Un rassemblement d’une centaine de personnes s’est tenu, malgré la pluie, samedi 9 décembre place de la République, un an après le coup d’état « judiciaire » contre le président élu Pedro CASTILLO du 7 décembre 2022.
La droite péruvienne est maintenant au pouvoir, menée par Dina BOLUARTE, qui souhaite rester à la présidence jusqu’en juillet 2026, malgré les massacres et autres assassinats perpétrés par son gouvernement, ce qui reviendrait à légitimer son coup de force. Or, Pedro Castillo croupit toujours en prison, alors que l’ancien président Alberto FUJIMORI, condamné pour crimes contre l’humanité suite aux massacres perpétrés par l’armée, vient d’être libéré ! Toute cette affaire semble être une opération pour restaurer le fujimorisme auquel s’oppose l’écrasante majorité des Péruviens, comme on l’a constaté lors des énormes manifestations qui ont émaillé 2023. Par ailleurs, le secrétaire général de PERU LIBRE, le parti qui soutenait Castillo, Vladimir CERRON, a été condamné à 4 ans de prison ferme suite à des accusations de corruption quand il était gouverneur de la province de Junin, ce qui l’avait empêché d’être candidat à l’élection présidentielle et pourrait l’en empêcher dans l’avenir.
Nombre de personnes présentes ont pris la parole, dont des camarades de Bolivie, d’Equateur et du Venezuela, ainsi que Jean-Paul BATISSE qui, pour le PRCF, a exprimé la solidarité sans faille du Pôle avec le Pérou démocratique et révolutionnaire et son attachement à la lutte anti-impérialiste et pour l’indépendance des peuples. Comme d’habitude, les partis et organisations « de gauche » brillaient par leur absence. Quant aux maoïstes, en ce jour de solidarité avec le Pérou et la Palestine, ils avaient organisé un meeting…sur l’écologie !
Les organisateurs de cette manifestation, UNIDAD PERU, refusent des élections, prévues pour 2024, tant que Pedro Castillo n’aura pas été libéré, et ont pris date pour un nouveau rassemblement courant janvier.
Sur la situation au Pérou : la putschiste Boluarte contestée jusqu’au parlement, le peuple déterminé à faire condamner le régime criminel coupable d’avoir tuer des dizaines de manifestants
C’est un des signes de la résistance permanente entretenu jusque dans le parlement péruvien contre le régime putschiste de Boluarte. Un régime installé par un coup de force contre la constitution, l’embastillement du président légitime Pedro Castillo, et une sanglante répression contre le peuple péruvien défendant son président élu. Un régime illégal et sanglant soutenu par l’axe impérialiste américian et ses vassaux européens.
Les députés péruviens ont présenté le 15 décembre 2023 devant le Congrès une motion de vacance contre la présidente Dina Boluarte, après l’avoir accusée d’abandonner ses fonctions. De fait le renversement de l’ordre constitutionnel par la pustchiste Boluarte laisse le pays sans vice président et les absences de Boluarte relève dans les faits de la vacance de fonction. Pour que cette mesure soit approuvée, il faudra que 52 voix la valident en séance plénière du Congrès.
es organisations sociales et politiques du pays ont rejeté ce même jour la gestion gouvernementale de Dina Boluarte et surtout la répression survenue lors des mobilisations sociales après la mort de dix personnes et 70 blessés lors des manifestations survenues il y a un an à Ayacucho.
« Nos morts ne sont pas oubliés ! Nous élevons notre voix contre les criminels et les gangsters qui cherchent à nous voler la démocratie et ses institutions. « À la mémoire d’Ayacucho et d’Apurimac! », a déclaré le mouvement Nouveau Pérou, à propos de la date et de la politique de l’actuel président.
Plusieurs villes de la région d’Ayacucho, au sud-est du Pérou, ont mené une grève ce vendredi pour se plaindre auprès du gouvernement de facto de la mort de dix personnes et de 70 blessés lors des manifestations survenues il y a un an dans ce territoire du sud des Andes contre le renversement du président légitime et élu par Dina Boluarte, et le Congrès.
Le Front de défense du peuple d’Ayacucho (Fredepa) avait appelé il y a quelques jours à paralyser les activités en mémoire des défunts et à exiger « que tous les corrompus partent », « pour la justice, la dignité et la démocratie » et « pour le liberté de tous ceux qui sont détenus dans le cadre des luttes pour la défense de la démocratie », comme ils l’ont annoncé sur les réseaux sociaux.
Les écoles de la région ont donc suspendu les cours et, de même, les marchés et les entreprises sont restés fermés jusqu’aux petites heures de la journée.
Dans la matinée, dans la cathédrale de la ville de Huamanga, une messe a été célébrée à la mémoire des dix morts le 15 décembre 2022, en présence des proches des victimes et des citoyens venus présenter leurs condoléances.
Par ailleurs, plusieurs médias ont publié ce vendredi des témoignages et des images de la répression des manifestants menée par l’armée, outre la police nationale, aux abords de l’aéroport d’Ayacucho et du cimetière de Huamanga il y a exactement un an.
Déjà, le 7 décembre, les Péruviens se sont mobilisés pour exiger la fermeture du Congrès et la démission de Boluarte, un an après son arrivée au pouvoir, et ont dénoncé la mort des 49 victimes de la répression des manifestations qui ont débuté en décembre 2022
La présidente désignée Dina Boluarte et le premier ministre Alberto Otárola, ainsi que les ministres de l’Intérieur de l’époque, ont été dénoncés par le parquet pour génocide présumé
Parmi les éléments de preuve qui continue de s’ajouter jour après jour, un rapport de l’Inspection de l’Armée péruvienne a ainsi révélé mercredi 13 décembre 2023 des déclarations du capitaine Víctor Grados Rivas qui confirment la culpabilité des hommes en uniforme dans le massacre perpétré dans les installations de l’aéroport de Huamanga, Ayacucho, le 15 décembre 2022, au cours duquel 10 personnes sont mortes lors des manifestations antigouvernementales. protestations.
Le document, classé confidentiel dans le cadre d’une enquête interne de la Quatrième Division de l’Armée, révèle que les militaires ont tiré à bout portant contre des civils non armés aux abords de l’aéroport, appuyant les plaintes qui dénoncent depuis un an la responsabilité de l’armée dans ce massacre.
L’officier, qui se trouvait avec sa brigade dans le périmètre de l’aérogare, a révélé les événements rapportés dans le but de se soustraire à ses responsabilités, se joignant à un groupe de chefs de brigades de l’armée qui ont également raconté leur implication dans les assassinats des manifestants.
Il a également été révélé que ces déclarations ont été recueillies en décembre 2022, quelques jours seulement après les événements, accusations qui ont été étayées par des questions ultérieures à ses supérieurs qui lui ont fait affirmer que « s’il y a de vrais auteurs », ils appartenaient « aux patrouilles ».
L’enquête se concentre non seulement sur les aveux du capitaine Grados Rivas, mais aussi sur ceux d’autres membres de l’institution armée qui désignent le lieutenant-colonel Jimmy Vengoa Bellota comme l’un des soldats qui ont quitté les installations aéroportuaires et sont descendus dans les rues d’Ayacucho pour tirer sur les civils.
Cependant, malgré le vaste dossier photographique et audiovisuel existant sur l’affaire, ainsi que les travaux primés de journalisme d’investigation, l’inspecteur de la IVe Division de l’armée, Marco Marín Saldaña, a décidé d’annuler les accusations portées contre 40 militaires. accusés de violations très graves du code militaire
Saldaña a expliqué qu’« il n’était pas prouvé que les blessures et/ou les décès mentionnés dans les médias et sur les réseaux sociaux étaient le produit des actions des membres des patrouilles des Forces armées ». C’est pour cette raison que le lieutenant-colonel Vengoa n’a été accusé que de « contravention mineure » pour « s’être isolé de son équipe sans autorisation ».
Les médias alternatifs qui ont enquété ont fait savoir que l’armée avait tenté pendant plusieurs mois de dissimuler l’existence de ce document, affirmant qu' »aucune procédure d’enquête n’avait été engagée dans les agences consultées ». Malgré tout cela, le document a été révélé.
« Ils n’ont trouvé aucune preuve », « Je ne suis pas venu pour voler ce pays et je ne le ferai jamais, je suis enseignant » : Pedro Castillo combattif se défend contre son embastillement « illégal, inconstitutionnel et arbitraire »
L’ancien président du Pérou, Pedro Castillo, a affirmé mardi qu’il ne parlait pas des « paradis fiscaux », qu’il était innocent des accusations portées contre lui et a demandé à la justice de son pays de pouvoir se défendre librement et équitablement.
« Ce qui a été commis est un abus (…) Je n’ai jamais eu l’intention de fuir le pays. « Je veux être l’instituteur de Chota, je n’ai pas de paradis fiscaux, je n’ai pas volé, je n’ai pas de manoirs, je n’ai pas de plages », a souligné Castillo lors d’une audience devant la Cour suprême d’enquête préparatoire.
Le tribunal évaluait l’opportunité ou non de libérer l’ancien président après 18 mois de détention préventive pour rébellion présumée. « Ils n’ont trouvé aucune preuve pour moi (…) où sont les millions qu’ils disent que j’ai reçus ? », a-t-il demandé.
C’est « illégal, inconstitutionnel et arbitraire », a-t-il déclaré à propos de son arrestation, ajoutant : « Je ne suis pas venu pour voler ce pays et je ne le ferai jamais, je suis un enseignant ». Castillo fait face à une demande de 36 mois de détention préventive que le parquet demande de ne pas lever, alléguant qu’il n’a pas de racines familiales ou professionnelles pour que cette option soit envisagée.
La famille de Castillo est en asile au Mexique, c’est pourquoi l’accusation soutient qu’« il y a un risque de fuite » ; bien que l’ancien président ait affirmé avoir des liens avec une école locale, qui a publié un document l’accréditant en tant qu’enseignant dans cette école
Le mercredi 7 décembre 2022, Castillo a annoncé à la télévision nationale la dissolution du Congrès de la République et la mise en place d’un gouvernement par décret. L’ancien président a ensuite été démis de ses fonctions par le pouvoir législatif, puis arrêté alors qu’il se rendait avec sa famille à l’ambassade du Mexique en raison de la sanglante répression lancée par les autorité putschiste de Bolluarte venant de renverser l’ordre constitutionnel.