Ce 18 juillet, à l’initiative de nos camarades des Jeunesses Communistes des Bouches-du-Rhône, du Bas-Rhin et de Lyon, plusieurs organisations de jeunesses de France et internationales appelaient à manifester contre l’impérialisme.
En communistes fidèles à notre devoir historique, nous exprimons notre soutien à cette action comme à toutes celles visant à combattre le capitalisme-impérialisme quelque forme qu’il prenne.
Oui, les travailleurs d’Afrique sont privés de leurs richesses et de leur souveraineté par le capitalisme, protégé encore très fortement par l’armée française dans la plupart de ses anciennes colonies. Le fait qu’il soit aujourd’hui moins dominant au niveau continental et mondial que les impérialismes allemand, via l’UE et en phase de réarmement, ainsi que nord-américain, ne dédouanent pas de ses crimes l’État bourgeois français, pilier de l’impérialisme néocolonial. Son affection pour l’assassinat de dirigeants progressistes et ses actes d’ingérence sont innombrables, comme si rien n’avait changé depuis la guerre économique menée à la Guinée en 1958 pour lui faire payer le prix de son indépendance. Et comment ne pas citer ici, en ces temps de pandémie, son soutien indéfectible au groupe Sanofi dans les laboratoires duquel les peuples africains ont longtemps servi de cobayes à moindres frais! La présence de son armée sur le continent africain est à combattre, et nous l’avons toujours condamnée notamment aux côtés de nos camarades maliens (ici, ici ou encore là, liste non exhaustive). Mais qu’est l’armée française aujourd’hui, sinon un valet de l’OTAN (et bientôt de l’europ’allemande par le biais de la « défense européenne ») comme l’a encore démontré le débarquement massif de troupes d’occupation étasuniennes à La Rochelle la semaine dernière ?
Oui, la bourgeoisie capitaliste est prête aux pires actes de barbarie et casse la souveraineté des États, en imposant la convention de Lomé puis les accords de Cotonou aux travailleurs africains comme le TFUE aux travailleurs français qui l’avaient pourtant rejeté par référendum, en imposant l’armée française pour détruire les souverainetés africaines et mener ses inévitables guerres de rapines comme l’OTAN détruit la souveraineté du peuple français pour l’entraîner dans ses guerres obsessionnelles contre la Russie, la Chine, le Venezuela, Cuba ou n’importe quel État qui prétend vouloir garder sa souveraineté face à l’impérialisme. Comment, sans pouvoir sur son propre État, le peuple français pourrait-il exiger le retrait de son armée d’un sol étranger, a fortiori quand ladite armée sera intégralement passée sous commandement euro-atlantique ?
Aux côtés des travailleurs de France, d’Afrique et du monde entier, en ayant en mémoire et au cœur tout ce que l’Histoire révolutionnaire doit à ce continent, nous, Jeunes pour la Renaissance Communiste en France, exigeons :
- la fin des traités bilatéraux capitalistes – signés pour la plupart sinon l’intégralité entre les chefs d’États africains et l’UE, et non la seule France – mais aussi la fin de tous les traités impérialistes, en particulier le CETA, le TAFTA, tous les accords de libre-échange signés par l’UE et le TFUE imposé aux travailleurs français contre leur gré ;
- la fin du Franc CFA et du projet Eco, ainsi que tous les « accords » privant un peuple de la souveraineté sur sa monnaie, en particulier l’Euro dont, soit dit en passant, dépend directement le CFA ;
- la fin des interventions guerrières impérialistes en Afrique, qu’elles soient du ressort de la France, du Royaume-Uni ou des États-Unis, responsables des désastres économiques et de l’essor terriblement déstabilisant et dangereux du terrorisme djihadiste, à l’image d’AQMI et de Boko Haram qui sèment la terreur au Sahel ;
- le retrait de toutes nos armées présentes sur un sol étranger ainsi que leur redéploiement à nos frontières nationales, de concert avec les peuples et nations concernés afin d’assurer un retour à une pleine, réelle et totale souveraineté nationale pour ces peuples et non un transfert de vassalité d’un impérialisme à un autre, l’impérialisme nord-américain n’étant pas en reste vis-à-vis des ingérences en Afrique ;
- la restitution des richesses d’Afrique aux travailleurs d’Afrique. Car, disait Engels, « un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre ». À cet effet, il est indispensable de nationaliser en les expropriant tous les groupes industriels s’étant rendus coupables de prédation capitaliste, sans quoi rien ne les empêchera de continuer. Sans souveraineté retrouvée sur leur propre État ni sur leur production, les travailleurs français ne pourront mettre fin à l’oppression de leurs frères africains par leur plus grand ennemi commun, notre bourgeoisie « nationale ». Les quatre sorties – de l’Euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme – seules signifieront la fin de tout soutien français à l’exploitation impérialiste de l’Afrique.
- la défense de la langue française en France, de la francophonie, ainsi que de toutes les langues du monde face au tout-anglais globish du monde prédateur des affaires. De plus en plus élitiste et accompagnant la toujours plus forte exploitation des travailleurs français et immigrés, ces derniers, quand ils viennent de pays africains francophones, sont tout autant victimes voire plus, dans leur vie quotidienne, dans leur travail ou tout simplement dans l’acquisition d’un emploi, du remplacement illégal du français par un « anglais » sans substance (celui de la City et de Wall Street) dans de toujours plus nombreux domaines (universités, lycées, emplois, publicité, armées, etc.).
- la construction de rapports internationalistes fraternels et respectueux entre les nations du monde entier, entre la France et les nations d’Afrique, mais aussi avec la République Populaire de Chine, Cuba socialiste et tous les acteurs progressistes qui, sans idéaliser quelque gouvernement que ce soit, agissent objectivement pour sortir l’Afrique du sous-développement, de la misère et de la soumission à l’impérialisme.