Le PRCF a participé au 2nd forum antifasciste international à l’initiative du PCFR, qui s’est tenu à Moscou le 23 avril 2025. 160 délégations de plus de 90 pays étaient présentes. Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’intervention du PRCF au sein de la session de travail thématique sur « Le fascisme : une menace pour la coopération et la sécurité en Europe » ainsi que l’appel final adopté par les participants. Initiative Communiste présent avec la délégation du PRCF donne un compte-rendu de cet événement important pour la consolidation du front de lutte mondial contre la résurgence des forces les plus réactionnaires (cliquez ici).

Le fascisme : une menace pour la coopération et la sécurité en Europe : Contribution du PRCF à la session de travail thématique

Mesdames, Messieurs, chers camarades antifascistes du monde entier, cher Guennadi Ziouganov, chers hôtes du Parti Communiste de la Fédération de Russie,
c’est avec gratitude que le Pôle de Renaissance Communiste en France a répondu à l’invitation du PCFR à ce forum mondial qui coïncide avec le 80ème anniversaire de la victoire des peuples sur l’Allemagne nazie. Dans cette victoire, ainsi que Charles de Gaulle le reconnut lors de sa visite à Staline en 1944, « la Russie soviétique a joué le rôle principal ». Rappelons également le rôle militaire majeur des Francs Tireurs et Partisans créés par le Parti Communiste Français clandestin, mais aussi l’intervention dans la Résistance française du héros soviétique Vasil Porik, sans oublier les jeunes filles du bataillon Rodina, dont René Barchi est l’inlassable mémorialiste en France. Pourtant, amis et camarades, l’Europe capitaliste d’aujourd’hui donne l’impression de voir le film de la victoire sur les nazis se dérouler à l’envers.
La grande majorité des anti-fascistes en France, et certainement en Europe de l’Ouest, ont malheureusement tendance à réduire le processus de fascisation à l’extrême-droite et à son racisme pathologique. Pourtant, il suffit de regarder les agissements erratiques de la nouvelle administration américaine pour comprendre que la cause principale de la résurgence du fascisme en Europe et aux États-Unis est bien la crise du mode de production capitaliste lui-même, soumis à la loi d’airain de la baisse tendancielle du taux de profit. À l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, les États-Unis d’Amérique ont progressivement vassalisé les nations européennes. Cet axe US-OTAN-UE est devenu véritablement hégémonique suite à la victoire de la contre-révolution en URSS et en Europe de l’Est. Mais celui-ci se retrouve désormais doublement au pied du mur.
En interne, toutes les conquêtes sociales du prolétariat américain et européen ont été progressivement attaquées à la faveur de l’affaiblissement d’un mouvement ouvrier qui a cédé aux sirènes de l’anticommunisme, de l’antisoviétisme et de la « construction européenne ». Mais pour aller plus loin dans cette guerre aux salaires pour sauvegarder le taux de profit, la bourgeoisie doit désormais passer un cap dans la suppression des libertés publiques, la fabrication de boucs émissaires et la dégénérescence dans l’irrationalisme et l’obscurantisme. Dans son célèbre rapport présenté au Septième Congrès de l’Internationale Communiste, le camarade Dimitrov décrivit avec clarté le fascisme comme la dictature ouverte, terroriste, des franges les plus réactionnaires de la bourgeoisie. Cette définition est toujours d’une brûlante actualité.
Cette fascisation continentale du centre impérialiste s’accompagne encore une fois d’une marche à la guerre mondiale. Car si l’axe US-OTAN-UE a cru sa prétention à la domination planétaire définitivement garantie en 1991, ce système de pillage global se voit aujourd’hui de nouveau sérieusement remis en cause. Que l’on pense au dynamisme économique chinois – appuyé sur les acquis du socialisme -, à l’essor des BRICS, à la colère des peuples qui gronde en Amérique du Sud, en Afrique et au Proche-Orient et à la résistance farouche de la Russie pourtant redevenue momentanément capitaliste mais qui a compris où la menait les capitulations de Gorbatchev puis de Eltsine et la dangerosité des manigances de l’OTAN ! L’édifice craque, et l’hégémon impérialiste de l’axe US-OTAN-UE panique.
Le véhicule de la résurgence du fascisme sur notre continent est assurément l’Union Européenne. Elle détricote les souverainetés, casse les protections sociales, démantèle les services publics et organise la concurrence entre les peuples. Ce faisant elle détruit les démocraties libérales tout en attisant les rancœurs nationales qui nourrissent les idéologies les plus réactionnaires et constitue donc également le carburant de la fascisation. Comment s’en étonner quand on connaît la genèse historique de ce « césarisme monstrueux » comme le prophétisait Jean Jaurès ? Il y eut d’abord le projet de cartellisation des monopoles au début du XXe siècle, puis celui de la « Grande Europe » sous domination nazie ; maintenant, les dirigeants européens, Macron en tête, nous promettent la soi-disant « Europe de la Défense », mais ils avouent crûment qu’elle sera offensivement tournée vers la Russie…
L’Union européenne s’attelle à la préparation d’une véritable revanche de classe sur Stalingrad et Koursk et, ces dernières années, c’est peu dire qu’elle a montré sa complaisance pour le fascisme, voire pour d’authentiques nazis, que ce soit dans les pays baltes où l’on érige des monuments à la mémoire des SS locaux en lieu et place des monuments à l’Armée Rouge victorieuse, ou en Ukraine… la liste est longue. Une alliance néofasciste préparée par plusieurs décennies d’un révisionnisme historique promouvant le concept fumeux de « totalitarisme » qui aboutit sur l’équation communisme = nazisme. Cette équivalence, dont le résultat objectif ne peut être que la criminalisation des communistes et la banalisation du nazisme, a été officiellement entérinée en novembre 2019 par l’ainsi dit « Parlement Européen » dans une scélérate résolution.
La résurgence du fascisme se matérialise évidemment en France même, par la guerre sociale qui franchit d’années en année des seuils de brutalité, par le racisme qui se répand dans les médias privés et même publics, et par la multiplication des atteintes aux libertés. Le chef de l’État a même osé contourner le résultat des dernières élections législatives en nommant un gouvernement assis sur des partis qui ont perdu dans les urnes et qui n’ont d’autre ressource que la fuite en avant belliqueuse pour se maintenir au pouvoir. Alors, les médias bourgeois présentent de plus en plus complaisamment le Rassemblement National pour le faire apparaître comme la seule alternative acceptable. Ce parti faussement patriote mais véritablement xénophobe est en réalité tout aussi antisocial, atlantiste et européiste, bien qu’il feigne de défendre les travailleurs et d’être un ami de la paix, voire de la Russie. Ce tableau ne serait pas complet sans mentionner les passions coloniales qui s’affichent de plus en plus ouvertement, que ce soit par la défense éhontée du gouvernement suprémaciste israélien et la criminalisation de la solidarité avec les Palestiniens ou le traitement réservé aux populations des territoires dits d’outre-mer…
Dans ce contexte, en vérité, le plus étonnant est que des progressistes, des directions syndicales et même des communistes osent encore se présenter devant les masses en leur promettant l’ « Europe sociale ». Quant à nous, au PRCF, nous restons fidèles à la ligne de principe énoncée par Dimitrov : défense de la paix mondiale, indépendance nationale et souveraineté populaire, relance du progrès social sous les drapeaux de l’antifascisme et de l’anti-impérialisme unissant toutes les forces progressistes nationales et mondiales.
Camarades et amis, au nom de Léon Landini, président du PRCF et ancien officier de la Résistance communiste française décoré par la France, l’URSS et Cuba socialiste, au nom de Fadi Kassem notre secrétaire national et de Georges Gastaud, responsable de notre secteur idéologique, au nom de Baptiste Poisson, ouvrier métallurgiste et responsable des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France, je souhaite plein succès à la grandiose initiative organisée par le PCFR et par son président G. Ziouganov.
A bas la guerre impérialiste, à bas l’anticommunisme fauteur de déraison, vive le front antifasciste et anti-impérialiste mondial, vive le léninisme, socle idéologique mondial de la contre-offensive des peuples pour les Lumières et pour la vie ! Plus que jamais camarades, à l’ère nucléaire où le danger de guerre mondiale comporte un danger d’extinction pour l’humanité, nous devons inlassablement opposer au slogan exterministe de la bourgeoisie impérialiste « plutôt morts que rouges », celui de Fidel Castro : « la patrie ou la mort, le socialisme ou mourir, nous vaincrons ! »

Légende : Les participants au forum quittent la tombe du soldat inconnu pour aller déposer des oeillets rouge devant le mausolée de Lenine.
La lutte contre le fascisme – une tâche commune, urgente pour les forces progressistes du monde entier
Résolution du 2nd Forum Antifasciste international
Nous, les participants au 2nd Forum antifasciste international, proclamons et soutenons le Manifeste pour l’unité de tous les peuples du monde « Préservons l’humanité du fascisme » adopté le 22 avril 2023 à Minsk, dans le sillage du 1er forum antifasciste international.
Le cours des événements a confirmé la justesse des appréciations selon lesquelles la cause de l’agression des impérialistes dans le monde moderne s’avère l’aggravation de la crise générale du capitalisme. Vers la fin du XXe siècle, la contre-révolution en URSS et dans les pays d’Europe de l’Est a temporairement affaibli le pôle socialiste et remis en selle les forces réactionnaires. Conformément à la théorie de l’impérialisme de Lénine, les USA et les autres prédateurs capitalistes se battent pour l’hégémonie mondiale par les plus viles méthodes, y compris la restauration de régimes néofascistes.

Les globalistes de ces dernières décennies se sont couverts de honte par leurs agressions contre la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie et la Syrie. L’impérialisme se prépare à condamner à un tel sort d’autres peuples et nations. Des coups d’état ont été entrepris contre le Bélarus, le Nicaragua et le Venezuela.
Les pays de l’OTAN se sont fixé un nouveau but : diaboliser la Russie, lui infliger une défaite militaire et la démembrer comme cela a été le cas avec l’URSS. Pour atteindre cet objectif une tête de pont agressive a été créée en Ukraine. On y assiste à la renaissance d’une forme du nazisme : le bandérisme. 50 pays satellites ont été impliqués dans la politique militaire antirusse de l’OTAN avec les USA à sa tête en février 2022. Les ressources économiques politiques et militaires du capital mondial, y compris des mercenaires, ont été lancés dans l’attaque contre la Russie.
Dans l’idéologie et la politique occidentales les motifs revanchistes sont de plus en plus clairement envisagés. Leurs instigateurs s’avèrent ces mêmes forces qui ont été défaites en 1945 par l’URSS et son Armée rouge. Dans la plupart des pays occidentaux on voit croître la russophobie, l’anticommunisme et l’antisoviétisme. On déploie des sanctions pour faire pression sur les peuples de Russie, de la République Populaire démocratique de Corée, de Cuba et de la Chine. On utilise couramment les menaces militaires, le chantage et le terrorisme.
Cette même meute malveillante, qui abreuve les nazis ukrainiens d’argent et d’armes, soutient les sionistes d’Israël, qui commettent les massacres que l’on sait en Palestine. Les impérialistes font monter la tension dans diverses régions du globe, faisant planer la menace d’une nouvelle guerre mondiale. En même temps les contradictions dans leur camp se font de plus en plus béantes. Les USA tentent de résoudre leurs problèmes économiques aux dépens de leurs concurrents, dont l’Union européenne.
La question de l’avenir de l’Ukraine doit être résolue sur la base des intérêts des travailleurs de ce pays et de l’objectif d’établir une paix durable en Europe. Les efforts pour réduire cette question à l’élection d’un nouveau président ne sont pas à la hauteur de cet objectif. Toute élection sous le contrôle des forces néofascistes n’est qu’une feuille de vigne destinée à conférer de la légitimité aux forces les plus réactionnaires. Il est impensable de permettre un nouveau renforcement du régime néonazi de Kiev, en l’abreuvant d’armes. Il est essentiel de trouver une solution qui permette de mettre fin à tout versement de sang dans l’avenir. Les bourreaux de Kiev et autres banderistes ainsi que leurs parrains occidentaux doivent être dénoncés, et le régime fasciste de Kiev doit être entièrement liquidé.
Nous insistons sur le fait que l’un des signes principaux de la renaissance du fascisme en Ukraine, dans les Pays baltes et dans d’autre États s’avère l’anticommunisme, qui correspond parfaitement à la pratique des fascistes hitlériens, qui avaient constitué un Pacte contre l’Internationale Communiste.
Il est important que les peuples du monde mettent fin à toute tentative de revanchisme nazi. Nous exigeons l’arrêt complet de toute forme de décommunisation dans l’idéologie et la politique d’État. En ce qui concerne l’Ukraine, nous insistons pour que l’on mette fin à l’interdiction du parti communiste, que l’on permette le libre usage de la langue russe et que l’on interdise la glorification des bandéristes et restaure les monuments à la gloire des héros antifascistes qui ont été démolis.
La lutte contre le néonazisme représente la tâche de tous les personnes réfléchies, courageuses et dignes de la planète. Elle ne peut être remise à plus tard. Il faut la mener ici et maintenant, par tous les moyens à notre disposition, unissant tous les alliés possibles !
A la veille du 80e anniversaire de la Grande Victoire sur le fascisme hitlérien et le militarisme japonais de la Seconde Guerre mondiale, nous proclamons qu’il n’est possible d’en finir avec le fascisme et les menaces militaires planant sur la paix mondiale qu’en mettant fin à l’impérialisme. La seule force capable d’y arriver s’avère la classe ouvrière et le peuple travailleur dans son ensemble avec les communistes à leur tête. Nous saluons pleinement la montée de la lutte contre le fascisme dans le cadre de la lutte pour la renaissance socialiste dans tous les pays de la planète.
La bataille contre le fascisme ne peut admettre de répit ni de trêve !
Rejoignez les rangs des combattants contre le fascisme pour le progrès social et le socialisme !
Nous ne permettrons pas que la paix soit menacée !
No pasarán ! Ils ne passeront pas !
Vive le front uni des forces progressistes !