Retrouvez ici les discours prononcés par les délégations communistes qui nous ont fait l’honneur de leur visite sur le stand du PRCF.
Nous publierons dés que nous les aurons reçues les allocutions des camarades cubains et britanniques.
L’Ambassade du Bélarus en France salue les participants à la Fête de l’Humanité et exprime sa gratitude aux organisateurs pour nous avoir donné la parole.
Il est symbolique qu’aujourd’hui, 17 septembre, le Bélarus célèbre l’un de ses principaux jours fériés, la Journée de l’unité nationale, qui coïncide avec l’anniversaire du début de la campagne de libération en 1939 de l’Armée rouge en Bélarus Occidental, à la suite de laquelle le peuple bélarussien, divisé en vertu du traité de paix de Riga de 1921, a été réuni une fois de plus. Cette fête nous rappelle l’importance de la solidarité et de l’harmonie dans la société. Elle appelle les personnes de différents groupes sociaux, ethniques et religieux à s’unir et à travailler pour le bien-être commun du pays.
Dans le même temps, nous devons affirmer que la situation tendue dans le monde et directement à nos frontières, la pression des sanctions ne nous permettent pas d’être absolument calmes et confiants dans l’avenir. Les pays de l’OTAN continuent de promouvoir leur politique d’expansion, en renforçant leur présence militaire autour du Bélarus.
Nous constatons que les pays de l’UE et les États-Unis d’Amérique arment maintenant notre voisin, la Pologne, à un rythme accéléré. Ainsi, un autre foyer de tension est créé, un autre bastion pour l’agression du pays le plus agressif du monde et, malheureusement, le plus puissant – les États-Unis d’Amérique.
Dans le même temps, les autorités de notre pays ont déclaré à plusieurs reprises que le Bélarus était prêt à rétablir de bonnes relations avec ses voisins, qui, comme nous le savons, n’ont pas été choisis. En fait, même si nos intérêts nationaux, nos valeurs et nos traditions diffèrent, nous, les pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest, notre maison commune, pourrions et devrions nous développer ensemble. Nous pouvons être intéressants et utiles les uns aux autres dans tous les domaines – économique, scientifique, éducatif, culturel.
Cependant, en réponse à tous nos messages, nous ne recevons que des accusations et des menaces, ce qui montre qu’il n’y a aucun intérêt à normaliser les relations.
Fermement attaché aux principes de la construction d’un monde juste pour tous les États sans exception, le Bélarus s’efforce constamment de trouver des solutions de compromis et des solutions au sein de divers forums internationaux.
Malgré les déclarations répétées de la partie bélarussienne sur la nature contre-productive de la politique de sanctions, l’Union européenne a imposé de nouvelles sanctions contre le Bélarus le 3 août.
Nous rejetons fermement les fausses accusations utilisées par l’UE pour justifier les nouvelles sanctions contre le Bélarus. La décision d’imposer des sanctions était initialement basée sur des hypothèses exagérées concernant « l’implication du Belarus dans l’agression russe », ainsi que sur une croyance erronée dans l’efficacité de la politique de sanctions en tant que telle.
Nous considérons ces mesures non seulement comme une continuation de la politique inamicale de l’Union européenne à l’égard de notre pays et une nouvelle tentative d’ingérence flagrante dans les affaires intérieures d’un État souverain, mais aussi comme un nouvel élément de concurrence déloyale.
Notre position sur le caractère inacceptable des sanctions est claire, cohérente et a été communiquée à plusieurs reprises aux représentants de l’Union européenne : les mesures coercitives unilatérales sont illégales, car elles violent directement le droit international et la prérogative du Conseil de sécurité des Nations unies, seul organe habilité à prendre de telles décisions.
L’inefficacité et la futilité des sanctions et leur impact négatif, y compris sous la forme d’un boomerang sur les initiateurs de ces mesures, ont été prouvés depuis longtemps dans la pratique et sont évidents pour toutes les personnes impartiales.
Si Bruxelles pense que nous n’avons rien pour remplacer les importations de produits de consommation en provenance des pays de l’UE, ces calculs sont clairement erronés. Il n’y a pas de vide en matière de produits de base. Si l’UE ne veut pas développer le commerce bilatéral, le Bélarus maintiendra des liens économiques avec la Chine et d’autres pays qui nous sont favorables.
Si l’Union européenne veut faire baisser notre économie par des sanctions, ce calcul est vain : le Bélarus a récemment connu une tendance constante à la croissance économique.
Nous considérons que les arguments de Bruxelles concernant le prétendu soutien du peuple bélarussien sont hypocrites et visent des gains à court terme. L’inclusion dans la liste des sanctions de grandes entreprises bélarussiennes, qui emploient plusieurs milliers de citoyens ordinaires, viole directement leurs droits sociaux et économiques et sape leurs moyens de subsistance. Ainsi, les droits des Bélarussiens ordinaires sont sacrifiés par l’Union européenne aux intérêts géopolitiques d’autres personnes. Il est évident que de telles méthodes ne contribuent en rien à restaurer l’image positive de l’UE aux yeux des Bélarussiens.
En 2021, les syndicats bélarussiens ont recueilli plus d’un million de signatures de travailleurs bélarussiens contre les sanctions de l’UE et les ont soumises à la délégation de l’UE à Minsk et aux structures européennes à Bruxelles. Au lieu d’écouter l’opinion de ces personnes, l’UE a poursuivi sa politique de sanctions anti-humaines.
Nous sommes particulièrement préoccupés par les actions irresponsables des voisins européens du Bélarus, notamment la Pologne et la Lituanie.
Ils ferment systématiquement les frontières aux citoyens et aux marchandises. Nous pensons que l’une des raisons de ces mesures est le refus des autorités de ces pays d’autoriser leurs propres citoyens à entrer au Bélarus afin qu’ils puissent voir de leurs propres yeux la situation dans notre pays et profiter de l’hospitalité bélarussienne.
La complication des conditions de transit par le Bélarus a un impact sur les transporteurs d’autres pays, y compris ceux qui sont favorables à l’Union européenne. Les politiciens polonais menacent la Chine en disant que nous fermerons le transit chinois et que nous laisserons les Chinois influencer les autorités bélarussiennes.
Sous prétexte de s’opposer à la « menace migratoire », les Polonais construisent des clôtures et des barrières le long de la frontière dans la Forêt de Białowieża, causant ainsi de graves dommages à l’écosystème unique de l’Europe, tandis que l’Union européenne garde le silence et fait comme si rien ne se passait.
En bref, un nouveau « rideau de fer » à part entière est en train d’être érigé, et c’est l’Occident qui en est l’instigateur.
La rhétorique des politiciens de Pologne et des États baltes a atteint le point d’appeler à la fermeture complète des frontières. De telles menaces sont absolument irresponsables et dangereuses.
La crise migratoire qui a éclaté en 2021 a été utilisée par l’UE pour prendre des sanctions injustifiées contre le Bélarus, y compris contre de grandes entreprises bélarussiennes et contre Belavia. Le Belarus a proposé à l’UE de se joindre à ses efforts pour résoudre cette crise, mais cela lui a été refusé, bien que notre étroite coopération, en particulier avec nos voisins, nous ait permis de contrer avec succès les risques migratoires.
Le Bélarus continue de remplir ses obligations en matière de protection de la frontière avec l’UE. Nous poursuivons une coopération constructive sur ces questions avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations. Nous nous efforçons constamment de supprimer les filières d’immigration clandestine ; des dizaines d’organisateurs et de facilitateurs ont été arrêtés. Des dizaines d’agences de voyage se sont vu retirer leur licence pour avoir enfreint les règles en matière de migration et de visa. La délivrance de visas touristiques aux ressortissants de l’Afghanistan, du Yémen, de la Somalie et de la République démocratique du Congo a été interrompue. Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, plus de 5 000 étrangers ont été expulsés du Bélarus, et chacun d’entre eux coûte une somme importante à notre budget.
En fait, la croissance des flux migratoires reflète la situation désastreuse des pays d’origine principale des réfugiés et des migrants. C’est le résultat des activités quasi-démocratiques des pays de l’OTAN et de l’UE dans ces pays. Dans le même temps, les migrants n’utilisent le Bélarus que pour le transit sur l’une des routes vers les pays de l’UE et le Royaume-Uni. Comme l’a récemment souligné avec éloquence l’ancien président français N. Sarkozy, compte tenu du taux de croissance démographique en Afrique, la crise migratoire n’a même pas encore commencé !
L’Occident tente également de justifier le durcissement des sanctions à l’encontre du Bélarus en invoquant la question « exagérée » du déploiement d’armes nucléaires tactiques russes (ANT) sur notre territoire.
À cet égard, nous tenons à affirmer en toute responsabilité que la coopération militaire entre le Bélarus et la Russie dans le domaine du renforcement des capacités de défense et de la sécurité nationale s’effectue dans le strict respect des normes du droit international.
Au cours des deux dernières années et demie, le Bélarus a été soumis à une « agression hybride », c’est-à-dire à une pression politique, économique et informationnelle sans précédent de la part des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de leurs alliés de l’OTAN et des États membres de l’Union européenne. Cette ingérence directe et grossière dans les affaires intérieures d’un État indépendant est en contradiction directe avec les engagements pris par les signataires du mémorandum sur les garanties de sécurité dans le cadre de l’adhésion du Bélarus au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Cette pression s’accompagne d’un renforcement des capacités militaires sur le territoire des États membres de l’OTAN voisins, à proximité immédiate des frontières du Bélarus. L’exemple le plus éloquent est la militarisation rapide et menaçante de la Pologne et de la Roumanie (fourniture de systèmes Patriot capables d’entretenir des ANT).
Naturellement, nous ne pouvions rester indifférents à l’intensification des activités militaires et des stocks d’armes le long de nos frontières sud et ouest. Dans ce contexte, les dirigeants du Bélarus et de la Russie ont décidé conjointement de déployer des armes nucléaires tactiques au Bélarus. Cette mesure a pour seul objectif de dissuader toute agression armée directe contre notre État et est exclusivement de nature rétrospective. Le président du Bélarus l’a souligné à plusieurs reprises.
Les accusations de l’UE contre le Bélarus de violer le TNP sont plus qu’étranges. Tout le monde sait qu’il ne s’agit pas d’une nouveauté dans le domaine de la coopération militaire entre puissances nucléaires et non nucléaires. Nous aimerions que l’on nous explique en quoi le stockage de plus de 150 unités d’armes nucléaires tactiques appartenant aux États-Unis d’Amérique sur le territoire de plusieurs États européens membres de l’OTAN (Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Italie et autres) est conforme aux normes du droit international.
Le durcissement de la politique de sanctions par Bruxelles compromet les possibilités de retour à un niveau acceptable des relations entre le Bélarus et l’Europe et témoigne du désintérêt de l’UE pour le dialogue en tant que moyen de résoudre les contradictions interétatiques.
Dans le même temps, le Bélarus ne se ferme pas à l’Occident et est prêt à reprendre et à maintenir une coopération de bon voisinage mutuellement bénéfique sur la base de l’égalité des droits et du respect des intérêts de chacun.
Merci de votre attention,
Сhargé d’affaires du Bélarus en France
Kiryl HRUSHEUSKI
Sous la bannière de l’anti-impérialisme, éliminons la source de la guerre et avançons vers la victoire finale
Stephen Cho | Coordinateur du Forum coréen international, organisateur de la Plateforme mondiale anti-impérialiste
Le 13 septembre 2023, le président nord-coréen Kim Jong Un et le président russe Vladimir Poutine se sont entretenus au cosmodrome de Vostochny, en Russie. Les dirigeants des deux pays, qui disposent des armes et des ressources nécessaires l’un à l’autre, ont échangé leurs points de vue sur la situation régionale et mondiale et sont convenus de renforcer la coopération stratégique dans tous les domaines, y compris militaire et économique.
La Corée du Nord n’est plus celle qui a dû endurer une « marche ardue » au milieu et à la fin des années 1990, juste après l’effondrement de l’Union soviétique, et la Russie n’est plus non plus celle qui a dégénéré en colonie de l’impérialisme occidental sous l’ère de Boris Eltsine. Il n’est pas surprenant que la Corée du Nord socialiste et la Russie capitaliste, qui a un héritage socialiste, coopèrent étroitement et luttent sur un même front anti-impérialiste.
En août dernier, les dirigeants américain, japonais et sud-coréen se sont réunis à Camp David aux États-Unis et ont convenu d’établir de facto une « version asiatique de l’OTAN ». La Corée du Sud a déjà fourni à l’Ukraine des quantités massives d’armes, notamment des obus d’artillerie et des chars, par l’intermédiaire des États-Unis et de la Pologne.
Le président sud-coréen fantoche pro-américain Yoon Suk-yeol, ayant participé au sommet de l’OTAN à Madrid (Espagne) en juin 2022, au sommet du G7 à Hiroshima (Japon) en mai 2023 et au sommet de l’OTAN à Vilnius (Lituanie) en juillet 2023, a déployé des efforts frénétiques pour former une version asiatique de l’OTAN et participer à des manœuvres de guerre nucléaire contre la Corée du Nord. Yoon Suk-yeol pousse la fascisation de la société sud-coréenne, à l’instar des autorités ukrainiennes. Il tente d’arrêter le chef de l’opposition réformiste, accuse les partis progressistes d’être « anti-État » et cherche à tout prix à contrôler les médias.
Face à la pire crise économique et à la ruine des moyens de subsistance de la population, le gouvernement Yoon, dont la cote de popularité a chuté à 20 % moins d’un an après son entrée en fonction, semble n’avoir d’autre choix que la fascisation et la guerre.
Comme vous le savez, la guerre en Ukraine a éclaté en 2022, et aujourd’hui en 2023, la guerre est imminente en Corée du Sud. Qu’il s’agisse de la guerre en Ukraine qui a déjà eu lieu ou de la guerre en Corée du Sud qui est sur le point de se produire, elles ont toutes une chose en commun : elles ont été déclenchées par des provocations impérialistes.
Il en va de même pour la guerre à Taïwan. Selon l’accord conclu entre le président nord-coréen Kim Il Sung et le Premier ministre chinois Zhou Enlai en 1961, et qui a été réaffirmé par le président nord-coréen Kim Jung Un et le président chinois Xi Jinping en 2019, la Corée du Nord et la Chine sont automatiquement vouées à se battre ensemble si l’une d’entre elles entre en guerre contre l’impérialisme. En d’autres termes, si la guerre éclate à Taïwan, la guerre suivra en Corée du Sud, et vice versa.
En bref, aujourd’hui, en septembre 2023, les risques de propagation de la guerre à partir de l’Europe de l’Est et de déclenchement d’une guerre en Asie de l’Est s’accroissent. Tout comme l’Ukraine a menacé la Russie en rejoignant l’OTAN, Taïwan menace la Chine en réclamant sa séparation et son indépendance, et la Corée du Sud menace la Corée du Nord en menant des exercices de guerre nucléaire. La fameuse « stratégie du grand échiquier » de Zbigniew Brezinski et les « révolutions colorées » qui se produisent partout ne sont pas seulement dirigées contre la Russie, mais aussi contre la Chine. Pour la Chine, Taïwan est l’intérêt le plus central parmi tous ses intérêts centraux, une question vitale, tout comme l’Ukraine est « la ligne Maginot » que la Russie ne peut plus concéder.
Pour la Chine et la Corée du Nord, la guerre à Taïwan et la guerre en Corée du Sud ne sont que des guerres justes, comme la guerre anti-impérialiste étant la cible de la lutte, et comme la guerre de libération nationale et la guerre d’unification nationale étant l’objectif de la lutte. Pour la Russie, la guerre en Ukraine est une guerre anti-impérialiste et antifasciste contre l’OTAN et les autorités néo-nazies, qui sont les cibles de la lutte. C’est une guerre de libération pour sauver le peuple russe de l’oppression et des massacres perpétrés par les groupes néo-nazis. C’est une guerre juste, une guerre préventive pour se défendre contre l’invasion des impérialistes occidentaux, lesquels tentent de transformer la Russie en une seconde Yougoslavie. Il ne fait aucun doute que l’analyse scientifique de la situation et l’établissement d’une stratégie révolutionnaire, inébranlable face à toute la propagande déversée, sont des tâches essentielles pour les forces communistes.
Si la guerre en Ukraine a déjà éclaté en Europe de l’Est, si les guerres à Taïwan et en Corée du Sud commencent, cela deviendra certainement une Troisième Guerre mondiale. Dans ce cas, la guerre en Ukraine aura été le début de la Troisième Guerre mondiale, et les guerres à Taïwan et en Corée du Sud seront inscrites dans l’histoire de l’humanité comme le moment où la Troisième Guerre mondiale a battu son plein.
Les forces impérialistes tentent de créer une nouvelle structure de confrontation par le biais d’une guerre limitée, c’est-à-dire une guerre locale, par procuration et hybride, tout en sacrifiant l’Ukraine, Taïwan et la Corée du Sud. Les forces impérialistes, qui ont mené la « guerre froide » juste après la Seconde Guerre mondiale, préparent la « nouvelle guerre froide » en déclenchant une Troisième Guerre mondiale. Ces forces impérialistes, qui se moquent de leur victoire dans la « guerre froide », ont l’illusion stupide qu’elles peuvent également gagner dans la « nouvelle guerre froide ».
Ayant déjà diabolisé la Russie, les forces impérialistes se lancent dans une aventure dangereuse pour échapper à une crise politique et économique sans précédent en diabolisant non seulement la Corée du Nord, mais aussi la Chine, qui est devenue une puissance mondiale et menace l’hégémonie globale des États-Unis.
Comme le prouve de guerre en Ukraine qui dure depuis un an et demi, la tactique visant à isoler et à affaiblir la Russie a été indubitablement anéantie. Au contraire, la Russie est devenue plus forte militairement, politiquement et économiquement, et les États-Unis et l’Europe subissent des troubles par leur situation opposée.
Les forces impérialistes tentent de nier le fait que non seulement la Chine mais aussi la Corée du Nord sont des puissances nucléaires et balistiques comme la Russie, mais la réalité est la réalité. La stratégie impérialiste selon laquelle l’OTAN sans les États-Unis, c’est-à-dire l’impérialisme occidental luttant contre la Russie en Europe de l’Est, tandis que les États-Unis et le Japon lutteraient contre la Chine et la Corée du Nord en Asie de l’Est, n’est pas sûre de l’emporter, même par leur simulation stratégique. En même temps, la stratégie selon laquelle les forces impérialistes, y compris les États-Unis, vaincront simultanément sur trois champs de bataille (Ukraine, Taïwan, Corée du Sud) est totalement imprudente. Le concept même de guerre par procuration contient le sens d’user l’adversaire plutôt que de le vaincre.
La progression de la Seconde Guerre mondiale en tant que guerre antifasciste, en comparaison avec la Première Guerre mondiale qui était une guerre inter-impérialiste, est pleinement démontrée par le fait qu’elle a permis de passer d’un faible nombre d’États socialistes à l’émergence de nombreux États socialistes à l’échelle mondiale. En fait, les puissances impérialistes n’ont pas osé mener une guerre inter-impérialiste après la Seconde Guerre mondiale.
Lorsque la Troisième Guerre mondiale battra son plein et que la défaite de l’impérialisme deviendra plus évidente non seulement en Europe de l’Est mais aussi en Asie de l’Est, l’humanité connaîtra au niveau mondial la situation politique encourageante d’une nouvelle grande poussée identique à celle de la période de la Seconde Guerre mondiale. En ce sens, il est indéniable que l’époque actuelle est une période de grand tournant dans l’histoire de l’humanité.
Sur la base de l’analyse scientifique de cette situation politique internationale, la Plateforme mondiale anti-impérialiste (La Plateforme) a vu le jour en octobre de l’année dernière à Paris, en France, lançant un appel à la lutte anti-impérialiste à l’échelle mondiale. C’est la raison pour laquelle les trois principaux objectifs de la Plateforme sont la lutte de masse anti-impérialiste, la bataille idéologique contre l’opportunisme et le renforcement des forces communistes internationales.
La Plateforme a tenu des conférences internationales en décembre 2022 à Belgrade, en Serbie, en mars 2023 à Caracas, au Venezuela, et en mai dernier à Séoul, en Corée du Sud, et a mené la lutte commune anti-impérialiste mondiale. En outre, elle prévoit d’organiser un événement anti-impérialiste à Athènes, en Grèce, en novembre prochain, à l’occasion des 50 ans du soulèvement de l’université polytechnique qui a mis fin à la dictature militaire, et d’organiser des événements anti-impérialistes à grande échelle en Afrique et en Asie centrale l’année prochaine.
La Plateforme luttera ensemble et gagnera ensemble, en particulier avec les peuples du tiers monde, qui ont été les victimes directes de l’impérialisme.
Pour nous, les slogans « Travailleurs de toutes les nations, unissez-vous » et « Les peuples unis ne seront jamais vaincus » sont des convictions scientifiques inébranlables, malgré l’oppression et les épreuves. Portant haut la bannière de l’anti-impérialisme et du socialisme, nous nous unissons fermement sur un seul front contre un ennemi commun, nous éliminons les racines de la guerre et nous avançons vers le jour de la victoire finale où les peuples deviendront les véritables maîtres de la société.
Le Parti communiste de Belgique est jeune de 100 ans
En juin 2023, le Parti communiste de Belgique a tenu son 37e congrès. Le parti a décidé d’accepter une nouvelle déclaration politique (programme), de nouveaux statuts (charte), et a élu un nouveau comité central et un nouveau responsable politique du parti.
Le parti a pris position sur la guerre réelle en Ukraine : il ne suit plus la théorie d’une guerre « inter-impérialiste » et appelle maintenant à rejoindre l’alliance mondiale contre l’OTAN et l’impérialisme américain.
Le parti s’efforce de participer au mouvement communiste international.
Le Parti communiste de Belgique, fondé en 1922, a un passé glorieux. Il était membre de la IIIe Internationale. En 1936, il a mené des grèves ouvrières pour le droit aux congés payés. En 1936 en Espagne éclatait la guerre civile du gouvernement du Front Populaire (communistes, socialistes et républicains) contre le putchiste général Franco, soutenu militairement par l’Allemagne nazi et l’Italie fasciste. Beaucoup de communistes belges ont rejoint les Brigades Internationales en Espagne et y ont même dirigé des brigades. De ces expériences, en 1940 pendant l’occupation Nazi de Belgique, ils ont profité pour organiser les premiers actes de résistance. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le parti a mené la résistance armée en Belgique contre l’occupation nazie, donnant au parti une énorme autorité après la guerre. Pendant l’occupation nazie de la Belgique, en mai 1941, le chef du parti communiste Julien Lahaut, a mené la grève de 100.000 travailleurs contre l’occupation, bloquant la production d’armes pour l’armée nazie. Après la guerre, le parti mena les grèves contre le retour du roi Léopold III, qui avait dîné avec Hitler, capitula, puis s’enfuit en Autriche. Lorsque son fils, le roi Baudouin , prêta serment en tant que nouveau roi, le 17 juillet 1950, au parlement belge, des communistes ont crié: « Vive la république ! » Pour cette raison, quelques jours plus tard, le leader des communistes Lahaut a été tué, à la porte d’entrée de sa maison, par des anticommunistes. Personne n’a jamais été condamné pour le meurtre.
Déjà pendant la guerre, le Parti communiste avait une ligne politique pour vaincre le fascisme-nazisme, mais pas une ligne politique (comme en Grèce) pour conquérir le pouvoir en Belgique après avoir chassé les nazis. Immédiatement après la guerre, la résistance armée comptait 40 000 hommes, et les gendarmes belges du gouvernement, revenus de Londres, ne comptaient plus que 7 000 hommes. Mais la direction du Parti communiste ne s’est pas opposée à l’ordre de désarmer les partisans. Les résistants se sont opposés, ont refusé de désarmer et ont manifesté dans les rues de Bruxelles
Après la libération en 1945, le parti a accepté le contrôle américano-britannique sur la Belgique. En 1944, 1945, 1946 et jusqu’en mars 1947, le Parti communiste de Belgique participe au gouvernement belge, avec les partis socialiste et libéral belge. En 1954, le Congrès de Vilvorde rejette le concept de « dictature du prolétariat ». Le parti a sombré dans l’utopie de la démocratie bourgeoise et du parlementarisme, dans la foulée d’une possible entente avec la social-démocratie. Cela faisait partie du courant révisionniste mondial du mouvement communiste international, représenté par Nikita Khrouchtchev au 20e Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique en 1956. Ce courant a abandonné les principes de la lutte des classes, de la révolution et de la dictature du prolétariat. Dans les pays socialistes, il a dit que l’État était « l’État de tout le peuple » et le parti « le parti de tout le peuple ». En URSS, les réformes de l’économie de marché ont été menées aux dépens de la planification socialiste. Dans les pays capitalistes, la manière parlementaire pacifique de prendre le pouvoir a été promue.
Fin février 1961, après la fin de la grève générale de l’hiver 1960-1961 contre l’Eenheidswet (loi d’unité), le dirigeant du syndicat socialiste FGTB André Renard, fonde le « Mouvement populaire wallon ». L’objectif était de remplacer la lutte contre le capitalisme et pour la révolution par des « réformes structurelles anticapitalistes» et du « fédéralisme », entendus comme la lutte de la Wallonie contre la Flandre. « Orienter la lutte vers une solution wallonne ». La direction du Parti communiste admet alors la division du parti entre une aile wallonne et une aile flamande. Le Parti communiste a pris ses distances avec l’Union soviétique et a repris la propagande contre les interventions de l’Union Soviétique lors des événements de Prague (1968) et en Afghanistan (1979). Robert Dussart : « Je ne veux rien avoir à faire avec un parti qui a du sang sur les mains. »
En mars 1989, le PCB choisit de se scinder en deux partis distincts, le Kommunistische Partij (KP) dans le nord du pays et le Parti communiste Wallonie-Bruxelles (PC), fédéralisation amorcée dans les années 60-61. Dans les années 1980 et 1990, au moment de la contre-révolution en Union soviétique, il n’y avait plus de clarté idéologique ni d’unité au sein du PCB puis, après la scission linguistique, au sein du PCB et du KP, qui ont cessé d’exister en 2009. Dans les années 1980, certaines sections ont soutenu Solidarnosc en Pologne. Certains membres, y compris dans la direction, ont suivi Gorbatchev ou remis en question l’utilité même du parti en voulant changer son nom ou en faire un groupe de réflexion de gauche. Cela a conduit à une déconnexion des luttes, à une confusion idéologique dans les documents sur la démocratisation pendant la contre-révolution. Politiquement, le Parti communiste Wallonie-Bruxelles a participé à des fronts électoraux sans clarté, tantôt avec les sociaux-démocrates, tantôt avec les trotskystes, tantôt avec les Verts ou plus difficilement avec le PTB. La contre-révolution a également créé une désillusion dans la classe ouvrière et sans clarté dans le parti, peu de gens nous ont rejoints, créant un fossé générationnel avec l’ancienne génération, le parti était de plus en plus déconnectée des luttes. Le parti mourait petit à petit. C’est un long processus qui, à partir des années 2000, a conduit à la transformation du Parti communiste en une section régionale du Parti de la gauche européenne.
Le Parti communiste de Belgique a 100 ans d’histoire, avec des pages splendides, mais aussi avec 64 ans de révisionnisme, dont nous devons faire le bilan.
Cette ligne révisionniste a été stoppée lors du 36e Congrès du Parti communiste de Belgique en 2018-2019. Le Parti communiste de Belgique a réaffirmé la vision originale du parti du 1er Congrès de 1921, qui s’alignait sur les principes du parti léniniste du Parti communiste de l’Union soviétique (bolcheviks). Le parti a tenu le 37e Congrès pour élaborer les intentions du 36e Congrès politiquement, idéologiquement et organisationnellement.
Le Document politique déclare : « Le Parti communiste de Belgique reste fidèle aux enseignements de Marx, Engels et Lénine.
Une première spécificité fondamentale est le caractère révolutionnaire de notre pensée et de notre action politique. Le but des communistes est le renversement du capitalisme et la construction du socialisme vers le communisme. Nous ne partageons donc pas les conceptions social-démocrates qui prétendent organiser la société capitaliste et en effacer les effets les plus néfastes. Il est clair que nous soutenons les travailleurs dans leur lutte pour leurs revendications.
Mais il s’agit avant tout pour les communistes de faire prendre conscience au prolétariat qu’il faudra plus qu’une politique réformiste pour changer la société et que seul un mouvement politique et social de grande importance, organisé dans notre pays mais aussi à l’échelle internationale, peut lancer un processus révolutionnaire de profondes transformations vers une société socialiste.
Aujourd’hui, la première responsabilité de tous les peuples du monde et de la classe ouvrière internationale est de construire une alliance mondiale, de résister à la guerre impérialiste menée par les États-Unis et d’éliminer l’impérialisme américain et l’OTAN. Ceci: dans tous les pays, sur tous les continents et partout dans le monde.
Nous invitons tous les mouvements sociaux, partis et pays à se joindre à nous dans nos efforts pour unir les peuples du monde. Ensemble, nous avons le pouvoir de tenir tête au bloc impérialiste dirigé par les États-Unis et de renverser le système colonial qui apporte l’instabilité, la pauvreté et les violations des droits de l’homme aux masses par la répression politique, le pillage économique et la coercition militaire. Les participants à cette alliance doivent développer de larges organisations de front dans leurs propres pays et des actions de masse concrètes et pratiques contre les États-Unis – l’impérialisme et l’OTAN. En tant que parti communiste, nous devons donc intervenir activement dans les mouvements de paix, en Belgique et à l’international, et contribuer à leur renaissance et à leur radicalisation en construisant le front anti-impérialiste. »
The Communist Party of Belgium is 100 years young
In June 2023 the Communist Party of Belgium held its 37th congress. The party decided to accept a new Political Statement (Program), new Statutes (Charter), and elected a new central committee and a new Political Responsible of the Party.
The party took a standpoint about the actual war in Ukraine: it follows no longer the theory of “an inter-imperialist” war and now appeals to join the world wide anti-Nato, anti-US imperialist alliance.
The party strives to participate in the international communist movement.
The Communist Party of Belgium, founded in 1922, has a glorious past. It was a member of the Third International. In 1936, it led workers’ strikes for the right to paid holidays. In 1936 in Spain broke out the civil war of the Popular Front government (communists, socialists and republicans) against the putschist general Franco, militarily supported by Nazi Germany and fascist Italy. Many Belgian communists joined the International Brigades in Spain and even led brigades there. From these experiences, in 1940 during the Nazi occupation of Belgium, they took the opportunity to organize the first acts of resistance. During World War II, the party led the armed resistance in Belgium against the Nazi occupation, giving the party enormous authority after the war. During the nazi-occupation of Belgium, in May 1941, the leader of the communist party Julien Lahaut, led the strike of 100.000 workers against the occupation, blocking the production of arms for the Nazi army. After the war, the party led the strikes against the return of the king Leopold III, who had dined with Hitler, capitulated, and then fled to Austria. When his son, king Boudewijn, took the oath as the new king, in July 1950 17th , in the Belgian parliament, communists shouted : “Long live the republic !” For this reason, a few days later the leader of the communists Lahaut was shot at the front door of his house by anti-communists. No-one was ever convicted for the murder,
Already during the war, the Communist Party had a political line to defeat fascism-Nazism, but not a political line (as in Greece) to conquer power in Belgium after driving out the Nazis. Directly after the war, the armed resistance numbered 40,000 men, and the Belgian gendarmes of the government, returned from London, numbered only 7,000 men. But the leadership of the Communist Party did not oppose the order to disarm the partisans. Resistance fighters opposed, refused to disarm and demonstrated in the streets of Brussels
After the liberation in 1945, the party accepted US-British control over Belgium. In 1944, 1945, 1946 and until March 1947, the Communist Party of Belgium participated in the Belgian government, together with the Belgian Socialist and Liberal Parties. In 1954, the Vilvoorde Congress rejected the concept of the « dictatorship of the proletariat ». The party fell in the utopia of bourgeois democracy and parlementarism, hoping for an alliance with the social-democracy. This was part of the world revisionist current in the international communist movement, which was represented by Nikita Khrushchev at the 20th Congress of the Communist Party of the Soviet Union in 1956. This current has abandoned the principles of revolution and the dictatorship of the proletariat. In socialist countries, it said that the state was « the state of all the people » and the party « the party of all the people. » In the USSR, market economy reforms were carried out at the expense of socialist planning. In capitalist countries, the peaceful parliamentary way to take power has been promoted.
At the end of February 1961, after the end of the general strike of the winter of 1960-1961 against the Eenheidswet (Law of Unity) of the reactionary government, the leader of the socialist trade union FGTB André Renard, founded the « Walloon Popular Movement ». The aim was to replace the struggle against capitalism and for revolution with « anti-capitalist structural reforms » and « federalism », understood as the struggle of Wallonia against Flanders. « Direct the struggle towards a Walloon solution ». The leadership of the Communist Party then admitted the division of the party between a Walloon wing and a Flemish wing. The Communist Party distanced itself from the Soviet Union, and resumed anti-USSR propaganda during the events in Prague (1968) and Afghanistan (1979). Robert Dussart: « I don’t want anything to do with a party that has blood on its hands. »
In March 1989, the PCB chose to split into two separate parties, the Kommunistische Partij (KP) in the north of the country and the Communist Party Wallonia-Brussels (PC), a federalization that had begun in the years 60-61. In the 1980s and 1990s, at the time of the counter-revolution in the Soviet Union, there was no longer ideological clarity or unity within the PCB and then, after the linguistic split, within the PCWB and the KP, which ceased to exist in 2009. In the 1980s, some sections supported Solidarnosc in Poland. Some members, including in the leadership, followed Gorbachev or questioned the very usefulness of the party by wanting to change its name or turn it into a left-wing think tank. This led to a disconnection of struggles, ideological confusion in documents on democratization during the counterrevolution. Politically, the Communist Party Wallonia-Brussels participated in electoral fronts without clarity, sometimes with the Social Democrats, sometimes with the Trotskyists, sometimes with the Greens or more difficult with the PTB. The counter-revolution also created disillusionment in the working class and without clarity in the party, few joined us, creating a generational gap with the older generation increasingly disconnected from the struggles. The party was dying little by little. It is a long process that, starting in the 2000s, led to the transformation of the Communist Party into a regional section of the Party of the European Left.
The Communist Party of Belgium has a 100 years history, with splendid pages, but also with 64 years of revisionism, of which we have to make up the balance.
This revisionist line was stopped at the 36th Congress of the Communist Party of Belgium in 2018-2019. The Communist Party of Belgium reaffirmed the original vision of the party of the 1st Congress of 1921, which aligned itself with the Leninist party principles of the Communist Party of the Soviet Union (Bolsheviks). The party held the 37th Congress to elaborate the intentions of the 36th Congress politically, ideologically and organizationally.
The Political Document states: “The Communist Party of Belgium remains faithful to the teachings of Marx, Engels and Lenin.
A first fundamental specificity is the revolutionary character of our thought and our political action. The goal of communists is the overthrow of capitalism and the construction of socialism towards communism. We therefore do not share the social-democratic conceptions which claim to organize capitalist society and erase its most harmful effects. It is clear that we support workers in their fight for their demands.
But it is above all a question for communists to make the proletariat aware that it will take more than a reformist policy to change society and that only a political and social movement of great importance, organized in our country but also on an international scale, can launch a revolutionary process of profound transformations towards a socialist society.
Today, the first responsibility of all peoples throughout the world and the international working class is to build a global alliance, to resist the US-led imperialist war and to eliminate US imperialism and NATO. This: in every country, on every continent and all over the world.
We invite all social movements, parties and countries to join us in our efforts to unite the peoples of the world. Together, we have the power to stand up to the US-led imperialist bloc and overthrow the colonial system that brings instability, poverty and human rights violations to the masses through political repression, economic plunder and military coercion. The participants in this alliance must develop broad front organizations in their own countries and concrete and practical mass actions against the United States- imperialism and NATO. As a communist party, we must therefore actively intervene in peace movements, in Belgium and internationally, and contribute to their revival and radicalization by building the anti-imperialist front.”
FÊTE DE L’HUMANITE,
Meeting internationaliste du Pôle de Renaissance Communiste en France
Plessis-Pâté, France
17 septembre 2023
Intervention
de la cellule France
de la Fédération des Étrangers du Partito Comunista
Lénine, a rédigé ce texte à la fin de 1922 et il a été publié en 1924 dans la Pravda, quelques semaines après sa mort.
« Imaginons un homme qui effectue l’ascension d’une montagne très élevée, abrupte et encore inexplorée. Supposons qu’après avoir triomphé de difficultés et de dangers inouïs, il a réussi à s’élever beaucoup plus haut que ses prédécesseurs, mais qu’il n’a tout de même pas atteint le sommet. Le voici dans une situation où il est non seulement difficile et dangereux, mais même proprement impossible, d’avancer plus loin dans la direction et le chemin qu’il a choisis. Il lui faut faire demi-tour, redescendre, chercher d’autres chemins, fussent-ils plus longs, mais qui lui permettent de grimper jusqu’au sommet. La descente, à partir de cette altitude jamais encore atteinte à laquelle se trouve notre voyageur imaginaire, offre des difficultés et des dangers plus grands encore, peut-être, que l’ascension : les faux pas le guettent ; il voit malaisément l’endroit où il pose son pied ; il n’a plus cet état d’esprit particulier, conquérant, que créait la marche assurée vers le haut, droit au but, etc. Il lui faut s’entourer d’une corde, perdre des heures entières pour creuser au piolet des marches ou des endroits où il puisse accrocher solidement la corde ; il lui faut se mouvoir avec la lenteur d’une tortue, et de plus, il doit se mouvoir en arrière, vers le bas, en s’éloignant du but ; et il ne voit pas encore si cette descente terriblement dangereuse et fatigante s’achèvera, s’il trouvera une autre voie assez sûre, qui permettra à nouveau d’avancer avec plus de courage, plus de rapidité et en suivant une ligne plus droite, vers le haut, vers le sommet. »
Chers camarades, femmes et hommes, du Pôle de Renaissance Communiste en France, tout d’abord, merci de nous avoir invités à votre stand, aux conférences que vous avez organisées et à ce rassemblement internationaliste lors de cette fête de l’Humanité 2023. Je vous présente, comme aux autres partis communistes, les salutations du Secrétaire Général du Partito Comunista Alberto Lombardo, du président honoraire Marco Rizzo (engagé en ce moment dans une kermesse électorale en Italie du nord, à Trente et dans la fête de Democrazia Sovrana e Popolare c’est-à-dire l’union ouvrière et sociale que le Parti Communiste a construite pour lutter contre l’impérialisme capitaliste dans le monde et en Italie, en particulier), également le salut fraternel de notre Comité central, de la Fédération des Italiens de l’étranger du Partito Comunista et de son secrétaire Massimo Mauro.
Ces dernières années, non seulement nos discussions se sont intensifiées, mais aussi la participation à des événements de Solidnet à La Havane, Caracas, Ankara et Rome dernièrement. Notre jeunesse communiste était en Chine, la Fédération étrangère était présente le 1er mai à Bruxelles et à Lisbonne il y a deux semaines à la fête Do Avante, les rencontres en ligne avec de nombreux partis de l’initiative internationale sont également fondamentales, elles permettent surtout de souder les rapports entre nous, très importants dans le cadre de la préparation de la révolution prolétarienne !
Les camarades sont avant tout des frères et dans la phrase du camarade Lénine, il y a tout ce que l’Internationale doit faire. Vous, les Français, comme les Italiens et les Espagnols, vous avez subi l’opprobre de l’eurocommunisme promulgué par Berlinguer, Marchais et Carrillo, qui a, de fait, détruit le mouvement international que, non sans peine, nous essayons de remettre sur pied.
Comme vous le savez peut-être, il y a quelques mois, nous avons proposé, en recueillant près de 400 000 signatures, un référendum contre la guerre, malheureusement le mainstream et les médias italiens, surtout à l’étranger, l’ont ignoré. Avec vous et tous les partis de Solidnet, nous essayons de créer un grand mouvement pour la paix, non seulement en Ukraine, mais là où l’impérialisme occidental dirigé par les États-Unis est en train d’allumer des feux. Comme l’a écrit le secrétaire général du Partito Comunista Alberto Lombardo, « le recul de l’impérialisme français est bienvenu. Les peuples qui s’en débarrassent, s’ils ont eu la force de chasser le premier, trouveront la force de chasser le second, comme nous le montre l’histoire glorieuse du Vietnam. »
Nous ne sommes pas proches de la gauche européenne qui a ses parlementaires à Bruxelles et qui ignore totalement les conditions réelles de vie de la classe ouvrière, nous ne sommes pas (rose) fuchsia comme disent les Italiens, nous sommes des marxistes-léninistes révolutionnaires.
Alors que les droits des travailleurs sont revenus au début des années 1900, les conditions de l’Union Européenne se détériorent à cause de l’échec de l’état fédéral étatsunien, il est temps de porter un coup définitif au capitalisme libéral. Pour ce faire, nous devons tous être unis, tous ensemble, sans contradictions entre nous, mais avec une vision claire : non à l’OTAN, non à l’Union Européenne, non à la Banque Centrale Européenne, non à la capitulation des syndicats de concertation, esclaves des patrons, oui à la paix (donc reprise des négociations), oui pour être souverainistes chez soi, non à l’émigration de l’armée du capital !
Chers camarades, en vous remerciant encore chaleureusement, nous souhaitons à tous que la fête de l’Humanité soit une incitation à la lutte et à la connaissance ! En avant dans la construction du socialisme communiste !
Avanti Popolo Alla Riscossa Bandiera Rossa Trionferà !
La question nationale au Québec et dans le monde (Parti Communiste du Québec, 17 septembre 2023, meeting internationaliste du PRCF sur la fête de l’Humanité).
Face aux forces de droite
Partout où la domination des forces impérialistes se posait, on n’hésitait pas à faire appel non seulement au peuple travailleur, mais aussi à la nation et on appelait également à mener une guerre patriotique contre ces mêmes fascistes.
Dans la conjoncture mondiale d’après guerre, qui du reste, également, joua tout autant un rôle majeur pour insuffler, encourager et appuyer toutes les luttes pour obtenir la décolonisation du tiers monde, sinon encore une fois les communistes, ainsi que l’URSS ?
Force est de reconnaître que ces processus auront laissé en plan, bien d’autres questions nationales.
On ne saurait non plus oublier le fait que plusieurs nations, dont la notre, ne peuvent toujours pas prétendre à être reconnue comme ayant elles aussi le droit à l’autodétermination.
Or, s’il y a une question qui relève justement du combat pour toujours étendre plus tous les principes de démocratie, c’est bien les questions nationales. Et plus les contradictions propres au système capitalise vont en s’aiguisant, puisqu’également incapable de trouver une solution durable à celles-ci, et plus les acquis, parfois acquis de très chaudes luttes peuvent aussi finir par reculer, y compris sur ce plan.
Le fait de ne pas comprendre cela ne peut à la longue que contribuer à vous rendre, que vous le vouliez ou pas, vous-même complice de cette même mondialisation, de même qu’un complice du maintien, en bout de ligne, du statu quo dans l’ordre mondial actuel.
D’où le fait de dire également que la lutte pour le socialisme, en même temps que la recherche d’une plus grande égalité et respect entre toutes les nations, ce qui sous tend du même souffle le fait que celles qui n’ont toujours pas le droit de devenir indépendantes, peuvent facilement se compléter et contribuer au succès ultime de l’une comme de l’autre.
Il y a une époque où les communistes n’avaient effectivement pas autant peur de parler de patriotisme et de mouvement patriotiques. Toujours plus du temps de la 3e Internationale communiste, on allait encore plus loin en caractérisant même les luttes menées contre l’oppression nationale de réserves pour la révolution, au même titre que pouvaient également l’être les luttes menées contre l’oppression des femmes, et/ou les luttes menées contre le fascisme, ou encore le combat pour la paix, de part leurs capacités à mettre en branle toutes sortes d’autres franges de la société dans le processus révolutionnaire, bien au delà de la seule classe ouvrière.
Nous, communistes du Québec sommes d’autre part convaincus du fait que jamais nous ne pourrons accomplir quoique se soit de vraiment constructif et de durable, dans le cadre de notre combat pour le socialisme, si nous ne prenons pas dès le départ aussi à cœur de nous impliquer tout autant dans le combat pour nos propres droits nationaux.
Comme mentionné plus haut, les luttes pour nos droits nationaux ne se posent peut-être plus exactement de la même manière, pour bon nombre de peuples et de nations, puisque certains d’entre vous sont effectivement devenues souveraines, certains depuis longtemps, quoique leur souveraineté reste bien souvent plus formelle qu’autre chose. Mais partout la question de la souveraineté, déjà réalisée ou non, elle, continue de se poser avec non pas moins, mais avec encore plus acuité.
Sans réelle surprise, ce sont souvent les mêmes qui ne comprennent rien à tout cela, qui semblent tout autant incapables de mieux comprendre ce qui peut plus se passer sur la scène internationale, ce qui fait également qu’on les retrouve bien souvent aussi du mauvais bord de la clôture, quand il s’agit de prendre plus position sur telle ou telle autre position, en lien justement avec cette situation internationale.
Nous nous référons notamment au fameux dossier de la guerre en Ukraine.
Au travers de l’Histoire, plus récente, comme plus ancienne, il est également arrivé que les aspirations légitimes de certains peuples puissent être récupérées et détournées de leurs objectifs à des fins réactionnaires, pour faire obstacle à telle ou telle lutte plus globale et/ou pour juste défendre en fait le maintien du statu quo politique et économique.
Ici, au Québec, nous avons également la prétention de dire que la lutte pour notre propre indépendance aurait non seulement un potentiel énorme pour remettre en cause la puissance de l’impérialisme canadien, ainsi que de l’impérialisme américain voisin, mais pourrait tout autant contribuer encore plus au développement d’autres contestations potentiellement toutes aussi révolutionnaires à travers tout le reste du continent américain.
Comment arriver à faire tout cela reviendra du même souffle à chacune des différentes forces révolutionnaires, dans chaque pays et chaque nation.
Parce que même si notre combat est, par nature, international, force est en même temps de reconnaître que ce combat aura forcément aussi une dimension avant tout nationale, de par les conditions qui peuvent en même temps aussi être particulières, pour nous comme pour vous.
Discours SKOJ au meeting JRCF (Yougoslavie)
Chers camarades,
Je vous salue tous chaleureusement au nom de la Ligue de la jeunesse communiste de Yougoslavie (SKOJ). Je tiens tout particulièrement à exprimer notre gratitude à vous, camarades de la JRCF pour l’occasion qui nous est donnée de prendre la parole lors de cette réunion, ainsi que pour votre invitation à la Fête de l’Humanité.
Nous considérons cette réunion comme une opportunité de renforcer notre coopération.
SKOJ est une organisation marxiste-léniniste fondée en 1992 en tant que jeunesse du Nouveau parti communiste de Yougoslavie (NKPJ).
Notre jeunesse, ainsi que notre parti deux ans auparavant, ont été fondés dans une période difficile pour nos peuples, à l’époque de la déstruction du socialisme en Europe de l’Est et du démembrement de la SFR Yougoslavie. Malgré une forte propagande anticommuniste et anti-yougoslave, les jeunes, réunis à SKOJ, ont défendu avec fermeté les droits et l’unité nationale de la classe ouvrière de notre pays.
La SKOJ est aujourd’hui la force dirigeante de la lutte de notre Parti contre l’impérialisme et l’exploitation capitaliste, pour l’alternative socialiste et la perspective communiste.
Dans la Serbie d’aujourd’hui, les jeunes sont confrontés à de nombreux problèmes. Plus de 30 ans après la chute temporaire du temporaire du socialisme et 23 ans après la contre-révolution en Serbie, les jeunes ne voient aucune perspective sous le capitalisme.
Les jeunes ne croient pas aux promesses de vie meilleure faites par tous les gouvernements depuis 2000.
Au lieu de cela, nous assistons à des privatisations continues d’entreprises publiques et même de terres et de ressources naturelles, la désindustrialisation et le renforcement du grand capital étranger dans le pays. Les besoins humains fondamentaux, tels que l’éducation et les soins de santé, sont de plus en plus banalisés, tandis que la sécurité du logement et la propriété des appartements sont devenues un luxe pour les jeunes travailleurs.
Tous ces problèmes, ainsi que la baisse de la qualité de l’éducation et la prolongation des heures de travail, conduisent à une augmentation de la pauvreté et de l’exclusion sociale à la réduction de la qualité de l’éducation et les horaires de travail prolongés, conduisent à l’aliénation de la jeunesse, ce qui mène à la dépression et à d’autres problèmes mentaux.
Le SKOJ, en tant qu’avant-garde de la jeunesse ouvrière, lutte constamment pour organiser les jeunes travailleurs, les étudiants et les lycéens pour défendre leurs intérêts de classe. En plus de la lutte pour des questions concrètes et existentielles, SKOJ tente également d’offrir un espace culturel, éducatif et social alternatif où les gens peuvent se développer et s’épanouir, ainsi que de surmonter l’aliénation imposée par le déclin de la société.
Actuellement, l’un des plus gros problèmes auxquels sont confrontés les jeunes en Serbie est le problème du logement, surtout dans des villes comme Belgrade et Novi Sad. En raison de la forte concentration de capitaux, les jeunes sont contraints de quitter leur domicile pour chercher une meilleure éducation ou un meilleur emploi. Ils sont contraints de quitter leur domicile pour trouver une meilleure éducation ou un meilleur emploi. Ils se retrouvent dans dans les grandes villes surpeuplées, où ils sont obligés de donner parfois jusqu’à 50 % de leurs revenus pour louer des appartements souvent petits et de mauvaise qualité.
pour louer des appartements souvent petits et de mauvaise qualité. La situation s’est encore aggravée à la fin de l’année dernière lorsque
les loyers ont fortement augmenté en raison de l’immigration de personnes originaires d’Ukraine et de Russie. Les travailleurs en
Serbie sont également confrontés à des constructions non planifiées et à l’embourgeoisement de zones urbaines entières. Alors que dans le
socialisme, les meilleurs quartiers des villes étaient réservés aux travailleurs.
Aujourd’hui, les travailleurs sont expulsés vers les périphéries, qui manquent souvent d’installations de base, comme le réseau d’égouts.
En réalité que les logements modernes, dits « de luxe », qui sont construits dans un souci de rentabilité, ont une qualité inférieure à celle des anciens « commie-blocks », construits en fonction des besoins de la population. SKOJ considère la question du logement comme l’un des principaux problèmes existentiels de la jeunesse serbe contemporaine.
C’est pourquoi nous lançons une vaste campagne sur le logement, dont l’objectif est de limiter les loyers et la construction de logements de luxe, en particulier dans les grandes villes, ainsi que de garantir la construction, financée par l’État, d’immeubles d’appartements bon marché pour les jeunes travailleurs. Nous nous battons également pour la construction d’immeubles bon marché pour les jeunes travailleurs.
Les étudiants, organisés dans le Front des étudiants, occupent une place particulière dans la campagne, car les grandes villes universitaires telles que Belgrade, Novi Sad et Niš manquent de place dans les dortoirs. Il est du devoir de l’Etat d’augmenter la capacité des dortoirs (les capacités des dortoirs (le dernier dortoir de Belgrade a été construit en 1978) pour loger tous les étudiants des universités publiques.
Le système éducatif en Serbie est confronté à de nombreux problèmes, en particulier après la reconnaissance de la déclaration de Bologne en 2005. La déclaration de Bologne a lancé un processus visant à transformer l’éducation d’un droit en une marchandise.
Aujourd’hui, les étudiants et leurs professeurs sont devenus ennemis car le nombre de places financées par l’État dans les facultés a diminué, alors que, dans le même temps, il y a des tentatives constantes d’augmenter les frais de scolarité.
La qualité de l’enseignement est délibérément réduite.
Les études de licence ont été réduites à des cours d’information, ce qui oblige les étudiants à s’inscrire en master, ce qui est encore plus difficile à obtenir.
master, pour lequel il est encore plus difficile d’obtenir un financement de l’État. L’un des indicateurs de la marchandisation de l’éducation
L’un des indicateurs de la marchandisation de l’éducation est l’expansion des universités privées au détriment des universités publiques. Au cours de la dernière décennie,
surtout entre 2011 et 2014, SKOJ a construit une force étudiante puissante qui a combattu toutes les tentatives des gouvernements bourgeois de Serbie.
les gouvernements bourgeois de Serbie de diminuer le niveau des futurs citoyens académiques. Les étudiants,
organisés en front étudiant, ont réussi à ralentir ou à stopper complètement de nombreuses tentatives
Les étudiants, organisés en front étudiant, ont réussi à ralentir ou à stopper complètement de nombreuses tentatives d’attaques bourgeoises contre les étudiants de la classe ouvrière. La lutte pour une éducation gratuite, comme celle que nous avions à l’époque du socialisme, se poursuit, le front des étudiants et le SKOJ étant au premier plan.
Au niveau international, le principe directeur de tous les camarades du SKOJ est la solidarité prolétarienne et la lutte commune contre l’impérialisme. Pour nous, jeunes communistes, il est important de définir les vrais ennemis, non seulement de la classe ouvrière, mais aussi des couches populaires dans tous les pays du monde. Contrairement aux opportunistes de gauche et de droite (dont certains font même partie du mouvement communiste international), nous sommes d’accord sur le fait que il n’y a qu’une seule alliance impérialiste, principalement connue sous le nom d' »impérialisme occidental ». Nous considérons les États-Unis comme le chef de file des forces impérialistes, tandis que les alliances telles que l’UE, l’OTAN et le G7 sont au service de l’impérialisme.
À l’heure actuelle, les nous soutenons la lutte de pays comme la Chine socialiste, Cuba socialiste, la Russie ou le Venezuela pour la création d’un monde multipolaire, car c’est le seul moyen de briser la chaîne de l’impérialisme, condition préalable au renversement de l’impérialisme.
Dans la lutte contre l’impérialisme, les jeunes communistes de Serbie et du Monténégro, pays qui ont souffert de nombreuses victimes à cause de l’agression de 1999, savent qu’ils peuvent compter sur le soutien et la solidarité internationale.
Nous apprécions hautement l’action de solidarité de la JRCF avec le peuple du Kosovo, une province de la Serbie directement occupée par l’OTAN.
Nous avons également été honorés de la présence de votre camarade à notre camp Antifasciste, ce qui montre que les deux organisations sont prêtes à renforcer leurs relations.
Les contradictions et les divisions au sein du mouvement communiste international s’accentuent de jour en jour – c’est pourquoi nous cherchons à coopérer davantage avec les organisations qui ne sont pas qui ne sont pas tombées sous l’influence de la propagande impérialiste occidentale, comme celles qui participent à la Plate-forme mondiale anti-impérialiste. Contrairement à certains qui cachent leur opportunisme sous la rhétorique révolutionnaire, nous, camarades de SKOJ et de JRCF, sommes ici pour apporter un changement réel et concret – pour mettre fin à la domination du capitalisme et de l’impérialisme et pour garantir une alternative socialiste et une perspective communiste à tous les peuples du monde !
Travailleurs du monde, unissez-vous !
Mort à l’impérialisme, liberté aux peuples !