Des millions d’Indiens sont descendus dans la rue pour soutenir la grève générale et les efforts de constitution d’une coalition à l’échelle nationale pour résister aux politiques de droite du gouvernement Modi.
8 janvier 2020 –
Le 8 janvier, l’Inde a connu la plus grande grève ouvrière de son histoire, puisque 250 millions de personnes environ ont répondu à l’appel de 10 confédérations syndicales et de syndicats plus petits. La grève a eu lieu au moment où une grande partie de l’Inde protestait contre le gouvernement de droite dirigé par le parti Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre Narendra Modi et sa politique visant une transformation néolibérale et nationaliste hindoue.
Plus de 200 groupes de la société civile, des mouvements paysans et des organisations étudiantes se sont également joints à la grève générale dans tout le pays, constituant une coalition kisan–mazdoor-naujawan (paysans–ouvriers–jeunes). Cette coalition, à laquelle ont travaillé des mouvements progressistes et de masse, s’est positionnée comme l’axe principal de la résistance contre le BJP et les groupes fascistes associés, y compris l’organisation mère Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS).
La grève du 8 janvier est l’aboutissement de mois d’organisation à la base, après qu’elle a été appelée en septembre 2018. Cependant, les développements politiques du mois dernier ont provoqué un engagement plus important de la population dans les luttes de la classe ouvrière et les efforts pour construire une coalition. Les tentatives du gouvernement de faire passer un projet de loi sur la citoyenneté sectaire et source de division, la violence arbitraire de la police contre les étudiants des universités et les citoyens et les attaques de groupes fascistes associés au parti dirigeant, entre autres, ont poussé les Indiens à participer en plus grand nombre que prévu à la grève.
Les travailleurs de toute l’Inde résistent aux politiques néolibérales et antipopulaires du gouvernement actuel. La résistance s’est intensifiée au moment où l’économie indienne a connu l’une des plus fortes hausses des prix de son histoire, un taux de chômage record et un ralentissement économique très important, tout cela associé au vol massif de la richesse publique par les milliardaires indiens. Entretemps, le gouvernement travaille activement à l’affaiblissement du droit du travail dans le pays.
Les travailleurs ont présenté des revendications qui comprennent l’empêchement des privatisations des entreprises du secteur public, une loi sur le salaire minimum ainsi qu’un code complet des pensions et des prestations sociales, une reconnaissance universelle du droit à la syndicalisation et la protection de toutes les avancées en matière de droits du travail réalisés dans le pays sous la forme des codes et des lois du travail existants.
Voici un aperçu de la forme qu’a prise la grève dans différentes parties du pays.
Les lignes de chemin de fer ont été bloquées dans l’État du Bengale occidental. Bloquer les routes et les chemins de fer a été une stratégie commune utilisée dans plusieurs endroits dans le cadre des piquets de grève.
Des travailleurs à Mansa, au Punjab, se mobilisent lors de la grève du 8 janvier.
Les travailleurs créent un barrage routier dans la région d’Okhla à New Delhi, malgré le temps froid et les averses sporadiques.
Bengaluru a été témoin d’une démonstration de force massive alors que de nombreux représentants des travailleurs participaient à la grève.
À Thiruvananthapuram dans l’État du Kerala, un bastion de la gauche, les travailleurs organisent une marche pour la grève générale en Inde.
Les étudiants ont aussi participé en très grand nombre. Des étudiants de plusieurs universités et lycées dans tout le pays ont boycotté les cours et organisé des rassemblements de protestations pour soutenir les travailleurs et leurs revendications.
Peoples Dispatch – traduction DG pour www.initiative-communiste.fr