Un incendie a dévasté, aujourd’hui, la partie du port de Beyrouth qui se trouve près de l’entrepôt numéro 12 qui explosa il y a moins de quarante jours. Des entrepôts contenant des pneus et des bidons d’huile ont pris feu à cause des travaux de soudure effectués par des ouvriers laissés à eux-mêmes depuis trois jours déjà et qui avaient déjà déclenché, hier parait-il, quelques petits incendies avant celui de ce jour.
Cinq heures de combat avec le feu que le vent propageait rapidement et qui s’est élargi pour atteindre d’autres entrepôts où sont entassées des tonnes de vivres envoyées, selon certains, dans le cadre de l’aide internationale aux victimes du 4 août, ainsi que des appareils électroménagers… En plus de la proximité de tankers appartenant à la société pétrolière « Total » dont personne au port ne savait ce qu’ils pouvaient contenir !!!
Un énorme nuage noir a couvert le ciel de la capitale, charriant avec lui des gaz toxiques très nocifs, surtout pour les personnes âgées et les enfants en bas âge ; et, de temps en temps, on voyait des morceaux de tôles ou des cartons brûlants voltiger dans le ciel avant de retomber près des immeubles en ruine des quartiers proches.
Et, tandis que les pompiers et le personnel de la Défense civile essaient vainement d’éteindre le foyer incendiaire, certains employés du port ont attiré l’attention sur le mutisme des responsables du gouvernement sortant qui se sont terrés chez eux, craignant les répercussions de ce nouveau crime qui, non seulement va augmenter de quelques milliards de dollars le prix à payer, mais aussi, mais surtout va arrêter la reprise des activités du port. Et, d’aucuns notent à voix haute que ces incendies criminels, volontaires ou non, font le jeu de l’entité israélienne, surtout à la suite des nouvelles relations d’amitié que cette entité vient de tisser avec les pays du Golfe.
D’où la question : Dubaï a connu son essor à la suite de la destruction de Beyrouth durant la guerre civile de 1975-1989, la destruction du port de notre capitale serait-elle le point de départ d’une nouvelle vie pour le port de Haïfa ?
Rien n’est impossible avec le « Moyen Orient nouveau ».
Marie Nassif- Debs
Le jeudi 10 septembre 2020