Au matin du 24 avril 1916, une poignée d’hommes prennent d’assaut le bâtiment de la General Post Office (GPO) de Dublin, et proclament la République irlandaise. En pleine guerre mondiale, l’Empire britannique, première puissance du globe à la veille du conflit, doit réprimer une insurrection dans sa plus proche colonie… Mal préparée, confinée à Dublin, la révolte dure une semaine et se termine par l’écrasement des insurgés.
Parmi ceux que la Couronne anglaise appelle les « rebelles », des républicains, des nationalistes, des socialistes et des syndicalistes. James Connolly est sans doute la figure qui marqua la plus la gauche européenne lorsque celle-ci s’intéressa à l’île insoumise. Marxiste, révolutionnaire, agitateur syndical, il fut aux côtés de James Larkin un des symboles du mouvement ouvrier du début du siècle, tant en Irlande qu’aux Etats-Unis, où il émigra un temps.
Sa conception de la lutte des classes lui fit comprendre que la cause ouvrière était indissociable de la libération nationale. Une lutte qu’il fallait mener jusqu’au bout, pour que la classe ouvrière du pays contrôle sa destinée « de la charrue jusqu’aux étoiles ». Une lutte qui lui fit mener une habile politique d’alliance avec les forces nationalistes progressistes.
James Connolly participa donc à l’insurrection des « Pâques sanglantes » de 1916, avec son Irish Citizen Army (ICA – Armée citoyenne irlandaise), milice ouvrière formée pour l’autodéfense lors de la grande grève de 1913, que Lénine qualifia de « première Armée rouge d’Europe ». L’ICA, avec les Volontaires irlandais, sera le noyau de de l’Irish Republican Army (IRA – Armée républicaine irlandaise). Connolly paiera de sa vie son engagement patriotique et de classe. Blessé, il sera fusillé sur une chaise avec dix autres leaders de l’insurrection.
« Au patriotisme capitaliste j’oppose le patriotisme de la classe ouvrière » James Connolly
Les communistes d’Irlande et du monde honorent aujourd’hui la mémoire de cet intellectuel autodidacte, de cet infatigable lutteur, de ce féministe, de ce patriote, de cet internationaliste. Parce que cet hommage n’est pas une simple commémoration, parce que le combat pour l’indépendance nationale et le socialisme continue, il faut rappeler aujourd’hui les mots de Connolly :
« Je ne fais pas la guerre au patriotisme et je ne l’ai jamais faite, pendant la Première Guerre mondiale. Mais au patriotisme capitaliste, […] j’oppose le patriotisme de la classe ouvrière. […] C’est ce qui est bon pour la classe ouvrière que je considère comme patriotique. »
James Connolly vivra dans nos combats.
Vivent les héros de 1916 !
Vive l’Irlande libre et socialiste !
Pôle de Renaissance Communiste en France
Jeunes pour la Renaissance Communiste en France
24/04/14