4 octobre 2019 : La manifestation a commencé le matin près de l’aéroport de la capitale et s’est dirigée vers les bureaux de l’ONU à Port-au-Prince. Les manifestants exigeaient la médiation de l’organisation internationale pour obtenir la démission du président Jovenel Moïse.
Vendredi dernier, plusieurs habitants ont manifesté dans les rues de Port-au-Prince contre l’ingérence de la communauté internationale. Ils ont considéré que c’est cette ingérence ce qui maintient le président Jovenel Moïse au pouvoir.
Malgré quelques affrontements particuliers entre les manifestants et la police, les manifestations se sont déroulées de manière pacifique en comparaison d’autres actions violentes qui ont eu lieu il y a deux semaines.
« Nous allons dans les locaux des Nations unies pour demander de cesser d’interférer dans les affaires internes du pays », a déclaré Rony Timothée, un membre de l’opposition.
La manifestation a eu lieu quatre jours après que le Groupe restreint, qui réunit l’ONU et des diplomates de plusieurs pays, s’est réuni avec des groupes d’opposition pour tenter de résoudre la grave crise politique qui a laissé Haïti sans gouvernement efficace depuis mars dernier.
Brandissant des affiches et scandant des slogans hostiles au président et à la communauté internationale, les manifestants ont affirmé qu’ils étaient déterminés à rester dans la rue jusqu’à ce que Moïse ait démissionné.
La marche a démarré le matin à l’aéroport et s’est dirigée vers les bureaux de l’ONU, dans le quartier de Clercine, près de l’aérogare de la capitale. Certains manifestants mettaient le feu à des pneus et lançaient des pierres et des bouteilles sur la police, tandis que les agents faisaient usage de gaz lacrymogènes.
Plusieurs dirigeants de l’opposition, comme les sénateurs Evalière Beauplan, Nenel Cassis, Ricard Pierre et le militant politique Assad Volcy, participaient à la manifestation et se sont rendus au siège de la mission des Nations unies pour faire passer un message oral et écrit.
« Vous avez 24 heures pour décider du sort de Jovenel Moïse. Aucune mission diplomatique ne peut nous dire quoi faire. Nous ne reconnaissons pas les diplomates qui demandent des négociations. Ce moment est révolu », a déclaré Beauplan.
Récemment, le Groupe restreint, formé du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU à Haïti, des ambassadeurs du Brésil, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Union européenne, des États-Unis, ainsi que du représentant spécial de l’Organisation des États américains (OEA), a rencontré des acteurs politiques impliqués dans la crise en Haïti.
La lettre de l’opposition adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, demandait à l’organisation d’apporter son plein soutien au peuple haïtien, qui ne veut que la démission du président.
Elle demandait aussi que l’ONU appuie l’organisation d’une conférence nationale et de procès pour l’affaire de corruption impliquant Petrocaribe ainsi que pour les massacres de La Saline, Carrefour Feuilles et Tokyo. « Le pays est au bord d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Le spectre d’une énorme explosion se profile à l’horizon, comme un torrent impétueux capable de tout emporter sur son passage », affirme la note, qui attire l’attention de l’ONU sur la situation « explosive » à Haïti.
traduction DG pour www.initiative-communiste.fr
d’après https://www.telesurenglish.net/news/haitians-take-the-Streets-to-denounce-foreign-interference-20191004-0009.html