Par notre correspondant américain – la situation au soir du 2 juin 2020 : Les actions de rue se poursuivent dans plus de 40 villes en dépit du couvre-feu. Supposément, selon le New York Times, Trump aurait été amené à son bunker de protection à la suite de certaines brèches de barrières autour de la Maison Blanche, de même, un hôtel ainsi qu’une église très proches de la Maison Blanche ont été incendiés. Des faits divers se sont déroules par un peu partout dans le pays, la colère s’exprime et est gérée parfois de façon différente. Ainsi un camion dans le Minnesota a foncé sur une foule et le conducteur, arraché de son véhicule une fois arrêté, bien que sauvé in extremis, aurait pu en subir les conséquences sur sa vie.
D’un autre côté, à Portland, dans l’Oregon, des policiers se sont agenouillés en soutien aux manifestants et contre le racisme ainsi qu’un shérif de comté dans le Michigan, a pris la décision remarquable d‘enlever son casque et autre matériel de protection et de rejoindre les manifestants.
Selon certains journalistes, ce mouvement de rue rivalise avec le grand mouvement dit des droits civils dans les années 60. Ce n’est plus juste une question de violence policière, il semble que le mouvement s’étende sur ces violences comme symptômes d’une société raciste mais aussi injuste et inégalitaire. Si les populations noires des États-Unis ont subi et continuent de subir la violence du virus covid-19 avec plus de mortalité que les autres groupes ethniques (manque d’accès aux soins médicaux, conditions médicales aggravantes et tout ce qui vient avec la pauvreté), elles hurlent aujourd’hui leur colère contre, comme le disait un journaliste noir, l’autre virus, le virus bleu ; en l’occurrence, la police.
Les chaînes de télévision, comme en France par rapport aux Gilets Jaunes, ne parlent que des pillages, supposés maintenant, selon Trump, être l’action des antifas. Trump est présentement en train de considérer d’ajouter aux côtés d’Al Qaeda, ces groupes antifas comme groupes terroristes. Cela lui permettrait légalement d’intervenir dans les divers États où ils sont actifs. De son côté, Joe Biden, le candidat démocrate à la présidentielle a été quasi absent ces derniers jours de la scène politique après avoir faire l’erreur (encore une) de dire, s’adressant à son hôte noir pendant un entretien, « si vous ne votez pas pour moi, vous n’êtes pas noir ! » La question du racisme contre les Américains noirs n’est malheureusement pas nouvelle et cette population est au-delà du ras-le-bol. Le blabla des politiciens ne suffira probablement pas à calmer la colère. Beaucoup plus d’Étasuniens sont bien conscients aujourd’hui que les problèmes, tel celui de ce racisme prévalant, ne peuvent plus être traités comme une série d’anecdotes mais est un problème social systémique. Certainement, les revendications et actions de rue n’amèneront pas la révolution (encore que…) mais comme avec les Gilets Jaunes, il est plausible d’imaginer un combat à long terme se greffant à d’autres mouvements de revendications vers le changement social.
Nous complétons ce point sur la situation par l’analyse d’un militant communiste américain et youtubeur, Caleb Maupin.
Analyste du communiste états-unien, Caleb Maupin, sur la situation aux USA :
Les évènements en cours dans la plus grande puissance capitaliste mondiale concernent aussi les travailleurs de la France, pays vassal comme ils concernent le reste du monde.
C’est pourquoi nous proposons ci-dessous les analystes de Caleb Maupin, citoyen états-unien et personnalité du communisme aux États-Unis.
Nous proposons les trois vidéos suivantes assorties de traduction: »Les USA en révolte. Une crise de dimension nationale » parties 1 et 2
« Qui est derrière Joe Biden? Des divisions au sein de la classe dominante »