Face à une stratégie d’étouffement, de blocus financier et économique organisé par la classe capitaliste venezuélienne, la révolution bolivarienne défend les droits des travailleurs. Dans un contexte marqué par un effondrement des prix du pétrole et alors que la structure de l’économie du pays est essentiellement tournée vers la production pétrolière, le venezuela est fortement dépendant de ses importations dan nombre de secteurs. Profitant de la chute des prix du pétrole, l’opposition de droite a lancé une vaste campagne de destabilisation en s’appuyant sur la spéculation et le blocages par la grande distribution d’une partie des produits de base générant des pénuries. Le gouvernement du Venezuela vient d’annoncer des mesures de contrôle sur les ports, mais également la mise en place d’une politique économique visant à remplacer les importations et augmenter la production
Mettre l’économie du Venezuela au service des travailleurs et sortir d’une économie de rente en construisant le socialisme
Le ministre vénézuélien du commerce extérieur a déclaré qu’il est nécessaire de mettre l’économie au service du Venezuela et de continuer à travailler pour surmonter un modèle d’économie de rente.
Le Ministre du commerce extérieur du Venezuela Jesus Faria a déclaré lundi qu’au Venezuela il y a un processus de construction d’un Etat non-bourgeois, où le socialisme est appliqué pour surmonter les insuffisances du capitalisme établi dans le pays au cours des dernières décennies avec un modèle d’économie de rente.
Faria a déclare, dans l’émission Sept questions sur la chaine de télé Telesur, que cela est nécessaire pour mettre l’économie au service du Venezuela surmonter les pénuries et la spéculation et pour éliminer la guerre économique.
« Je pense que le moment le plus critique passé» en référence à la première moitié de l’année où le gouvernement vénézuélien a subi plusieurs attaques de la droite vénézuélienne. Il a dit que «nous sommes convaincus que la deuxième moitié va progressivement s’améliorer. »
En ce sens, il a déclaré que la production augmentera parce qu’il y aura une plus grande disponibilité de devises étrangères, qui au cours des six derniers mois avait chuté de 75%.
Il a assuré que la reprise progressive se traduirait en baisse des lignes du cout à l’achat des produits.
Le Venezuela cherche à remplacer les importations et augmenter la production
Le vice-président du Venezuela, Aristobulo Isturiz, a déclaré que la priorité du gouvernement est de remplacer les importations, de simplifier les procédures et les incitations pour renforcer la production nationale.
De la Plénière économique sur la coopération et le Congrès de solidarité du Patria International, qui a commencé mercredi à Caracas (capitale), Isturiz a souligné que le mécanisme actuellement mis en œuvre pour la promotion de l’investissement dans le but de diversifier la réalisation de l’économie et de la voie de la pays vers un modèle d’industrialisation orientée vers l’exportation.
Le vice-président Isturiz a déclaré que, dans les six prochains mois sera entreprise. une contre-offensive à la guerre non conventionnelle, tirée par la droite locale et internationale, pour créer des troubles sociaux dans le pays et promouvoir le renversement du gouvernement de Nicolas Maduro .
«Nous allons tordre le cou de la guerre économique et nous allons utiliser les ressources que nous avons, le tout conformément à la loi, nous avons établi un décret d’urgence économique et maintenant nous allons créé une la Grande Mission d’approvisionnement souveraine, qui sera mise en œuvre par le biais d’une commandement civique civil et militaire «
Aussi, Isturiz a exhorté à mettre fin à au « cartel des bachaqueo » des grandes chaînes qui concentrent tous les produits au détriment d’ «une grande majorité des petits points de vente qui n’ont pas accès aux différents secteurs du marché. »
Isturiz a réaffirmé que le gouvernement a un plan pour assurer la stabilité et la paix des Vénézuéliens. « Nous avons un plan, pour gérer les processus. Nous devons contrôler les ports, régir les ports, savoir ce qui y entre et ce qui sort. Tout cela, nous allons le faire avec le soutien des forces armées, et le peuple organisé, » at-il dit.
Il a également dit que si l’inflation continue d’augmenter, alors augmentera également, en parallèle, le salaire de la population.
Mécanismes de guerre non conventionnelle
Aristobulo Istútiz a expliqué que par «la rationalisation de la production » entreprises utilisent la même quantité de produit brut pour produire plus grande question, ce qui signifie moins de petits objets pour une grande partie de la population.
Il a également révélé que, pendant les travaux de contrôle dans les usines de transformation et les ports des irrégularités ont été découvertes avec les camions: ceux-ci commencent distribution basée sur un guide spécifique, mais ne s’y conforment pas.
« Des remorques qui ont pour destination Maracaibo, par exemple, ont été vu en plein chargement à Barquisimeto pour un groupe de bachaqueros. Ceux qui font cela doivent aller en prison ;. Parce qu’il est de faire partie d’une guerre économique brutale « , dit-il.
D’après Telesur, traduction www.initiative-communiste.fr
La contre-offensive bolivarienne et la course contre la montre de la droite
par franco vielma
Une vue d’ensemble d’abord : pour les droites vénézuélienne et transnationale, la stabilité politique est un vrai problème car elle permet au gouvernement élu (Maduro) de travailler et d’approfondir cette étape de la révolution. D’où la nécessité d’accélérer l’offensive de la pénurie économique, la confrontation politique, la construction du récit de “l’explosion sociale”, la confrontation des pouvoirs institués, la violation des normes du Centre National Électoral pour que celui renonce aux délais légaux et organise de manière très rapide le référendum révocatoire, la propagation de la campagne internationale sur une “crise humanitaire” et les appels à une intervention extérieure.
Sur le plan économique, la contre-offensive du camp bolivarien amène des nouveautés qui, même si elles ne sont pas dûment visibilisées (par l’ensemble de la classe politique) préparent une nouvelle donne à moyen terme.
C’est dans l’économique que se trouve le noyau du malaise, au bout de trois ans d’une guerre économique dure aggravée par la chute mondiale des cours du pétrole. C’est donc en 2016 que les acteurs du putschisme espèrent enfin mener à bien leur coup d’État sur la base politique du mécontentement et de la fatigue.
De nouvelles perspectives d’amélioration de la situation économique apparaissent cependant, qui trouvent leur origine principale dans les actions du gouvernement Maduro. La droite comprend le risque de voir ces actions produire leurs effets. Voyons:
Le prix du pétrole: après les mois catastrophiques de février et de mars 2016, les cours du pétrole connaissent une remontée qui pourrait atteindre un niveau d’équilibre autour des 50 dollars par baril suivant les indicateurs Brent et WTI.
Bien que ce prix reste très bas, il marque une rupture avec le niveau de 10 ou 20 dollars auquel aurait pu stagner le baril cette année, ce qui aurait mis en faillite toute l’économie des hydrocarbures. Même dans les conditions instables du marché, c’est une bonne nouvelle pour le Venezuela.
Si ce niveau se maintient, l’impact de ce prix encore modeste se fera sentir au cours du second semestre lors de l’entrée des revenus générés par ce nouveau prix.
La gestion de la dette en devises: Le président Maduro a expliqué que dans les 20 derniers mois le Venezuela a honoré ses paiements de dette, pour plus de 35 mille millions de dollars. Malgré ce respect strict des engagements, les agences de notation internationales continuent à élever de manière démesurée le “risque pays”, provoquant et générant de fait un blocus financier. Cependant le ministre Miguel Pérez Abad a déclaré à Reuters que le Venezuela a convenu de meilleures conditions de paiement et a signé de nouveaux contrats financiers avec la Chine.
Le Ministère des relations Extérieures chinois a annoncé le mardi passé qu’il est parvenu à un accord avec le Venezuela pour renforcer sa coopération financière. Sur cette alliance avec la Chine, Abad a précisé qu’elle est adaptée « aux nouvelles conditions, ce qui va insuffler au pays un oxygène très important pour avancer ». Le réaménagement de la dette n’est pas une situation totalement nouvelle : quand il était à la tête de la Banque Centrale du Venezuela Nelson Merentes avait déjà évoqué la possibilité de mettre en place des swaps en or ou tout autre instrument. C’est le cas avec les titulaires de bons émis par la compagnie pétrolière publique PDVSA. La recherche de nouvelles sources pour le paiement des engagements allègera la pression sur les liquidités très affaiblies cette année.
Certification et monétisation des réserves de l’Arc Minier: dans quelques mois seront rendues publics les résultats de l’évaluation des réserves de l’Arc Minier. Une fois certifiées, ces réserves pourront être monétisées, avec pour résultat immédiat l’attraction de nouvelles devises à travers les investissements étrangers.
Mais la Nation peut aussi mettre en œuvre l’émission de bons payables à terme en or (ou en autres minéraux), ce qui implique une entrée rapide de devises qui peuvent contribuer en grande partie à atténuer la chute des revenus en dollars suite à la chute du pétrole. Pour notre économie hautement dépendante d’importations de biens et de matières premières, la mise en route rapide de ces sources alternatives est une bonne nouvelle.
Investissements focalisés sur des leviers de la production nationale: Un des aspects favorables de la conjoncture est la conjugaison d’une politique pertinente et cohérente de substitution des importations et de la diversification des exportations, en partant de la capacité installée dans le pays. L’investissement « par acuponcture financière » vise à recapitaliser des secteurs comme l’alimentation et la santé, ce qui limite la pression sur les devises pour les importations (une variable de l’extraction de devises, de la spéculation et de la fraude dans le cadre de la guerre économique) et favorise la rotation de produits nationaux.
L’effort en faveur de la production nationale transversalise l’économie. L’usage des ressources financières se met en place de manière planifiée, de manière pragmatique, sur la base d’une méthodologie plus efficace, avec des accords directs entre l’État et certains acteurs économiques à toutes les échelles, des grandes entreprises privées jusqu’aux entreprises d’État ainsi que des entreprises du tissu communal.
On construit une administration de ressources sur la base de résultats. Le rôle de l’État étant de superviser et d’inspecter rigoureusement les secteurs concernés pour qu’ils remplissent les objectifs prévus de productivité. En plus de préserver des devises, la production nationale fait du bien en profondeur sur l’approvisionnement du marché avec beaucoup d’autres articles.
Contention de la tempête du dollar parallèle: Une partie des accords passés au sein du Conseil de l’Économie Productive est le rejet par certains acteurs économiques (pas les importateurs) de matières premières qui se basent sur le taux du DolarToday, ce qui limite la tendance à la hausse, clairement spéculative, que ce taux a généré. Bien qu’il reste un marqueur important de la spéculation et des prix commerciaux et qu’il continue à affecter le pouvoir d’achat des vénézuéliens, le DolarToday stagne à 1000 bolivars pour un dollar et perd de sa force après avoir occasionné des dommages brutaux aux acteurs économiques.
Avec l’arrivée des pluies, viendront les grandes récoltes: La complexité de la conjoncture vénézuélienne provient également de deux années de grande sécheresse et de faibles pluies. Son impact le plus médiatisé sont les coupures d’électricité et les réductions d’horaire dans l’administration publique en vue d’économiser l’énergie générée par des barrages victime du faible étiage. Cette mesure sera levée dans quelques semaines et les pluies sont d’une énorme importance dans la production d’aliments stratégiques sur le plan national.
De nombreux produits au Venezuela sont soumis aux conditions d’irrigation, des céréales telles que le riz et le maïs dépendent des cycles hydriques et les grandes récoltes dépendent des pluies. Les pluies de cette année auront donc un impact positif sur ces productions dont la circulation se fera sentir dans la seconde moitié de l’année.
Nouveau système de prix: c’est un thème polémique et sujet à de longs débats. Il y a beaucoup de facteurs en jeu. Pour commencer admettons que l’actuelle conjoncture économique vénézuélienne met fin à une période de plus de dix ans de prix artificiellement bas maintenus grâce aux différentes subventions directes et indirectes de l’État. Beaucoup de produits sujets à de fortes baisses d’inventaire sont dérivés de matières premières importées au dollar préférentiel. Ce qui explique les prix de produits comme le fameux Pantène à 37 bolivars, ou le dentifrice Colgate à 40 Bolivars, ou le paquet de couches-culottes Huggies à 100 bolivars.
Pendant des années nous avons été nombreux à ne pas reconnaitre l’effort de l’État pour protéger la population avec ces subventions. La situation a changé. Nous ne disposons pas d’une réserve énorme de devises pour effectuer des achats massifs de matières premières et pour produire à grande échelle ces produits à des prix artificiellement bas, ce qui en a fait la proie d’aspects sanglants de la guerre économique tels que la contrebande, le méga-accaparement, le méga-détournement et la méga-revente liés à l’induction de la micro-revente, des files d’attente et des asymétries dans la distribution.
La « mise à niveau » réaliste des prix de nombreux produits (précisément ceux qui subissent le plus de pénurie organisée) implique que les nouveaux prix stimulent la production et la circulation de nombreux produits. Certains resteront subventionnés, leur prix sera plus élevé qu’avant, mais ils se verront favorisés dans leur circulation. Pérez Abad a dit que « le second semestre de 2016 sera meilleur que le premier, tant en ce qui concerne les niveaux d’approvisionnement que de perception économique ».
Le nouveau modèle d’approvisionnement populaire: pour les acteurs de terrain du sabotage économique, la transformation de la nature du modèle de distribution est plus qu’une menace. Le renforcement des Comités Locaux d’Approvisionnement et de Production (CLAP) dans les secteurs populaires, à travers les conseils communaux, l’introduction de plus de produits et la régularisation de nouvelles formes de distribution vont s’accélérer et s’approfondir dans les prochains mois. Chaque semaine des milliers de tonnes supplémentaires de produits sont distribuées par les CLAP à seulement trois mois de leur naissance. Cette modalité a l’avantage de protéger la population face aux asymétries et aux irrégularités de la distribution, et limite la spéculation qui affecte des produits essentiels.
Dans la lutte contre trois ans de guerre économique, les CLAP ne sont pas la solution définitive et totale mais constituent un facteur d’un poids énorme comme réponse au chaos. Leur importance vient de qu’ils ont un impact au-delà de leur objectif économique. Ils relancent l’économie solidaire au service des gens, revitalise le tissu politique chaviste, surmonte la logique de l’économie cannibale de guerre, impose la gouvernance d’État en faveur de mécanismes participatifs pour la distribution et confère au peuple un rôle vital dans la contre-offensive.
Cet article a été traduit par Françoise Lopez pour Bolivar Infos