La situation de Cuba est attribuée au blocus des États-Unis parce que personne ne peut lui vendre quoique ce soit et si une entreprise le fait elle est sanctionnée, a dénoncé aujourd’hui le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador.
Abordant à nouveau la question de la situation à Cuba lors de sa conférence matinale au Palais national, le mandataire a remis en question pour la deuxième fois en 24 heures la politique de blocus économique des États-Unis contre Cuba, réaffirmant que telles choses ne devraient pas exister.
Il est très intéressant, a-t-il déclaré, qu’à l’ONU la grande majorité des pays représentés votent contre le blocus, et très peu (États-Unis et Israël) votent en faveur, mais ce sont des pays qui ont un poids très important et qui font que la volonté majoritaire n’est pas appliquée. Il ne devrait pas en être ainsi et ils devraient réfléchir, parce que personne ne peut être isolé.
Personne ne doit être encerclé, il doit y avoir une pleine liberté, il ne faut pas agir de la sorte parce que cela est contraire aux droits de l’Homme et à la fraternité universelle. C’est ma position, ainsi que le fait qu’il n’y ait pas d’ingérence, que les principes de non-intervention, d’autodétermination ou de règlement pacifique des conflits soient respectés.
Il a réaffirmé que le Mexique entretient de très bonnes relations avec Cuba et tous les gouvernements et peuples du monde, et “c’est notre politique étrangère, attachée à la Constitution, ce qui remonte à l’époque du président (Benito) Juárez et sa phrase selon laquelle le respect du droit d’autrui est la paix”.
Il a rappelé que le Mexique, sous le gouvernement d’Adolfo López Mateo, était le seul pays de l’Organisation des États Américains à s’être opposé à l’expulsion de Cuba après le triomphe de la Révolution de ce peuple pour obtenir son indépendance.
S’agissant de l’ingérence actuelle des États-Unis à Cuba, en profitant de la crise économique et sanitaire mondiale, López Obrador a cité une phrase de George Washington selon laquelle les nations ne devraient pas profiter du malheur d’autres peuples.
Il a réitéré sa proposition d’aider Cuba si son gouvernement en fait la demande et s’il rencontre des difficultés en raison du blocus économique, commercial et financier, en particulier dans les domaines de l’alimentation et de la santé, pour lesquels tous sont tenus d’aider le peuple cubain.
Il a de nouveau dénoncé le groupe d’information Articulo 19, financé directement par l’ambassade des États-Unis au Mexique, et sur comment il a stimulé et manipulé les événements de dimanche dernier à Cuba, notamment par une photo de l’Égypte qui a circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux et qui a été attribués au fameux bord de mer de La Havane, à côté des messages appelant au soulèvement.
Ce sont des campagnes médiatiques qui redimensionnent les événements de La Havane avec une diffusion inhabituelle, mais ces médias ne le font pas de la même manière avec le malheureux assassinat du président d’Haïti, et tout ce que provoque cette affaire, ni sur ce qui s’est passé au Chili, ce qui se passe au Pérou, ce qui s’est passé en Colombie, tout cela a-t-il condamné?
Il a insisté sur la nécessité de lever le blocus imposé à Cuba, de laisser la population libre de se déplacer librement dans tous les pays du monde sans restriction.
À une autre question sur l’aide à Cuba, le ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, a répondu qu’en sa qualité de président pro tempore de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac), le Mexique est en communication avec les pays membres pour analyser une aide à Cuba et le cas d’Haïti.
Il a révélé qu’il est également en contact avec le Ministère des Affaires étrangères de Cuba à ce sujet.
La Bolivie exprime son soutien à Cuba face aux actions déstabilisatrices
Le président de la Bolivie, Luis Arce, a exprimé hier le soutien de son gouvernement au peuple cubain face à des actions déstabilisatrices comme celles rapportées la veille dans plusieurs lieux de la nation caribéenne.
« Nous exprimons notre plein soutien au peuple cubain dans sa lutte contre les actions déstabilisatrices. Plus le gouvernement cubain progresse dans la santé et la science, plus il fait face à la désinformation et à l’attaque étrangère », a écrit le dirigeant sur son profil Twitter.
Arce a conclu son message en appelant à la levée du blocus économique, commercial et financier imposé par Washington à La Havane depuis 60 ans, une politique unilatérale rejetée par l’immense majorité de la communauté internationale qui la considère comme portant atteinte au droit international et à ceux des Cubains.
Les sanctions nord-américaines sont qualifiées par le gouvernement cubain comme la principale cause de la crise économique que traverse l’île, aggravée par l’impact de la Covid-19.
Malgré ce contexte, l’administration de l’ancien président Donald Trump (2017-2021) a intensifié le blocus par 243 mesures visant notamment à affecter l’économie de l’île et son système financier.
Cependant, a souligné le président cubain, Miguel Diaz-Canel, dans une récente intervention télévisée, ils ne reconnaissent pas les efforts du pays pour réussir à développer cinq candidats-vaccins contre la Covid-19 dans des conditions si défavorables, dont Abdala, le premier reconnu comme vaccin de ce type créée en Amérique latine.