Il faut prendre avec une grande prudence les « informations » émanant de l’OTAN et des pseudo-« journalistes » qui ont couvert l’invasion de la Libye en présentant odieusement sa recolonisation par Sarkozy, Obama et Cameron, comme une « ingérence humanitaire ».
Attendons de voir si M. Khadaffi a bel et bien été tué par l’OTAN et par ses collabos de la « rébellion »,
massacreurs du peuple de Tripoli et exterminateur des troupes libyennes dites « de type africain ». Si la nouvelle est confirmée par des gens dignes de foi, tous les hommes de bonne volonté se doivent :
a) De rejeter avec dégoût la misérable danse de joie que dansent les sarko-médias sur le sort d’un CHEF d’ETAT qui a été renversé par une coalition étrangère, non seulement au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, non seulement au mépris de la Charte de ce « machin » qu’est de plus en plus l’ONU vassalisée, mais au mépris de la résolution de l’ONU qui autorisait UNIQUEMENT les troupes de la coalition à protéger les civils, nullement à renverser le pouvoir en place et encore moins à tuer le chef de l’Etat ; rappelons d’ailleurs que Kant, dont le Projet de paix perpétuelle a inspiré les fondateurs de l’ONU, considérait que l’assassinat du chef d’Etat au cours d’un conflit militaire était un « moyen infâme » dont la logique est de conduire à ce qu’il nommait la « guerre d’extermination, ce cimetière de tout droit » ;
b) De combattre avec indignation la campagne aussitôt lancée par les méprisables journalistes, qui tout en méprisant la France servent si bien l’impérialisme « français », sans parler de la honte de la philosophie, le misérable va-t-en-guerre à la BHL, sur le thème « Khadaffi est mort en fuyant la Libye ». La réalité, c’est que si Khadaffi avait voulu fuir la mort, il l’eût fait depuis longtemps. Il avait juré de vaincre ou de mourir au combat : il est mort en tenant sa place jusqu’au bout, et si un zeste d’esprit chevaleresque existait encore dans la classe dominante française, PS compris, honneur serait rendu à celui qui n’a pas tourné le dos et qui, depuis le début avait annoncé son sacrifice.
Cela ne signifie pas que Khadaffi soit au-dessus de toute critique : comme l’a dit récemment le PC de Grèce, il a toujours combattu les communistes chez lui et il s’était, pour son plus grand malheur, rapproché des rapaces occidentaux, parmi lesquels Sarkozy, au début des années 2000. Mais aujourd’hui, comment mettre au premier plan ces critiques alors que Sarkozy, aidé par le PS, est à l’origine de la reconquête coloniale de la Libye pour la plus grande honte de la France ? Rappelons-le à nos concitoyens, « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre » (Marx).
Aujourd’hui la Libye est « libre » : cela signifie concrètement que Total va sans doute mettre la main sur les énormes richesses pétrolières de la Libye, que les partisans de Khadaffi, qui restent très nombreux à Tripoli, Syrte, etc. seront persécutés, que les intégristes religieux qui foisonnent dans le CNT vont avoir la haute main sur le pouvoir, que l’unité péniblement acquise de la Libye va vivre des temps difficiles, la pire des hypothèses étant un scénario à la somalienne ou à l’afghane à quelques encablures de nos côtes méditerranéennes.
Dernière remarque qui n’est pas à l’honneur des forces anti-impérialiste et communistes de France : alors que le PCF est né de la riposte aux guerres impérialistes, jamais si peu aura été fait pour mobiliser contre cette sale guerre, qui aura coûté des fortunes au contribuable alors que le pouvoir et le PS nous bassinent toute la journée avec l’ « austérité ».
Plus que jamais, l’heure est à dépasser l’esprit de boutique et de chapelle et à privilégier, non pas en paroles mais dans les actes, la solidarité anti-impérialiste : toute autre attitude serait irresponsable à l’heure où le capitalisme et l’impérialisme affament les peuples et tuent de la Grèce à la Libye.