Après que les USA eurent torpillé à leur avantage la grosse commande de sous-marins nucléaires que les négociateurs français avaient obtenue du gouvernement australien (le gouvernement français a bien boudé presque… une semaine après cet énorme félonie de Biden!), Macron n’a attendu que quelques semaines pour se rendre à Washington; il voulait y demander bien respectueusement que fussent levées les énormes barrières protectionnistes récemment mises en place par les USA à l’encontre des marchandises européennes. Il n’a même pas feint, comme il l’a fait quelque temps, de proposer ne serait-ce qu’une pause dans l’escalade guerrière en Ukraine qui entraîne toute l’Europe dans le gouffre. Et qui justifie au passage l’énorme réarmement allemand pendant que l’impérialisme américain se refait une santé sur le dos des Russes, des Européens… et des Ukrainiens.
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Surtout, l’hôte de l’Elysée est allé réaffirmer à Washington que les Français sont et seront « les compagnons d’armes des Etats-Unis » en cas de globalisation de la guerre: voilà qui est hautement responsable à l’égard du peuple français! En outre, Macron a affirmé depuis Washington que seule l’Ukraine de Zielensky était habilitée à dire quand et à quelles conditions elle préfèrerait que fussent mis en place un cessez-le-feu et une négociation permettant au Donbass russophone de vivre en paix comme le prévoyaient les Accords de Minsk prétendument garantis par Paris et Berlin.
Cette déclaration de Macron revient à dire aux Etats-Unis qu’ils sont les maîtres absolus du conflit (seuls les niais politiques n’ont pas encore compris que Zielensky n’est qu’un fantoche), qu’ils peuvent aller à tout moment aussi loin qu’ils le désireront et que, dans tous les cas, notre pauvre petit pays vassalisé les suivra sans craindre l’entr’extermination générale qui suivrait l’embrasement continental du conflit…
Avec l’Allemagne, de même, gros coup de froid initial, c’est le cas de le dire, puisque les Verts, qui font la loi à Berlin, ne cessent de jouer les va-t-en-guerre en Ukraine, de combattre à la fois l’électronucléaire français (indispensable pourtant.. à l’Allemagne) et que le gouvernement SPD refuse tout plafonnement du prix des hydrocarbures en Europe. Grosse pierre aussi dans l’Eden (entièrement fictif) du prétendu « couple franco-allemand » (que Berlin domine outrageusement si tant est que que ce « couple » existe) puisque Berlin n’accepte l’idée d’armée européenne (voulue par Paris) que sous l’étroite supervision de l’OTAN, et que la Bundeswehr continue de s’adresser aux seuls USA pour équiper son aviation militaire, ignorant Dassault et ses Rafale.
Bref, si le grand capital allemand a beaucoup à perdre, dans un premier temps, avec la guerre en Ukraine qui lui coupe ses approvisionnements en gaz russe pour le plus grand profit du concurrent US (lequel lui vend généreusement son gaz de schiste hyper-polluant bien plus cher qu’il ne le fait aux industriels américains…), l’impérialisme allemand de plus en plus décomplexé se rattrape sur un plan géopolitique et structurel en faisant le nécessaire pour redevenir une puissance militaire dominante en Europe…
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Eh bien, sans contrepartie notable aucune, la « brouille » est déjà finie et de nouveau, Elisabeth Borne court à Berlin se faire pardonner pendant que, de nouveau, le conseil des ministres français accueille des ministres allemands en vertu du traité d’Aix-la-Chapelle (alors que dans le même temps, les citoyens français de base n’ont toujours pas accès aux minutes du conseil des ministres !).
Il y a quelques semaines, Macron était en Indonésie et c’est devant un parterre de patrons indonésiens qu’il a, en anglais bien sûr, annoncé le lancement de la contre-réforme des retraites. Tout en déclarant que, certes, les Français sont des gens « arrogants », mais que c’est seulement – il faut les excuser – parce qu’ils ont des « complexes ».
Et dire que nous payons ce type pour déclasser notre langue à l’international et pour régulièrement – il ne peut pas s’en empêcher, injurier les Français dès qu’il s’exprime à l’étranger devant des représentants d’une oligarchie qui est, en réalité, son unique patrie!Faible avec les impérialismes dominants, dur et méprisant envers les travailleurs de France et envers la France elle-même, tel est le représentant de cette grande bourgeoisie (de moins en moins) française qui traîne dans la boue l’honneur de notre pays. Plus que jamais, comme le disait jadis Benoît Frachon, il faut que la classe travailleuse de France revendique haut et fort la succession politique de cette engeance antisociale et antinationale qui détruit notre pays.
Par Floréal, PRCF – 8 décembre 2022