Mesdames, Messieurs les Députés à l’Assemblée Nationale
Mesdames, Messieurs les Députés,
Une nouvelle fois nous sollicitons votre attention à propos de la situation explosive en Ukraine suite au coup d’état sanglant perpétré en février dernier et dont les néonazis-fascistes furent le fer de lance. Exploitant une émotion populaire légitime, les émeutiers de la place Maïdan à Kiev ont plongé le pays dans la guerre civile ; les communistes, les antifascistes, les russophones baptisés « hommes verts » sont traqués, lynchés, brûlés vifs comme à Odessa, et leur capture est mise à prix. À Lvov, le 27 avril, les néo-nazis de Svoboda ont publiquement rendu hommage à la division SS « Galicie » en exigeant l’interdiction de la commémoration de la victoire sur le nazisme le 9 mai prochain.
Les putschistes de Kiev, hommes de main des forces occidentales, poussent ouvertement à une chasse à l’homme (notamment dans les provinces de l’Ouest, dont nos médias ne disent mot) et à une guerre civile qui, comme dans l’Espagne d’avant-guerre, pourrait à tout instant déboucher sur une guerre continentale, voire mondiale. En effet, la Russie, dont nos dirigeants semblent oublier qu’elle détient, comme le bloc occidental qui l’a précédée dans cette voie, l’arme nucléaire, a officiellement déclaré que l’élargissement de l’U.E., donc de L’O.T.A.N., au territoire ukrainien, constituerait un « casus belli ». Voilà où a conduit la politique belliciste d’encerclement et d’isolement de la Russie conduite depuis vingt ans, en prolongement ininterrompu de la guerre froide, par les U.S.A., l’U.E. et l’O.T.A.N. !
Ceux qui clamaient que l’U.E. c’était la « paix assurée » nous conduisent ainsi au seuil d’une troisième guerre mondiale. Il est urgent pour l’humanité toute entière d’éteindre l’incendie pendant qu’il en est temps et la première des mesures à prendre est de destituer et d’arrêter la junte fasciste qui a pris le pouvoir à Kiev.
Il est temps également pour nos médias et pour ceux qui les inspirent de cesser de criminaliser les populations russophones de l’Est ; ces populations ne demandent officiellement rien d’autre qu’une décentralisation et qu’une fédéralisation du pays sanctionnée par un référendum.
Dans notre projet de « motion de censure » daté du 26 mars nous avions posé la question-clé : qui est responsable du bain de sang du Maïdan le 19 février dernier ? Nous avions immédiatement mis en cause les partis néo-nazis et leurs soutiens internationaux. Depuis, une confirmation éclatante vient d’être apportée avec la diffusion, le 25 avril dernier, par Agoravox d’une enquête qualifiée de dévastatrice conduite par le réseau de chaînes publiques régionales allemandes A.R.D., titrée : Les morts du Maïdan.
Notons des extraits repris par Agoravox, il est significatif que le paragraphe introductif de la relation de l’enquête soit ainsi rédigé :
« Le silence des médias sur cette enquête est impressionnant, alors que l’information est explosive. Une enquête internationale devrait être diligentée très rapidement pour éclaircir les faits. Et l’élection du 25 mai devrait être reportée dans l’attente des conclusions.»
Sur les temps forts de cette enquête il est écrit :
« Les conclusions sont accablantes : les tirs des snipers venaient des étages de l’hôtel Ukrainia, tenu par les manifestants et les mêmes balles ont été extraites des corps des civils et des policiers ».
L’enquête ne démontre pas qui étaient précisément les snipers commente Agoravox mais elle indique qu’
« il est peu probable que les snipers aient pu entrer dans un hôtel tenu par les manifestants, occuper une partie d’un étage et tirer à de nombreuses reprises, sans être inquiétés ni contrôlés. Ce qui laisse penser qu’il s’agit de membres des insurgés….. La présomption du coup d’état se renforce donc. »
Dans la vidéo de l’enquête on constate que le procureur, membre du parti d’extrême droite Svoboda, chargé de l’enquête officielle, se dérobe aux questions du journaliste allemand sur les snipers de l’hôtel Ukrainia. Le journaliste reçoit également des témoignages de participants du Maïdan, de parents de victimes et il fait le constat que
« la version des putschistes qui alimente les positions américaines et européennes s’effondre ».
La dernière partie de l’enquête journalistique est une condamnation sans appel :
« Le pouvoir en place à Kiev est dès lors suspect de meurtres en masse, et l’actuel premier ministre Yatseniouk, soutenu par l’OTAN et le département d’Etat américain, devrait être arrêté et entendu par une commission indépendante »
Agoravox illustre l’enquête de la télévision allemande par trois montages photos représentant Catherine Ashton (représentante de l’U.E. pour les Affaires étrangères), Barak Obama et Arseni Yatseniouk avec en gros caractères : « recherché (e) pour suspicion de complicité de meurtres en masse »
Aux antipodes de la prétendue « révolution populaire » qu’exaltent nos médias terriblement partiaux, nous sommes donc en droit de suspecter l’existence d’une provocation de même ampleur que celle qui, en 1933, permit à Hitler, en faisant incendier le Reichstag, d’éliminer toute opposition en Allemagne pour préparer la guerre à l’extérieur ou que les forgeries d’Etat qui permirent plus récemment de lancer les deux Guerres du Golfe avec leur cortège de « destructions massives ».
Nous nous adressons donc à nouveau aux députés parce que nous considérons comme anormal que l’Assemblée Nationale n’ait pas eu encore la possibilité, conformément à son rôle défini par les articles 49 et 50 de la Constitution, de débattre de la terrible situation qui, en Ukraine, risque à tout instant d’entraîner la France dans la guerre. Si vous partagez l’idée de ce débat nécessaire, alors vous trouverez les formes adéquates pour le susciter : motion de censure, questions orales, demande de commission d’enquête et autres : là où il y a une volonté politique, il y a toujours un chemin !
Le remaniement du gouvernement français n’ayant rien changé, bien au contraire, à son soutien indéfectible à la junte fasciste de Kiev, nous affirmons solennellement que l’honneur et l’autorité de la France sont outragés, que la sécurité fondamentale du peuple français peut à tout moment être terriblement compromise. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius n’a cessé de soutenir le gouvernement des émeutiers de Kiev. Le 11 mars dernier il s’exclamait : « quand on accuse ce gouvernement d’être d’extrême droite, c’est faux ». À l’abri de telles déclarations, le procureur fasciste de Svoboda peut dormir tranquille. Le ministre des Affaires étrangères français a pris une décision stupéfiante en autorisant M. le Drian, ministre de la Défense, à plastronner dans un avion de chasse français survolant les Etats de la Baltique et les pays de l’U.E. aux portes de l’Ukraine, toutes armes braquées sur la Russie. Faut-il rappeler à MM. Fabius et Le Drian que le parti fasciste Svoboda arborait jusqu’en 2008 l’emblème de la division SS Das Reich ? C’est ce même emblème qu’elle portait lorsqu’elle pendit, le 9 juin 1944, 99 tullistes et qu’elle massacra le lendemain les habitants d’Oradour-sur-Glane. Le 9 juin 1944 à Tulle l’officier SS Kowatsch, adjoint du sinistre Lammerding, se glorifiait d’avoir pendu 100 000 Ukrainiens à Kharkov et à Kiev. Faut-il leur rappeler les liens des dirigeants de Svoboda avec les dirigeants du Front National ? Ont-ils pensé à la joie que ces vols français ont dû procurer à tous ces laudateurs des nazis au pouvoir à Kiev et à leurs congénères des Pays baltes, qui discriminent les russophones, interdisent les partis communistes et cautionnent des défilés d’anciens Waffen-SS baltes supplétifs de la Wehrmacht ? On pense aussi aux 200 hitlériens qui se sont tranquillement réunis en avril dans la commune alsacienne d’Oltingue pour célébrer le 125ème anniversaire de la naissance d’Hitler, alors que tous les Alsaciens gardent en mémoire les horreurs commises par le Troisième Reich au camp voisin du Struthof.
Le soutien du gouvernement français aux criminels dirigeants nazis-fascistes de l’Ukraine constitue une insulte à toutes les victimes de la seconde guerre mondiale.
Durant les années terribles mais glorieuses de l’Occupation, de l’insurrection et de la Libération de la France jusqu’à la victoire totale, les résistants furent l’honneur de la France. Ils se souviennent, en ce 70ème anniversaire de la libération de notre pays que la puissante Armée Rouge écrasa à Stalingrad, à Koursk et en Ukraine l’armée hitlérienne, la SSet ses divisions Das Reich, Galicie constituée essentiellement d’Ukrainiens de Bandera alliés aux nazis, ainsi que la misérable L.V.F. de Pétain. Ils se souviennent de ces combats victorieux où prit part le glorieux régiment Normandie-Niemen symbole de la résistance commune des peuples soviétiques et français contre le nazisme.
Gloire éternelle à la Grande Guerre Patriotique victorieuse que le général de Gaulle salua en termes élogieux en juin 1966 à Moscou en reconnaissant « la part capitale que l’Union Soviétique prit à la victoire décisive ».
Mesdames et Messieurs les parlementaires, tout montre que nous sommes à un tournant de l’histoire. Cette lettre, quelle que soit la suite que chacun de vous décidera de lui réserver, prend date devant notre peuple. Que chacun assume ses responsabilités devant la paix et devant l’histoire. Pour notre part, comme nous l’avons fait pendant la seconde Guerre mondiale, nous assumons à nouveau les nôtres.
Le 5 mai 2014
- Pierre Pranchère, résistant F.T.P.F. à l’âge de 15 ans, membre au Parti communiste clandestin, le parti des fusillés. Député de Tulle, (1956-58 et 1973-1978) ville résistante et martyre, député honoraire au Parlement Européen, vice-président du P.R.C.F. et président de la commission des relations internationales du P.R.C.F.
- Léon Landini, président du P.R.C.F., anc. officier des F.T.P.-M.O.I., Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légiond’honneur, décoré par l’U.R.S.S. ;
- Jean-Pierre Hemmen, vice-président du P.R.C.F., fils de Fusillé de la Résistance, réprimé pour avoir refusé de porter l’uniforme sous les ordres d’un ex-général de la Wehrmacht exerçant un commandement au sein de l’O.T.A.N. ;
- Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France.
- Antoine Manessis, fils de Résistant communiste grec, secrétaire aux relations internationales du P.R.C.F.