La Commission internationale de PRCF à établi un contact avec des camarades d’Italie membres du Fronte Populare.
Pour partager toutes nos positions respectives nous comptons débattre et agir avec des camarades qui acceptent la discussion fraternelle dans un esprit constructif et ouvert. Voici l’interview réalisé par Initiative Communiste de Alessio Arrna
Initiative Communiste : Peux-tu présenter le Front populaire italien aux visiteurs de www.initiative-communiste.fr?
Fronte Popolare, c’est une organisation militante d’inspiration Marxiste-leniniste présente dans le Nord-ouest de l’Italie. Son but est d’organiser les militants dans la perspective de contribuer a la reconstruction d’une subjectivité révolutionnaire qui puisse correspondre aux nécessités et aux attentes des italiens d’aujourd’hui. C’est pour cette raison que nous ne sommes pas, ni voulons être, un parti politique: un parti n’est pas seulement un outil, mais aussi une structure qui demande un certain niveau d’organisation, le développement d’une praxis dans la vie interne et d’une méthode de travail dans la société, etc. Dit dans d’autres termes, un parti doit être capable de poser a tous les niveaux, dans la société, le problème du pouvoir: en Italie, en ce moment, personne ne peux affirmer sérieusement d’avoir atteint ce niveau. Et c’est justement pour contribuer a le rejoindre qu’est née notre organisation, dans la pleine conscience de son insuffisance et comme résultat de la rupture principalement (mais pas uniquement) de la grande majorité des organisations territoriales de la Jeunesse Communiste de Refondation de Milan et Turin avec le parti: le temps est venu de s’assumer ses responsabilités pour produire ce processus d’accumulation de forces qui est nécessaire pour restituer a l’Italie son potentiel révolutionnaire d’avant-garde.
Initiative Communiste : Comment le Front populaire apprécie-t-il la manière dont a été dévoyé, puis liquidé le grand PCI, puis les efforts qui ont été faits par la suite pour le reconstituer ?
Nous considérons l’histoire du PCI comme une partie fondamentale de notre héritage et de notre identité. C’est évidemment très difficile d’analyser en quelques lignes un processus si complexe comme celui de la décadence idéologique et politique du PCI et de sa dissolution. Il faudrait aborder au niveau théorique le problème de l’évaluation de l’application pratique de la théorie grammairienne de l’hégémonie dans le travail de masse du parti, mais aussi analyser la pression formidable exercée a l’intérieur par des éléments comme la Ligue des Coopératives, qui représentait l’instrument de pénétration du parti dans la vie économique du pays, et beaucoup plus de facteurs internes, et replacer tout ça dans le contexte de la Guerre Froide, sans oublier donc le problème de la pression idéologique externe, de la violence exercée pendant des dizaines d’années contre le mouvement ouvrier par l’appareil de l’etat, et aussi celui de l’infiltration et de la trahison. Une analyse de tout ça s’impose pour recommencer à avancer, mais sans la prétention de vouloir reconstruire une expérience qui est définitivement terminée. En ça, nous considérons valable le mot d’ordre de la « refondation communiste » mais évidemment pas avec les caractères révisionnistes et de collaboration de classe que ceci a assumé ou cours de l’histoire du PRC. Par contre, nous ne sommes pas intéresses aux appels pour la reconstruction du PCI qui périodiquement sont lances, souvent comme pur marketing politique sans aucune correspondance dans la réalité de la lute de classe en Italie en ce moment. Pour nous le PCI représente une partie fondamentale du processus d’apprentissage du mouvement Communiste Italien, du quel tirer des importantes leçons pour construire notre futur.
Initiative Communiste : Comment le Front populaire juge-t-il la « construction » européenne ? Pensez-vous qu’elle soit amendable du dedans ou au contraire qu’elle doit être combattue frontalement sur des bases progressistes ?
Fronte Popolare participe a Eurostop, une plateforme sociale d’opposition a l’UE qui unit plusieurs forces dans tout le pays. Dans ce front de lute, nous jugeons comme fondamentale la présence de USB, le syndicat représentant en Italie la Fédération Syndicale Mondiale. Nous contribuons a ce front avec notre particularité: le rejet de toute forme d’europeisme, que nous considérons incompatible avec la perspective internationaliste et patriotique que nous voulons construire pour l’Italie. Nous stimons que la lute pour le pouvoir politique passe par la reconquête de la souveraineté nationale et la construction dans la société de formes et institutions capables de poser la question du pouvoir populaire. C’est pour cette raison que nous préparons a la bataille contre la reforme constitutionnelle de Renzi, en proposant le mot d’ordre de la reconquête de la Constitution de 1948, car la Carte représente un héritage de la Résistence qui œuvre a la transformation radicale du pays.
Initiative Communiste : Le « Job Act » en Italie, la loi Peeters en Belgique, la loi El Khomri en France déclinent de manière différentes le même diktat émanant de Bruxelles et des transnationales. Comment les combattre ensemble ?
Malheureusement, l’ennemi de classe montre en ce moment une capacité de coordination des ses politiques dans les différents pays de l’UE qui est énormément supérieure a la notre. En Italie le Jobs Act est passé aussi grâce a l’absence de réaction des syndicats principaux, CGIL-CISL-UIL, qui sont tous contrôles par le Parti Democrate. L’alternative représentée par le syndicalisme de base est forte et nous travaillons avec tous ses acteurs principaux (USB, CUB, Cobas, sans négliger l’opposition interne a la CGIL) pour contribuer a la renforcer dans les lieux de travail, et ceci malgré la conflictualité interne typique du mouvement syndical de classe italien d’aujourd’hui. Nous assistons avec admirations aux luttes de la classe ouvrière française de ces dernières semaines et participons a toutes les initiatives de solidarité organisées sur notre territoire, mais évidemment c’est la politique qui doit offrir aux luttes sociales un débouché capable de changer les équilibres de pouvoir dans la société. Il faut donc que les Communistes et la gauche de classe soient capables de construire un nouvel internationalisme et des formes nouvelles de coordination dans le continent, en supprimant les rigidités et aussi -il faut le dire- les sectarismes et les simplismes qui caractérisent une partie de notre mouvement en ce moment. Si nous ne sommes pas capables de faire ça, et à toute vitesse, la crise économique et la désespérance que vivent une masse croissante des peuples, pourraient déboucher en des résultats politiques qu’il faut a tout prix éviter.
Initiative Communiste : Quelle appréciation portez-vous sur le résultat des dernières élections italiennes ?
Les élections administratives représentent parfaitement l’état de confusion et l’absence de références politiques qui est typique de l’Italie d’aujourd’hui. Le pays souffre, 700.000 jeunes sont partis à l’étranger dans un reproduction dramatique du phénomène de l’émigration massive qui caractérisait l’Italie dans le passé, le chômage et la précarité détruisent les attentes des gens et les retraités sont obliges de soutenir avec leurs épargnes leurs fils et petits fils qui n’arrivent jamais a gagner assez pour mener leur propre vie. La politique corrompue et au service de la bourgeoisie et vue comme un problème plutôt que comme une solution et la participation électorale se réduit. Toutes les options de gauche sont simplement ignorées par les gens, car elles manquent complétement de crédibilité. Seule exception: Naples, ou le Maire de gauche Luigi De Magistris, avec beaucoup de contradictions, a su construire un intéressant modèle de participation citoyenne, dans un contexte ou le seules partis nationaux qui le soutiennent, PRC, PCdI et SEL, représentent a peine 5% des votes. En général, les gents savent ce qu’il ne veulent pas: la poursuite des politiques de Renzi et de ses patrons UE et OTAN, mais la seule alternative, représentée par le Mouvement 5 Etoiles, est seulement apparente. L’extrême droite aussi se renforce, et ça nous impose de nous dépêcher dans la construction du front politique et social dont le pays a besoin pour s’en sortir. C’est pour ce projet que Fronte Popolare travaille, ouvert a la collaboration avec tous les démocrates sincères , mais solide dans l’affirmation de son identité communiste.
Nous bloquons la circulation du TGV Milan Paris en solidarité avec la grève générale des parisiens et la lutte des français a délcaré le dirigeant du syndicat des transports USB Riccardo Germani. La loi travail et le Jobs Act en Italie sont les outils du renforcement de l’exploitation des travailleurs a ajouté Germani.
« Blocchiamo la circolazione del Tgv Milano-Pargi in solidarietà con lo sciopero generale parigino e con le lotte francesi », ha commentato il dirigente Usb Riccardo Germani. « Loi travail e Jobs act sono figlie dello stresso sfruttamento dei lavoratori », ha aggiunto Germani. Sul posto sono intervenute la Digos e la polizia ferroviaria. Non ci sono state tensioni tra manifestanti e forze dell’ordine. Il blocco è stato rimosso dopo circa mezz’ora e il Tgv è partito