CONFÉRENCE SUR LES QUESTIONS INTERNATIONALES, PARIS 4 ET 5 MAI 2013
C’est avec grand plaisir que nous saisissons l’occasion de cette rencontre à Paris, pour faire revivre l’esprit des précédentes rencontres de Madrid et de Rome, dans le but de rechercher une base commune à l’action politique de nos partis, afin de créer des applications concrètes aux principes fondamentaux de l’internationalisme prolétarien.
Face à l’attaque de la bourgeoisie impérialiste contre les peuples des pays d’Europe, il est nécessaire, de manière toujours plus urgente, en effet de créer un engagement commun des partis marxistes-léninistes pour construire un instrument efficace de promotion et de direction politique des luttes populaires contre le capital.
Les causes de la crise qui est en train d’attaquer l’Europe sont caractérisées seulement au travers d’une correcte analyse marxiste-léniniste de la crise comme crise de la surproduction et de la suraccumulation.
Marx et Lénine ont analysé et décrit les périodes de crise comme étant caractérisées non seulement par des licenciements et par la création d’une armée salariée de réserve, c’est-à-dire de chômeurs, mais aussi par les guerres entre états impérialistes, utilisées comme moyen pour détruire une partie de la masse du capital sur accumulé.
Dans toutes les crises, s’accentue la chute des taux d’intérêt, c’est-à-dire du taux de rendement du capital investi, et, dans une tentative d’enrayer la flexion des taux d’intérêt, le capitalisme intensifie l’exploitation de la force de travail et la prise des plus-values, cherchant en premier lieu à réduire les salaires directs, indirects (services sociaux), différés (retraites, etc.) ainsi que d’allonger le temps de travail en terme d’horaires et de droits à la retraite.
Un autre chemin que le capitalisme cherche à suivre, dans ce but, c’est de délocaliser la production dans ces pays où les coûts de production sont inférieurs, particulièrement celui du travail.
Enfin, le capital cherche un remède à la chute des taux d’intérêts, en s’attaquant aussi à la production des biens et des services du secteur financier, dans une intention purement spéculative.
L’approche de la crise du grand capital est d’en faire porter le poids, non seulement aux travailleurs de son propre pays, mais aussi à ceux qui résident à l’extérieur.
L’Union Européenne, en tant que conglomérat impérialiste, impose même ce pesant fardeau sur ces périphéries internes. Celle-ci cherche à maintenir la suprématie du dollar comme moyen de paiement international, avec l’euro.
L’Union Européenne n’est pas un bloc impérialiste homogène au sens propre du terme, mais elle est plutôt un ensemble « d’impérialismes », bien souvent en âpres compétitions les uns avec les autres.
Les Etats impérialistes européens cherchent à faire payer le coût de la crise et de la compétition mondiale avec les USA en premier lieu à leurs propres travailleurs, puis aux peuples des pays tiers, puis entre temps, ils se cannibalisent même entre eux, profitant de la faiblesse politique et économique du voisin.
Les dernières décennies ont vu une compétition inter impérialiste féroce à l’intérieur de l’Europe. La construction de l’Union Européenne et de sa dictature des banques et des monopoles a été un long processus, qui a subi une accélération depuis la disparition de l’URSS et du camp socialiste.
Par rapport à la monnaie unique, on avait autrefois créé le « serpent monétaire » (SME) qui venait à bout des variations des changes entre les monnaies européennes, dans certaines limites. Mais, seulement en 1992, juste après la fin de l’URSS, avec le Traité de Maastricht, sont arrivées des supranationalités contraignantes qui prévoient même des sanctions envers les pays défaillants.
L’Euro fut introduit le 1er janvier 2002 et l’effet en fut visible pour tous les travailleurs : une flambée imprévue des prix avec un effet de restitution de considérables parts de réduction du travail salarié au capital, par le biais de la conversion des prix à la nouvelle valeur monétaire.
Avec l’introduction de l’Euro, le déficit public est devenu le véritable nœud coulant autour de la gorge du peuple, destiné à l’utilisation de classe de la pression fiscale et de la dépense publique, afin de maintenir le taux de profit du capital des monopoles, de l’industrie et de la finance.
Cependant la contradiction majeure de ce mécanisme réside dans le fait qu’en Europe, ce ne sont ni les banques centrales ni même celle de l’Europe, qui détiennent les déficits des pays les plus faibles, mais ce sont les banques privées.
Ceci signifie que l’éventuelle insolvabilité d’un Etat met en cause les systèmes bancaires et les crédits des autres Etats, qui se trouvent dans l’impossibilité de faire front à la crise des liquidités avec l’émission de monnaie, laissant de ce fait s’enfoncer dans la récession les systèmes de production respectifs.
Ainsi, au cours des quatre dernières années, l’Union Européenne a fait cadeau aux banques privées de 3 500 milliards d’euro, l’équivalent du montant du déficit du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie et de la Grèce, pour recapitaliser, sur le dos des peuples européens, après que celles-ci aient été à l’origine de la crise, sans aucune contrepartie.
En outre, plus récemment, la BCE et la Commission Européenne ont créé le MSE (Mécanisme de Stabilité Européen), aussi appelé fonds de secours des états, dans le but d’injecter des liquidités sur les marchés et de contrôler d’éventuelles faillites.
Mais le prix que devront payer les peuples des Etats qui feront appel au MSE pour l’intervention d’un secours, sera énorme en termes de privations de biens publics, de mise en pièces du territoire, de taille dans les services essentiels, tant des salaires que des pensions, ce qui, par ailleurs s’est déjà produit.
En outre, le financement par quota du MSE est à la charge de la fiscalité générale des Etats adhérents et il ne fait rien d’autre qu’empirer la situation débitrice et la distributivité injuste.
Enfin, le phénomène du tristement célèbre respect sacré des rendements des titres du déficit de la dette publique allemande. Au début de 2010, le coût du renouvellement du déficit, pour l’Italie, était autour de 1%. Par la suite, on a assisté à une flambée du rendement des titres de la dette publique à plus de 6%. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Le grand capital international a même décidé de s’attaquer à notre Pays, pour mettre la main sur la richesse réelle, sur notre patrimoine industriel, immobilier, paysager et même sur la culture historique. Comment cela peut-il arriver ?
Avec le mécanisme de la vente aux enchères : périodiquement, le Trésor met en vente des titres, par-dessus tout pour pouvoir régler des échéances. Le déficit public italien a désormais atteint et dépassé les 2 000 milliards d’euro et il est le quatrième pays débiteur au monde après les Etats Unis, le Japon, et l’Allemagne, égal à 126% du PIB. La dépense annuelle pour les intérêts correspondants aux détenteurs des titres de l’état est d’environ 80 milliards d’euro par an.
Le déficit public italien est en fait composé à 83% par des titres possédés par l’état, à 87% par des banques d’affaires, des assurances, des fonds de pension et d’investissement ainsi que par des entreprises capitalistes. En outre, 52,4% du déficit est détenu par de grands investisseurs financiers étrangers, américains, chinois, britanniques, allemands et français, qui effectuent des opérations spéculatives sur notre marché pour réaliser d’énormes plus-values avec l’augmentation de la répartition!!
Voilà pourquoi il est nécessaire de refuser de payer les intérêts sur le déficit que possèdent les banques, les sociétés financières issues de l’UE, en rompant le lien imposé par les institutions économiques et financières internationales liées au système impérialiste mondial.
Et cependant, le grand capital « italien » devient toujours plus transnational et il s’inscrit parfaitement dans cette logique de compétition et de redistribution de la richesse, en réussissant à tirer de notables avantages pour lui, le prolétariat et les classes moyennes italiennes subissent une double oppression et une double exploitation, tant de la part de la propriété bourgeoise nationale que de celle exécutée par les impérialismes européens dominants.
Cette Europe peut-elle être réformée ? NON !!!!
Même l’insertion dans la Constitution des Etats de l’Europe de la règle qui impose la parité du budget a pour fonction d’étrangler l’ensemble des pays adhérents, comme c’est advenu en Grèce, en la privant de toute possibilité de gérer une politique autonome de budget, qui contrevenait à la volonté et aux intérêts du capital transnational imposée par l’UE, la BCE et le FMI.
C’est pourquoi nous disons qu’il n’existe pas d’autre solution que le Socialisme, comme alternative à la crise et à la barbarie, qu’il faut poursuivre le rassemblement de la plus large plateforme possible d’acteurs sociaux (ouvriers, étudiants, précaires, travailleurs, commerçants, paysans, petits patrons) victimes de la crise capitaliste et de la prépondérance des monopoles et des banques, afin qu’unis dans un grand front de lutte, nous puissions reconnaître qu’une telle perspective correspond à nos propres intérêts.
C’est pour cela que nos mots d’ordre pour toute l’Europe sont les suivants :
PEUPLES D’EUROPE, RÉVOLTEZ-VOUS !
SORTONS DE L’UNION EUROPEENNE ET DE L’OTAN !
ARRÊTONS LES GUERRES COLONIALISTES CRIMINELLES !
DÉFENDONS LE TRAVAIL ET ABOLISSONS LA PRÉCARITÉ AINSI QUE LES ACCORDS ANTISYNDICAUX !
NATIONALISONS LES GRANDES INDUSTRIES !
SORTONS DE L’EUROPE ! NE PAYONS PAS LE DÉFICIT DES CAPITALISTES SANGUINAIRES ! DÉFENDONS LE PETIT ÉPARGNANT !
NATIONALISATION DES BANQUES ! NON AUX GRANDES ENTREPRISES INUTILES ET NOCIVES !
ARRÊTONS LE PILLAGE DU PAYS !
POUVOIR OUVRIER ET POPULAIRE !
Traduction, François VECHART, 11 mai 2013.
Accord pour cette traduction donné par Dario ORTOLANO le 12 mai 2013.
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En vidéo : http://www.prcf22.org/conf-italie.html