Ukraine : Enfumage ou fascisme réel ? Alexey Karpushev, Premier secrétaire du comité de Gorlovka du Parti communiste d’Ukraine (KPU) et Responsable de l’Union des forces de gauche du Donbass (SLSD) pour la même ville, explique en quoi le régime oligarchique de Kiev peut être considéré comme fasciste. Source et traduction : blog de N Maury
Depuis le début du conflit dans le Donbass, les partisans de la junte de Kiev déclarent que l’Ukraine n’est pas fasciste, et toutes les histoires à propos de cela est inventé par la propagande russe pour soulever la population du Sud-Est contre le gouvernement démocratiquement élu. Je constate, lorsque je me lance dans des discussions dans les réseaux sociaux, que beaucoup des partisans de la junte de Kiev se définissent comme des « patriotes », ils se présentent comme un intellectuels du web, ils refusent l’utilisation du mot «fascisme», et déclarent que les gens se sont fait laver le cerveau. Bien, considérons l’affaire sur le fond, il s’avère qu’en fait, est ce n’est pas drôle, que ces gens là se sont fait laver le cerveau par l’autre côté (Kiev – ndlr).
Notons pour commencer que le fascisme dans le sens conventionnel du terme
désigne généralement des partis de droites, des mouvements politiques extrêmes ou un système politique, basé sur une dictature rigide et la suppression de toute sorte d’opposition. Le Fascisme sert toujours les intérêts d’un petit groupe toujours très réactionnaire, agressif et qui viole les intérêts de l’écrasante majorité de la population. Les caractéristiques du fascisme sont l’anti-communisme, la haine des autres groupes ethniques, la censure rigide, le contrôle des médias notamment vis à vis des critiques contre les autorités, les réductions totales des libertés civiles, l’utilisation de la démagogie nationaliste, dans certains cas le génocide.
Maintenant, considérons toutes ces caractéristiques par rapport à la situation actuelle en Ukraine
Anticommunisme :
L’anticommunisme est porté par des organisations d’extrêmes droites, elles ont été la force motrice du Maidan, et des personnes qui sont arrivés au pouvoir. Ils ne cachent pas leurs haines pour les communistes. La répression contre les communistes, l’interdiction du Parti communiste, ainsi que la destruction massive des monuments à Lénine à travers le pays sont devenus des conséquences logique d’un coup d’état.
La haine des autres groupes nationaux :
Même caractéristique du nouveau gouvernement, avec l’anti-communisme c’est développer une russophobie. Une des premières lois votée par le parlement après le renversement du gouvernement a été la suppression de la langue russe comme seconde langue nationale.
La censure dans les médias et l’interdiction de la critique des actions et des décisions du pouvoir :
Les médias qui viendraient a critiquer la clique, ou ne pas être dociles, perdent leurs licences. Les journalistes sont expulsés du pays, et ceux qui expriment un désaccord public des décisions des autorités sont jetés derrière les barreaux (comme, par exemple, un journaliste d’Ivano-Frankivsk, Ruslan Kotsaba, arrêté simplement pour avoir déclaré son désaccord avec la politique de la mobilisation).
Les réductions totales de libertés civiles :
Organiser un rassemblement ou autre action politique en opposition avec la «ligne officielle» est en Ukraine impossible. Ceux qui tentent de le faire, sont dispersés par la force, ou immédiatement entré dans la base de données des «criminels potentiels» (comme lors de la tentative d’organiser un rassemblement contre la mobilisation à Mariupol).
L’utilisation de la rhétorique nationaliste :
Comme vous le savez, les principaux ennemis de l’Ukraine sont les «Moskal» (surnom désignant les moscovites, ou généralement les russes -ndlr), car ils sont une menace contre la «race supérieure ukrainienne» et que cette dernière a besoin d’espace pour se développer. Les «Moskal», à savoir la Russie, sont blâmés et accusés d’être responsables de la guerre, de l’effondrement de l’économie, de la baisse du taux de fécondité et dans tous les autres maux imaginables qui ont frappé l’Ukraine. C’est un moyen très pratique pour encourager une partie complexée et peu saine de la population, pour convaincre que l’autre est coupable et pour rediriger la colère des gens loin de l’actuel gouvernement.
Génocide :
Ce dernier est appliqué contre les régions sécessionnistes, où les victimes du régime Kiev se comptent en dizaines de milliers, mais aussi pour les citoyens qui meurent dans les combats de l’ «ATO» (opération anti-terroriste, nom officiel de la guerre dans le Donbass – ndlr) et qui souffrent de plus en plus dans d’insupportable conditions de vie.
Par conséquent, le système qui est établi en Ukraine développe tous les signes du fascisme, et ceux qui se considèrent comme des patriotes de l’Ukraine sont des ignorants. Mais, comme nous le voyons, ces faits sont bien faits connus de tous, ils peuvent facilement sortir de leur ignorance.
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