Toujours amusant de voir comment l’esprit vient aux capitalistes.
Cet article des Échos, journal appartenant à Bernard Arnault un des plus gros capitalistes français, s’offusque de « l’abus de droit » des États-Unis et des ingérences des États-Unis dans la vie économique en Europe.
Il rappelle la douloureuse amende dont le shérif mondial a gratifié la BNP coupable de commercer avec Cuba : 8,9 milliards de dollars.
Pourtant, malgré ces criailleries, Les Échos n’en continueront pas moins à soutenir Macron, laquais de l’impérialisme US. À soutenir le capitalisme et à saluer comme une réforme progressiste la casse du service public de la SNCF et le statut des cheminotes et des cheminots en lutte.
Bien entendu cet article soulève de vrais problèmes mais ceux-ci sont la conséquence directe du système capitaliste dont Les Échos est le défenseur.
Mais la conclusion de l’ article est plus réaliste et nous annonce ce que nous savions déjà : les capitalistes français se coucheront devant Trump et son gang comme ils l’ont fait devant Obama et sa clique et auparavant… devant Hitler !
Les États-Unis et l’abus de droit
Les Échos Daniel Fortin|Le 10/05 à 17:42|Mis à jour le 12/05 à 11:02 |
Les nouvelles menaces de sanctions contre les entreprises commerçant avec l’Iran montrent la faiblesse de l’Europe face à l’impérialisme juridique américain.
Voici les entreprises françaises – comme du reste leurs homologues étrangères et américaines – sommées de quitter l’Iran avant le 4 novembre prochain sous peine de lourdes sanctions financières et/ou de rétorsions commerciales. La décision prise par Washington de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 rouvre ainsi de façon spectaculaire le débat sur l’impérialisme juridique des Etats-Unis, autorisés à imposer leurs règles partout où ils le souhaitent hors de leurs frontières.
On ne peut qu’être choqué par l’ingérence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, sommant mardi les entreprises allemandes de cesser « immédiatement » leurs activités en Iran. Et l’on est abasourdi par l’incapacité européenne à s’opposer à la toute-puissance d’un droit américain que Donald Trump a choisi d’utiliser pour ce qu’il est, c’est-à-dire une redoutable arme économique.
On aura beau jeu de s’indigner contre cette confiscation des règles du commerce international au profit d’une seule puissance, fût-elle la plus grande du monde. Ce serait oublier que le principe d’extraterritorialité du droit américain n’est pas nouveau c’est sous le mandat du modéré Barack Obama que BNP Paribas s’est vu infliger en 2014 une amende de 8,9 milliards de dollars pour avoir violé l’embargo américain contre Cuba, le Soudan et – déjà – l’Iran entre 2002 et 2009 ?
Renault, PSA, Total ou Airbus, qui s’étaient à nouveau ouvert le marché iranien, n’ont évidemment pas attendu le verdict de Washington pour prévoir une révision de leurs engagements. Mais à quel prix ? Et combien de temps l’Europe laissera-t-elle ses fleurons industriels à la merci de règles léonines ? Il y a six mois, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, avait invité l’Europe à se doter d’outils susceptibles de résister à l’emprise de la législation américaine sur le commerce mondial. Tout en admettant que la réflexion sur ce sujet était « embryonnaire ». C’est bien tout le problème.