombreux hôtels de luxe de Nusa Dua à Bali.
A quelques dizaines de kilomètre de l’ile de Lombok, frappée cet été par un séisme d’autant plus dévastateur qu’une large partie de la population vit dans la misère, et alors qu’un tsunami vient de ravager la province indonésienne de Palu dans les Célèbes mettant en exergue également l’incapacité de l’Etat dans ce pays faisant pourtant partie des 20 plus riches du monde à assurer la sécurité et les secours les plus élémentaires à sa population, l’Indonésie n’a pas hésiter à dépenser plus de 50 millions d’euros pour accueillir dans le luxe ce sommet.
Le sommet de l’indécence et du scandale
La directrice du FMI – l’ex ministre française jugée coupable dans l’affaire Tapie en France – justifie la tenue de ce sommet par la nécessité de mettre en avant la « sucess story indonésienne ». Mais de quel succès parle t elle ? ou plutôt du succès de qui parle t elle ?
De celui de la mise en coupe réglée de ce pays, le 4e plus peuplée du monde, le 16e plus riche – notamment en raison de ces ressources naturelles colossales – par les impérialisme occidentaux, réussie à la faveur en 1965 de l’installation du régime fasciste de Soeharto à la suite d’un coup de force contre le président élu Sukarno – leader des pays non alignés. L’installation des Chicago boys ultra libéraux à Jakarta se fait dans un bain de sang, un véritable génocide qui fera près de 3 millions de morts parmi les militants et sympathisant du puissant parti communiste indonésien et de ses organisations syndicales, féministes et culturelles. (lire ici)
Le résultat c’est le pillage du pays par les multinationales – à l’image de l’exploitation de la plus grande mine d’or par une compagnie australienne en Papouasie – les inégalités aussi massives que l’exploitation violente. Selon l’ONG OXFAM les 4 hommes les plus riches d’indonésie ont une fortune supérieure à la richesse totale des 100 millions d’indonésiens les plus pauvres. Dans la 16e économie mondiale, l’indice de développement humain calculé par l’ONU n’est qu’au 121e rang mondial et en 2013 plus d’un tiers des enfants y souffraient encore de malnutrition.
Voilà donc la sucess story pour le FMI : un pays ultra libéral, où les crimes contre l’humanité de la dictature Suharto n’ont jamais été jugés, et où les capitalistes écrasent de la façon la plus violente qui soit le peuple indonésien.
Malgré l’interdiction, une manifestation pour la liberté et contre le FMI à Bali
Le FMI ou la démocratie. Pour l’accueil de ce sommet et alors que le scandale des dépenses engagées pour acceuillir le FMI gonflent en Indonésie, le gouvernement Indonésien a interdit toute forme de manfiestation. Y compris le sommet social qui devait être organisés par une cinquantaine d’assocations et organisation. bravant l’interdiction et pour défendre la liberté d’expression, une manifestation de protestation s’est rendue le 6 octobre devant le siège de la police à Denpasar, une délégation des leaders des organisations pouplaires, des organisations de la société civile et des avocats y ont dénoncé auprès des autorités l’interdiction totale des activités politiques sur l’ile en raison de l’acceuil du FMI et de la banque mondiale entre le 8 et le 14 octobre 2018. De fait, il apparait à Bali de façon éclatante que la liberté d’expression n’est pas possible sous la botte du FMI, et que le système capitaliste est antinomique de la démocratie. Seul les profits des capitalistes comptent !
Jbc pour www.initiative-communiste.fr
4 octobre 2018 – communiqué de presse : la conférence des peuples menacée après que la police a bouclé Bali
Quelques jours avant le début de l’initiative populaire dirigée par le peuple contre la Conférence mondiale entre le Fonds monétaire international et la Banque mondiale (FMI), le gouvernement indonésien a ordonné l’interdiction, sur toute l’ile de Bali, de toutes les formes de rassemblement public, tentative désespérée d’étouffer la voix des groupes progressistes, des organisations de la société civile et du mouvement populaire.
Mercredi après-midi, après que la police des services de renseignements de Bali eut refusé de délivrer un permis à la PGC, l’administration de l’auditorium de Radio Republik Indonesia (RRI) avait immédiatement lancé un avertissement interdisant l’utilisation du site en raison de « travaux de rénovation urgents ». L’auditorium RRI est le lieu de publication du PGC du 11 au 14 octobre.
« Les autorités et les autorités ne peuvent pas nier cela. Les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Bali seront le plus grand événement économique de cette année. Il réunira les plus hauts dirigeants de différents États et des dirigeants mondiaux d’institutions financières responsables du contrôle des politiques gouvernementales. Les programmes de développement qui ont un impact dévastateur sur les peuples et les communautés. Il n’y a pas de meilleure occasion d’exprimer la résistance du peuple qu’ici et maintenant », a déclaré Rahmat, président de Aliansi Gerakan Reforma Agraria (AGRA) et secrétaire général de la Coalition paysanne asiatique (APC).
Selon certaines informations, le gouvernement indonésien consacre plus de 59 millions de dollars à la préparation, aux infrastructures, à la sécurité et aux rénovations nécessaires pour ce sommet. Les organisations populaires ont critiqué la splendeur et les préparatifs somptueux de l’État au milieu des calamités récentes à Lombok, où les dégâts sont estimés à plus de 300 millions de dollars et le tsunami de la ville de Palu, faisant plus de 1 400 morts et plus de 3 000 bâtiments endommagés ou détruits.
«Les fermetures de routes et la circulation alternée des véhicules ont déjà réduit la mobilité des personnes, et le nombre considérable de forces de l’État est définitivement excessif», a déclaré Rahmat. À ce jour, environ 22 000 membres des forces de police et militaires devraient être déployées à Bali dans le cadre d ‘«opérations antiterroristes et anti-criminalité» qui ont inquiété les avocats des droits de l’homme au sujet des risques généralisés de criminalisation, de harcèlement et d’intimidation.
« Même le FMI et laBanque mondiale ont prévu un espace de réclamation symbolique et hypocrite et un calendrier des rassemblements lors des assemblées annuelles, mais le gouvernement indonésien a choisi de jouer le rôle dévastateur du formidable chien de garde de la FMI-Banque mondiale qui fait de son mieux pour faire taire tous les critiques et opposants contre son patron. Les autorités indonésiennes semblent prêtes à tout faire, même à violer les droits démocratiques fondamentaux du peuple de réunion pacifique et de la liberté d’expression », Hendrik Rosdinar, YAPPIKA-Actionaid.
La CGP devrait réunir près de 50 organisations de masse nationales et internationales, groupes populaires, organisations de la société civile, dirigeants communautaires et représentants du secteur paysan, des travailleurs, de la jeunesse, des femmes et des peuples autochtones. La conférence populaire de quatre jours devrait s’attaquer aux pressions du FMI et de la Banque Mondiales pour aider les sociétés transnationales à tirer profit du sous-développement du Sud et à forger l’unité internationale pour trouver des moyens de renforcer la capacité de résister à la mise sous tutelle des multinationale du développement .
traduction JBC pour www.initiative-communiste.fr
October 4, 2018 PRESS RELEASE PEOPLES CONFERENCE UNDER THREAT AFTER POLICE SHUTS DOWN BALI
Days before the start of the people-led initiative Peoples’ Global Conference (PGC) Against International Monetary Fund-World Bank (IMF-WB), the Indonesian government ordered a Bali-wide ban on all forms of public assembly and gatherings, in a desperate attempt to stifle the voices of progressive groups, civil society organizations and people’s movement.
On Wednesday afternoon, after the Bali Intelligence Police denied issuance of permit to the PGC, the administration of Radio Republik Indonesia (RRI) Auditorium, sent a sudden advisory disallowing the use of venue due to « urgent renovations. » The RRI auditorium is the published venue of the PGC from October 11 to 14.
« The government and authorities’ hands on this cannot be denied. The IMF-WB Annual Meetings in Bali will be this year’s biggest economic world event. It will gather the top leaders of different states and global leaders of financial institutions responsible in controlling government policies and corporatizing development programs that have devastating impacts on peoples and communities. There is no better opportunity to register the people’s resistance but here and now,” said Rahmat, Chairperson of Aliansi Gerakan Reforma Agraria (AGRA) and Secretary General of Asian Peasant Coalition (APC).
According to reports, the Indonesian government is spending more than USD 59 million in preparations, infrastructure, security and renovations to accommodate the Annual Meetings. Peoples organizations have criticized the state’s grandeur and lavish preparations amidst recent calamities in Lombok, estimate damage cost now more than USD 300 million, and tsunami in Palu City, with current death toll of more than 1,400 with over 3,000 building damaged or destroyed.
“Road closures and odd-even coding to vehicles have already shrunk people’s mobility, and the enormous number of state forces is definitely an overkill,” said Rahmat. As of today, an estimated 22,000 police and military forces is set to be deployed in Bali for so-called “anti-terrorist and anti-criminality operations” raising concerns to human rights lawyers for widespread risks of criminalization, harassment and intimidation.
“Even the IMF-WB has provided a tokenistic and hypocritic grievance space and schedule for rallies within the Annual Meetings, yet the Indonesian government chose to play the IMF-WB’s ravaging lapdog doing its best to silence all its boss’ critics and dissenters. The Indonesian authorities seem ready to do everything – even violating the people’s core democratic rights to peaceful assembly and freedom of expression,” Hendrik Rosdinar, YAPPIKA-Actionaid.
The PGC is expected to gather almost 50 international and national mass organizations, people’s groups, civil society organizations, community leaders, and representatives from the peasant, workers, youth, women and indigenous peoples’ sector. The 4-day peoples conference is set to tackle the effect IMF-WB’s aggressive push for transnational corporations to profit from the underdevelopment of the global South, and to forge international unity in coming up with ways to strengthen the capacities to resist the corporatization of development.