MOTION DE LA COMMISSION INTERNATIONALE DU P.R.C.F. – votée le 8 novembre 2020
À PROPOS DU VENEZUELA BOLIVARIEN et de l’ÉVOLUTION POLITIQUE EN AMÉRIQUE LATINE
Au Venezuela, dans des conditions de crise politique aiguë, de putsch oligarchique rampant et d’encerclement impérialiste pouvant déboucher sur une invasion (après la présidentielle US), l’alliance du P.C.V. et du Parti socialiste unitaire vénézuélien (chaviste, dirigé par N. Maduro) a éclaté et le Parti communiste se présente aux élections dans le cadre d’une « Alternative populaire » indépendante du PSUV (chaviste, présidé par Nicolas Maduro). Cela occasionne de nombreuses tensions et même, selon les informations que le PCV diffuse au Mouvement communiste international, une tentative de réprimer nos camarades communistes au risque de donner des gages à l’impérialisme. Dans ces circonstances, le PRCF « marche sur ses deux jambes » et doit, comme on dit, « tenir tous les bouts de la chaîne » sans bien entendu, pratiquer l’ingérence dans les affaires du Venezuela.
En premier lieu, le PRCF considère depuis toujours l’impérialisme comme l’ennemi principal de tous les peuples et à ce titre, il continuera de riposter, en France même, à la campagne permanente de désinformation visant le Venezuela bolivarien, le processus électoral en cours et la légitimité même du président élu, Nicolas Maduro. C’est pourquoi nous continuerons de publier les déclarations communiquées par l’ambassade du Venezuela visant à combattre cette désinformation. Nous continuerons bien entendu de participer à toutes les initiatives plurielles organisées à Paris ou ailleurs pour faire échec à la déstabilisation du Venezuela bolivarien. Nous ne cesserons de rappeler aux travailleurs de France que l’Alternative bolivarienne des Amériques mise en place par Fidel Castro, Evo Morales et Hugo Chavez a été et reste historiquement la première grande contre-offensive populaire qui a suivi la contre-révolution (destruction de l’URSS, menaces directes d’invasion US de Cuba…) et qui a ouvert une ébauche d’alternative à la mondialisation néolibérale pilotée par Washington. C’est donc nous-mêmes, communistes et progressistes de France, ainsi que la possibilité d’une alternative révolutionnaire en France et dans le monde, que nous continuerons à défendre en défendant avec constance et fermeté le Venezuela bolivarien.
En même temps, l’internationalisme prolétarien et communiste nous fait obligation de diffuser et de soutenir, à partir de nos propres réflexions, les prises de position du PCV avec lequel nous souhaitons reprendre et développer le dialogue. Pour nous il n’y a pas d’opposition de principe, bien au contraire, entre la construction du large front patriotique indispensable pour tenir tête à l’impérialisme et le soutien aux partis communistes comme tels ; car sans l’indépendance politique du parti communiste, sans la conquête par la classe ouvrière du rôle dirigeant dans l’alliance anti-impérialiste, tout front patriotique est partout menacé de dérive droitière, de concessions exagérées à l’impérialisme, voire de dislocation et d’abandon des orientations anti-impérialistes. C’est pourquoi, tout en soutenant N. Maduro contre l’impérialisme et l’oligarchie intérieure, nous rappelons la parole de Lénine : « on ne peut avancer d’un pas si l’on craint de marcher au socialisme ». Plus que jamais, le processus patriotique au VNZ doit et devra choisir entre la voie suicidaire d’un impossible « apaisement » de l’impérialisme et la mise en place d’un pouvoir populaire s’inspirant de la devise de Fidel et du Che « la patrie ou la mort, le socialisme ou mourir, nous vaincrons ! ».
D’autant que le rapport des forces en Amérique latine semble en passe d’évoluer d’une manière plus favorable aux peuples :
Au Brésil, la gestion désastreuse de la covid 19, et plus récemment la défaite électorale de Trump, par le fasciste Joao Bolsonaro a affaibli ce président ouvertement fasciste. En Bolivie, le peuple a élu dès le premier tour un président se réclamant d’Evo Morales et du socialisme, et cela, malgré la mainmise sur le pays de la droite et des militaires putschistes.
Au Chili, avec une présence d’avant-garde marquante du courageux Parti communiste du Chili, et malgré une répression sanglante visant le mouvement populaire, le peuple a imposé un référendum qui a permis de balayer la constitution libéral-fascisante léguée par Pinochet. Nous devons prendre appui sur ces données nouvelles pour soutenir plus fortement nos camarades latino-américains et pour encourager les progressistes français à refuser la démoralisation et à cultiver l’espoir malgré la suite d’évènements cauchemardesques qui ont marqué la dernière période.
Une rencontre du PRCF est d’ailleurs prévue, dès que les circonstances le permettront, avec M. l’ambassadeur de Cuba pour lui témoigner concrètement notre solidarité face au blocus affameur, lui demander des précisions sur la gestion de la crise sanitaire à Cuba et le consulter à propos du devenir de Cuba et de l’Amérique latine.