LE "FOU", C'EST NETANYAHOU (plus quelques autres...) !

Par Georges Gastaud, du Secteur études et prospective du PRCF – 20 avril 2024

TERRORISME D’ETAT CARACTERISE

A l’unisson, les médias audiovisuels et la presse écrite « pluralistes » de l’Etat bourgeois françaméricain et de son complexe militaro-industriel, sans oublier les milliardaires d’ultradroite à la Bolloré qui accaparent l’ « info » dans notre pays tendanciellement prétotalitaire, accusent l’Iran, pardon, « les ayatollahs », d’avoir, quasi gratuitement et sadiquement, agressé Israël le 17 avril.

Les mêmes bourreurs de crâne passent rapidement sur le fait que l’aimable « Tsahal », comme disent affectueusement nos « journalistes », torture sans relâche la population civile et les enfants de Gaza depuis sept mois, que sa soldatesque débridée tire à vue sur les journalistes et les ONG travaillant à Gaza, qu’elle a toute licence pour raser écoles et hôpitaux et pour, sans la moindre déclaration de guerre à qui que ce soit, injurier l’ONU, violer toutes les résolutions de son Assemblée générale, de sa Cour de justice internationale, voire du Conseil de sécurité unanime. En effet, ce même Etat ouvertement hors-la-loi, se permet unilatéralement et à tout moment d’assassiner qui il veut en Syrie et au Liban, de bombarder à sa guise le sol de l’Iran, de tuer à la chaîne des officiers et des scientifiques iraniens. Au point que, récemment, « Tsahal » s’est permis de tuer dix personnalités iraniennes dans le consulat iranien de Syrie, violant à plaisir le droit des gens, la convention de Genève sur les ambassades et la souveraineté de la Syrie. Ce qui, en droit international, relève du crime de guerre caractérisé, voire d’un terrorisme d’Etat dont le constat particulièrement évident autorise clairement l’Iran, voire la Syrie à activer, sur un plan proprement juridique, une riposte proportionnée contre l’Etat agresseur.

IMPUNITE INTERNATIONALE GARANTIE POUR L’AGRESSEUR ISRAELIEN

Mentant par omission ou minimisation, ces mêmes médias omettent aussi pudiquement de dire (ou ne mentionnent que fugitivement) que la « riposte des mollahs » (car il n’est bien entendu d’intégristes que musulmans et c’est évident, il y a zéro intégriste prêcheur d’Apocalypse au gouvernement Nétanyahou…) survenue le 17 avril a été dûment annoncée aux USA, qui ont aussitôt prévenu Israël, laquelle a pu à temps activer ses défenses. Si bien que, tous les géopolitistes un peu professionnels le confirment, l’attaque aux drones portée par Téhéran a été consciemment conçue comme une opération limitée, ne visant que des cibles militaires et cherchant moins à tuer quiconque qu’à envoyer un ultime message dissuasif clair à Netanyahou et à ses parrains euro-atlantistes. Aussitôt l’attaque terminée, et tout en déclarant à la cantonnade que l’Iran a les moyens de faire dix fois plus grand la prochaine fois s’il le juge indispensable, Téhéran a annoncé que pour elle, cette riposte mesurée était la dernière pour autant qu’il dépende de l’Iran, qu’elle refusait l’escalade et qu’elle espérait que Tel-Aviv avait reçu le message… Moins de deux jours plus tard, le majeur dressé de Netanyahou répondait au « pouce! » prononcé par Téhéran : de fortes explosions étaient entendues à Ispahan, et, malgré les « conseils de modération » des Occidentaux, Biden en tête, Israël affirmait que « l’Iran ne sortirait pas indemne » de l’épreuve de force, que l’Etat hébreu, puisqu’ainsi il se nomme, se réservait désormais de riposter comme bon il lui plairait indépendamment des timides conseils de « modération » et de « retenue » émis par ses alliés euro-américains. Lesquels confirmaient aussitôt qu’Israël avait le choix de réagir à sa guise (en un mot: feu vert!), comme si le comportement gangster de Netanyahou n’était pas en permanence rendu possible par les énormes fournitures d’armes de Washington et de Berlin (des fournitures même pas ralenties durant le siège de Gaza), par la présence menaçante (avant tout, contre la Russie et l’Iran) des porte-avions nucléaires américains dans les eaux environnant Israël et l’Iran, par les veto américains à la chaîne qui empêchent l’ONU de reconnaître l’Etat palestinien, par le comportement fascisant des Etats européens dits démocratiques à l’encontre de leur propre population: en effet, la RFA, la France, la Belgique, la Hollande, etc. interdisent ou répriment à tour de bras les manifs propalestiniennes, prohibent des conférences de LFI (troisième force électorale du pays!) sur la Palestine, condamnent à la prison (pour l’instant encore avec sursis) des syndicalistes CGT comme « coupables » d’interpréter le conflit israélo-palestinien d’une manière qui déplait à l’ex-avocat devenu ministre « de la justice » (la pauvre!) Dupont-Moretti (Acquittator Moretti restera-t-il dans l’histoire sous le nom d’ « Accuse-à-tort »?).

ESCALADE, UNILATERALISME ET DEMESURE SYSTEMIQUEMENT ENCOURAGEES

Une fois de plus, il faut inverser le « narratif » des va-t-en-guerre occidentaux en marche, de leur propre aveu, vers un « conflit global de haute intensité »: en clair, vers la Troisième Guerre Mondiale dont le Grand Proche-Orient devient u

n front aussi incandescent que le Donbass, Taiwan ou les mers entourant les deux Corée; Marx et Engels ont en effet signalé, dans L’Idéologie allemande, que l’idéologie bourgeoise inverse méthodiquement les rapports sociaux réels et qu’elle les présente « la tête en bas », comme fait le cristallin humain avec les images qu’il projette sur notre rétine: l’idéologie bourgeoise fait ainsi figure de « camera obscura », ce qui donne du reste les clés matérialistes de ce qu’on appelle la « novlangue » où les mots « progrès », « démocratie », « paix », etc. signifient respectivement « régression », « mise au pas » et « bellicisme »… Même si le régime de Téhéran n’a absolument rien de sympathique et si, bien évidemment, les communistes ont le devoir de soutenir les syndicalistes, les féministes et les démocrates iraniens en lutte (dès lors qu’ils refusent de s’allier à l’impérialisme américain, méga-destructeur de la démocratie à l’échelle planétaire), c’est Téhéran qui, pour le moment du moins, fait preuve de mesure, de modération et d’attitude « désescalatoire », alors que le « fasciste » Netanyahou (ainsi le qualifie le maire de Tel-Aviv), se glorifie de n’avoir aucune limite escalatoire. A l’instar du reste de « notre » Macron se flattant de n’avoir aucune « ligne rouge » en Ukraine, envoyant nos soldats là-bas pour affronter la seconde puissance nucléaire du monde et… prenant le risque insensé d’attirer la guerre nucléaire exterminatrice sur la France, l’Europe et toute l’humanité ! Ajoutons que, d’après Ehoud Barak, un opposant de premier plan à Netanyahou, l’entourage de « Bibi » est plein d’illuminés qui le poussent à engager un méga-bras de fer avec l’Iran. Car pour ces Folamours pseudo-bibliques, l’Apocalypse amènerait l’avènement du vrai Messie sur Terre (variante des « chrétiens sionistes » proches de Trump: le retour de Jésus en Terre Sainte!), ce qui, pour ces dingues sanguinaires, fait figure de perspective très souriante!

CONTRE L’ « ECONOMISME », prendre en compte l’exterminisme capitaliste

On m’objectera que tout cela est impossible, que « la dissuasion nucléaire nous protège », que le grand capital n’a que faire d’une guerre mondiale mettant en péril ses profits et autres arguments d’apparence « raisonnable ». Mais l’auteur de ces lignes a mille fois démontré que « l’exterminisme est la phase suprême du capitalisme-impérialisme-hégémonisme moderne, c’est-à-dire, pour faire court, que le maintien du capitalisme en voie de putréfaction générale met directement en péril l’humanité sur tous les plans, militaire, environnemental, voire anthropologique. Or, il faut se garder d’interpréter le marxisme et le matérialisme historique de manière purement « économiste » comme disait Lénine en critiquant vertement sur ce point les mencheviks qui croyaient « matérialiste » de réduire la lutte des classes à une affaire de gros sous entre les groupes sociaux et les nations. Parce qu’il est bien plus matérialiste que cela, parce qu’il établit que la crise aiguë d’un mode de production ne peut qu’imprégner toute la société, y compris ses « superstructures » idéologiques et politiques, comme on l’a déjà vu, à une moindre échelle qu’aujourd’hui (c’est tout dire!) avec le nazisme, l’exterminisme capitaliste, cette réaction sur toute la ligne puissance quatre, se traduit par l’alliance de revers constante recherchée par l’impérialisme dominant contre les peuples, avec les pires obscurantistes de la planète: avant-hier avec les nazis, ces antisémites primitifs, hier avec Ben Laden et les talibans (pour abattre à n’importe quel prix les communistes afghans et l’Armée rouge), aujourd’hui avec les messianistes protestants ou ultra-sionistes, avec les néonazis ukrainiens d’Azov. Voire avec ces exterministes « de gauche » qui, comme Raphaël Glucksmann, n’ont pas renié la parole folle de son papa André déclarant dans La Force du vertige, en 1984 préférer « succomber avec son (mon) enfant que j’aime dans un échange de Pershing II et de SS 20 plutôt que risquer le voir entraîné dans une Sibérie planétaire« : la passion la plus « vertigineuse » en effet de notre époque malade, fille de la contre-révolution antisoviétique des années 89/91, est en effet l’anticommunisme, ce concentré mortifère à dimension passionnelle de la haine de classe, et ses succédanés « modernes », russophobie ou sinophobie.
Bref, si un peu d’analyse rationnelle de l’impérialisme éloigne d’une prise en compte des dimensions idéo-culturelles de l’exterminisme capitaliste moderne, beaucoup d’exigence rationaliste en rapproche en commandant de prendre en compte la dimension exterministe du capitalisme-impérialisme moderne: il n’est pas rationaliste en effet d’ignorer et de dénier la passion, il faut au contraire saisir que la folie de classe et de caste a ses raisons que la raison connaît très bien!

C’est « fou »? Oui, comme l’est le régime hors-sol et censément invulnérable, tel un mauvais drôle jamais puni et délirant de toute-puissance fantasmée, qui domine Israël au plus grand dol de la population palestinienne, de la sécurité véritable des habitants d’Israël, voire de la population mondiale de plus en plus menacée d’un Gaza planétaire.

En octobre 2023, les spectateurs d’une chaîne d’info continue qui ne vaut pas d’être nommée ont entendu Enrico Macias appeler à « dégommer physiquement » les militants d’extrême gauche français qui condamnent la politique antipalestinienne de Tel-Aviv. Alors que des syndicalistes et des élus de gauche sont lourdement condamnés par une justice aux ordres pour ne pas avoir employé certains mots à propos du conflit israélo-palestinien, on ne sache pas que le ministère public ait jamais inculpé le « mendiant de l’amour » Macias pour incitation au meurtre… La liberté d’expression se meurt en France, à l’instar du principe d’égalité des citoyens devant la loi.

L’Iran dans le collimateur

Manlio Dinucci

Le groupe des Sept (États-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie et Japon), convoqué par Giorgia Meloni car actuellement sous présidence italienne, a “condamné sans équivoque et dans les termes les plus forts l’attaque directe et sans précédents de l’Iran contre Israël”. Il a ainsi exprimé sa “pleine solidarité et soutien à Israël” et réaffirmé “notre engagement pour sa sécurité”. Le G7 se tait sur le fait que le lancement de drones et missiles est advenu en réponse à l’attaque israélienne contre le consulat iranien à Damas (Syrie), dans lequel ont été tués plus de dix diplomates et officiers. Il ignore que le Gouvernement iranien avait averti bien avant la Maison Blanche de l’action démonstrative qu’il aurait effectuée.

De cette façon États-Unis et Grande-Bretagne -qui ont depuis longtemps déployé des forces aériennes, navales et terrestres au Moyen-Orient- ont pu facilement abattre nombre des drones et missiles iraniens, tandis qu’Israël utilisait pour les abattre les systèmes de missiles que lui avaient fourni les États-Unis. États-Unis et Allemagne fournissent 99% des importations d’armes en Israël. 69% des importations israéliennes d’armes proviennent de producteurs étasuniens, et 30% est fourni par des producteurs allemands. Ces énormes fournitures de guerre permettent à Israël de mener à Gaza une guerre de haute intensité et, en même temps, d’effectuer de croissantes attaques au Liban et en Syrie. Tout cela dans le cadre du plan avec lequel les États-Unis et leurs alliés essaient de maintenir par la guerre leur domination sur cette région, qu’ils sont en train de perdre.

L’Iran est dans leur collimateur surtout parce qu’il est devenu membre des BRICS avec la Russie et la Chine, et joue un rôle clé en tant que carrefour du Corridor Nord-Sud de la Russie et de la Nouvelle Route de la Soie de la Chine. L’Allemagne a fourni à Israël cinq sous-marins de la classe Dolphin, et est sur le point d’en consigner un sixième. Trois autres sous-marins de la classe Dakar, destinés à Israël, seront construits toujours par la société Thyssenkrupp sur la base d’un contrat de 3 milliards d’euros.
Tous les sous-marins Dolphin ont été modifiés par Thyssenkrupp de façon à pouvoir lancer des missiles à tête nucléaire, du type des étasuniens Popeye Turbo. Et c’est une plus grande capacité d’attaque nucléaire qu’auront les nouveaux sous-marins Dakar que l’Allemagne fournira à Israël.

Cela permet à Israël d’avoir en permanence le long des côtes de l’Iran des sous-marins d’attaque nucléaire, tandis que d’autres missiles nucléaires sont prêts au lancement sur des plate-formes aérienne et terrestres, pointés sur l’Iran et d’autres pays de la région.
Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo, de vendredi 19 avril 2024 sur la chaine TV italienne Byobluhttps://www.byoblu.com/2024/04/19/liran-nel-mirino-grandangolo-pangea/ Traduit de l’italien par M-A P