En 2013 et à la suite du décès de Hugo Chavez, les Venezueliens élisent Nicolas Maduro pour poursuivre la révolution bolivarienne. Furieux et alors que leurs pantins de l’opposition d’extrême droite enchainent les défaites dans les urnes, l’impérialisme américain avec le soutien de l’Union Européenne met progressivement en place et renforce un véritable blocus économique contre le Venezuela. Une guerre économique. Une guerre économique qui a des conséquences très dures sur la population du Venezuela, pénuries, désorganisation de la production, baisse des revenus. Et ce d’autant plus que l’essentiel de l’économie, notamment dans les secteurs de la distribution et du commerce n’ont pas été nationalisés et sont toujours contrôlés par les mêmes oligarques qui sont l’opposition pro USA qui tentent putsch sur putsch pour renverser Chavez puis Maduro.
Ce n’est pas la politique économique du gouvernement de Maduro qui est la principale cause de la crise économique mais bien ce blocus qui coute plus de 20% du PIB du pays. Dans ce contexte, il faut bien constater que la soit disant aide humanitaire que prétendent apporter – au bout des canons des M16 des Marines – les USA n’est qu’une provocation. Quand bien même les 20 millions de dollars annoncés par Washington seraient bien destinés au peuple du Venezuela et non à armer les putschistes choisis et reconnus par les USA, c’est 17 500 fois moins d’argent que les 350 milliards qu’ont déjà couté au Venezuela le blocus et la guerre économique. Ce n’est pas d’aide humanitaire dont le Venezuela a besoin, c’est de la levée du blocus.
Ce blocus qui par exemple empéche le Venezuela – qui est solvable – de pouvoir acheter certains médicaments sur les marchés internationaux. En effet les banques refusent d’assurer les transactions financières pour ne pas se trouver dans le viseur des sanctions américaines. Rappelons qu’une banque française comme la société générale a du payer plusieurs milliards de dollars d’amende aux USA en raison du blocus de Cuba.
Le blocus US coute 20% de son PIB au Venezuela
L’Unité des débats économiques du Centre stratégique géopolitique latino-américain (CELAG) a publié vendredi un rapport sur « les conséquences économiques du boycott contre le Venezuela », dans lequel il est prouvé que le « blocus financier international qui frappe le Venezuela depuis 2013 est le principal » responsable de la crise économique « .
Selon le rapport du CELAG, le blocus financier et économique principalement promu par les États-Unis et mis en œuvre par ses alliés aurait coûté au Venezuela environ 350 milliards de dollars US « pour la production de biens et services entre 2013 et 2017 ».
Bloquer financièrement un pays est primordial pour tenter d’asphyxier l’économie nationale. Les attaques extérieures peuvent miner la capacité économique et productive du pays et, par conséquent, détruire l’économie. Selon l’étude, ces attaques économiques et financières « constituent généralement le prélude à une intervention militaire ».
Le gouvernement américain dirigé par Donald Trump plaide en faveur d’une intervention militaire au Venezuela, censée mettre fin à une prétendue « crise humanitaire », mais la « crise humanitaire présumée et la migration de centaines de milliers de Vénézuéliens ont leur origine dans la crise économique » provoquée par le boycott des États-Unis et de leurs alliés « .
Selon les chercheurs, les États-Unis ont généré une crise qui servirait de prétexte à une intervention militaire au Venezuela. « Le gouvernement américain justifie une éventuelle intervention, fondée sur la prétendue catastrophe humanitaire et sur l’émigration massive que son blocus aurait précisément créée. »
Le Venezuela a été contraint de quitter les marchés financiers, ce qui a rendu impossible l’accès aux crédits. Bien que ce soit l’un des pays qui a payé sa dette extérieure à temps, « des agences telles que Standards & Poor’s ou Moody’s, ont placé le taux de risque-pays au-dessus de 2 000 points depuis 2015 », selon le rapport du CELAG.
Sans le blocus et l’interdiction d’accéder au système financier en dollars le Venezuela aurait une plus forte croissance que l’Argentine
Le Venezuela est un pays qui entre sur le marché mondial principalement à cause de sa production de pétrole. Cette « spécialisation productive a conduit à une forte dépendance vis-à-vis des importations », qui sont normalement payées avec les revenus de l’exportation de pétrole. « C’est pourquoi le boycott financier et commercial du Venezuela a des conséquences beaucoup plus graves que dans des économies diversifiées. »
Selon l’étude, depuis que le président Nicolas Maduro a été assermenté en 2013, « le secteur public vénézuélien a cessé de recevoir des flux nets qui, au cours du quinquennat 2008-2012, ont généré plus de 95 milliards de dollars, soit environ 19 milliards de dollars par an « , en raison du blocus. En plus de cela, le gouvernement a dû payer des montants plus élevés en raison des taux de risque pays, pour la dette extérieure. « Le gouvernement vénézuélien a dû payer plus de 17 milliards de dollars américains au cours de la période quinquennale 2013-2017, soit environ 3,3 milliards de dollars américains par an ».
L’étude ajoute que l’économie et la société vénézuéliennes « ont subi une asphyxie internationale de 22,5 milliards de dollars par an résultant d’une stratégie internationale délibérée d’isolement financier ». Il est nécessaire d’inclure également la chute des prix du pétrole brut aux environs de 2015.
Si le gouvernement vénézuélien avait la possibilité d’accéder à plus de 22 milliards de dollars américains par an, l’économie serait dans une meilleure situation aujourd’hui. « En conséquence du blocus, les pertes dans la production de biens et de services ont oscillé entre 350 milliards USD et 260 milliards USD entre 2013 et 2017 ».
L’étude conclut que « si le gouvernement de Nicolas Maduro avait reçu un financement international, tel que celui dont disposait Mauricio Macri au cours de ses trois premières années de mandat, la croissance du PIB vénézuélien serait supérieure à celle de l’Argentine ».