L’Organisation des Nations Unies exhorte la communauté internationale à condamner ouvertement « l’accord du siècle » entre Israël et les États-Unis.
Une prise de position courageuse alors que le régime Trump n’a eu de cesse d’attaquer, en particulier au plan financier, les Nations Unies. Une position de la communauté internationale qui s’inscrit dans la droite ligne des très nombreuses résolutions condamnant l’agressive politique coloniale d’Israël violant le droit international.
Le plan de Trump permettrait à Israël d’annexer 30 % de la Cisjordanie, ce qui « est strictement contraire au droit international, notamment à la Charte des Nations Unies de 1945 ».
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens estime que ce que le Président américain nomme « l’accord su siècle » n’est pas équilibré. Michael Lynk appelle instamment la communauté internationale à « condamner ouvertement l’adoption d’un plan qui permettrait à Israël d’annexer une partie des territoires palestiniens ».
« Le plan récemment présenté par le Président des États-Unis, Donald Trump, pour mettre fin au conflit israélo-palestinien favorise une des parties au conflit » a déclaré le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.
Michael Lynk a affirmé que le plan présenté par Trump « propose une solution d’un État et demi ». « Cet État Potemkine (État de façade), qui est dépourvu des principaux attributs de la souveraineté, autres que le droit de faire flotter son drapeau et le droit d’émettre des timbres, deviendrait une entité d’un type totalement nouveau dans l’histoire de la science politique moderne ».
L’État palestinien serait un « archipel d’îlots dispersés »
Lynk souligne que la proposition de Trump ne présente pas de formule en faveur d’une paix « juste et durable mais qu’elle appuie la création d’un Bantoustan (territoire réservé aux non-blancs en Afrique du Sud et dans le Sud-Ouest africain pendant l’apartheid) du XXIe siècle au Moyen-Orient ».
Il ajoute que le petit État palestinien qui en résulterait serait « comme un archipel d’îlots dispersés sans continuité territoriale, complètement encerclé par Israël, dépourvu de frontière extérieure, de souveraineté sur son espace aérien, du droit de constituer une armée pour se défendre, de base géographique pour une économie viable, de liberté de circulation et de possibilité de saisir les instances judiciaires internationales contre Israël ou les États-Unis ».
L’expert indépendant se dit préoccupé par le fait que le plan fait fi de la quasi-totalité « des grands principes du droit international régissant le conflit israélo-palestinien » et qu’il « renverserait complètement l’ordre international fondé sur des règles et consacrerait définitivement l’assujettissement tragique du peuple palestinien qui existe déjà dans les faits ».
Annexion d’une partie de la Cisjordanie
Le plan du Président américain permettrait à Israël d’annexer 30 % de la Cisjordanie, ce qui est, d’après Michael Lynk, « strictement contraire au droit international, notamment à la Charte des Nations Unies de 1945 ».
« Depuis 1967, le Conseil de sécurité de l’ONU a proclamé à huit reprises, la dernière fois en décembre 2016, le principe fondamental suivant dans le contexte de l’occupation israélienne : l’acquisition de territoire par la force est inadmissible. »
En outre, l’expert a appelé instamment la communauté internationale à condamner ouvertement le fait que le plan donnerait carte blanche à Israël pour annexer une partie du territoire palestinien.
Colonies et réfugiés palestiniens
Michael Lynk a, par ailleurs, déploré la proposition de légaliser les 240 colonies israéliennes implantées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est en affirmant que « le droit international interdit explicitement le transfert de la population civile d’une puissance occupante. Les colonies israéliennes ont été condamnées par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui considère qu’elles sont une violation flagrante du droit international, et elles peuvent constituer un crime de guerre au titre du Statut de Rome ».
De la même façon, il a qualifié de « mépris » des principes internationaux les propositions faites « d’abolir unilatéralement le droit amplement reconnu des réfugiés palestiniens à rentrer chez eux s’ils le souhaitent » et « d’annuler toute obligation faite à Israël de dédommager les réfugiés pour les pertes matérielles et morales subies ».
L’Agence pour les Palestiniens requiert de la stabilité et un soutien international
De son côté, le Commissaire général par intérim de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a qualifié le plan d’ « extrêmement inquiétant » pour les personnes « qui vivent sous occupation, sous blocus, qui traversent conflit après conflit et crise après crise, dans l’espoir que justice soit faite et que les droits de l’homme soient respectés, dans la peur constante que la communauté internationale finisse par les abandonner ».
Christian Saunders a affirmé qu’il était nécessaire d’apporter de la stabilité et un appui solide aux réfugiés palestiniens de la part de la communauté internationale.
« De nombreuses personnes, de nombreux Palestiniens, sont actuellement en état de choc, incrédules face au plan de paix présenté par Donald Trump, le plan de paix des États-Unis. Nous verrons quelle sera leur réponse dans les prochains jours, semaines et mois. »
Le Commissaire a rappelé que, avant de lui couper les vivres en 2018, les États-Unis étaient le principal contributeur de l’UNRWA, dont le budget est désormais amputé de près d’un tiers. « Les répercussions ont été énormes sur les finances et les projets mais l’appui que nous recevons des États membres et des parties prenantes est extraordinaire et témoigne d’un véritable engagement permanent envers les réfugiés palestiniens. »
Et la France face à cela ? Ce silence ! Quelle honte ! Notre gouvernement a su transformer ce problème en »antisémitisme » (qui n’a rien à voir).
Écoeuré !