La mobilisation se poursuit en Inde. Ce 18 février, c’est un blocus complet des voies de chemin de fer que par centaines de milliers les syndicats paysans ont bloquées. Une action spectaculaire témoignant l’action de dizaines de millions de paysans indiens qui se poursuit après le blocage de Dehli. L’une des plus grandes mobilisations populaires actuelles, totalement censurée par les médias en France.
Intimement lié aux grandes familles oligarchiques qui accaparent le secteur agroalimentaire indien, le gouvernement clérical-nationaliste, antipopulaire et antimusulman de MODI et du Janata Party (droite dure hindouiste) vient de décider de mettre fin, sous couvert de « modernisation de l’agriculture indienne », aux lois protectrices qui, depuis l’indépendance indienne, protégeaient quelque peu les petits et moyens agriculteurs indiens en leur garantissant des commandes d’État, en régulant les prix céréaliers et en assurant une part de redistribution par la puissance publique des produits vivriers aux millions d’Indiens qui en manquent cruellement (même avec le très imparfait système actuel, 14% de la population indienne ne mangent pas à sa faim…). C’était sans compter sur la mobilisation de masse des paysans qui, avec l’aide des communistes indiens et des syndicats de classe qui leur sont associés, font le siège pacifique de Dehli et multiplient les barrages routiers dans tout le pays.
Alors que le moindre dissident bourgeois et pro-occidental hongkongais est porté aux nues par nos médias antichinois et anticommunistes, nos « grands journalistes » soi-disant amis des droits de l’homme ne pipent mot sur cette insurrection géante qui mobilise des dizaines de millions de paysans et de salariés agricoles. Ces mêmes médias se taisent sur les grèves de masse des salariés indiens qui, certains jours de l’année 2020, ont pulvérisé les records historiques mondiaux de mobilisation prolétarienne. Du reste, combien de Français, conditionnés dès le collège à l’idée que « le communisme est mort », savent-ils que le PC indien et le PC indien marxiste constituent la principale force populaire d’opposition populaire dans le second pays le plus peuplé du monde? Et que les communistes dirigent l’État indien du Kerala, un État exemplaire en matière de santé, d’éducation mais aussi de développement économique.
Georges Gastaud pour www.initiative-communiste.fr
Des images des mobilisations via les réseaux sociaux