Alors que se tenait ce 14 juin 2021 le sommet annuel de l’OTAN, l’organisation militaire offensive du bloc euro-atlantique, Emmanuel Macron a annoncé le changement de son chef d’État-major. Un double événement qui annonce le pire pour la paix mondiale. Nous reviendrons dans un prochain article sur l’augmentation des dépenses militaires.
Macron à la remorque de Biden et Merkel, féal des impérialismes américain et allemand
Ce sommet de l’OTAN, immédiatement après celui du G7 aura démontré combien Macron – malgré ses postures grotesques ridiculisant la présidence française de la même façon qu’il avait procédé avec Trump – ne fait pas illusion. Il s’est affiché à la remorque de Biden, en caniche obéissant de l’impérialisme américain. Loin de la rodomontade non suivie d’effets proclamant en 2019 l’état de « mort cérébrale de l’OTAN », le banquier occupant l’Élysée a appelé pour l’OTAN à « une requalification des valeurs communes et du concept ». Des mots creux, de la langue de bois que l’on peut aisément traduire. Allégeance aux USA et acceptation de l’augmentation massive des budgets militaires offerts au nom de la France à l’OTAN.
Car c’est la le cœur du sommet 2021 de l’OTAN : l’augmentation des budgets militaires de l’OTAN, ainsi que le plan OTAN 2030 focalisé sur les capacités offensives d’agression contre la Russie et la Chine. Est ainsi prévue l’accélération de la hausse des dépenses militaires, encore bien au-delà des +215M€ depuis ces 7 dernières années. Avec des offensives militaires dans les domaines de l’internet mais également l’accélération de la militarisation de l’espace.
« Il y a toujours des milliards pour faire la guerre, mais pas un rond pour nos infirmières »
Dans une France où les étudiants font la queue aux banques alimentaires et où le chômage et la précarité explosent, où les plans de licenciements se multiplient et où l’hôpital public a montré son sous-dimensionnement pour assurer les soins face à la pandémie de covid-19, la priorité de Macron est donc d’acheter des armes pour les offrir à l’OTAN.
Pire, il s’agit également de poursuivre dans l’affaiblissement de la défense nationale souveraine.
Menace sur la dissuasion nucléaire française
Dans un doux euphémisme, Macron veut que les « Européens » et non pas les Français soit les acteurs de la maîtrise des armements sur leur sol. Traduisons-le, il s’agit de mettre l’armée française, la seule réellement efficace et fonctionnelle sous le commandement de l’Union européenne. C’est-à-dire de l’Allemagne. Et ce y compris la dissuasion nucléaire. Ne nous y trompons pas, la soi-disant fin de l’opération Barkhane est un pas dans ce sens, avec son remplacement par une force intégrée européenne… constituée à 90% de soldats français. Bref, les dépenses, les blessés et les morts seront français dans une guerre de l’Union Européenne allemande.
Effritement des mécanismes de stabilisation.
Ce sommet de l’OTAN ne s’est pas saisi de l’enjeu principal pour la paix. Celui du renouvellement et du rétablissement des fragiles et maigres mécanismes de stabilisation. Issus des initiatives soviétiques, de grands traités permettaient la non prolifération nucléaire, des mécanismes de contrôle limitant la course aux armements. Mais il est vrai que dès la chute de l’Union Soviétique, les USA avec l’OTAN n’ont eu de cesse que de vouloir renforcer leur hégémonie militaire et géostratégique. Emblématique de cette offensive militaire, la constitution d’un bouclier antimissile, visant à annihiler la dissuasion nucléaire russe et chinoise (mais également… française) et appuyant la poursuite de la théorisation américaine de la doctrine de 1ere frappe. Attaquer la population civile adverse et ses infrastructures sous un tapis de bombes nucléaires pour l’exterminer.
Après la fin du traité sur les missiles intermédiaires, c’est le traité openskies qui a pris fin. Laissant un monde toujours plus dangereux.
Quant à la prolifération nucléaire, poussée par les USA et leur bouclier antimissile, elle s’accentue. Avec 3825 tête nucléaires déployées, dont 2000 prêtes à être tirées à tous instants…
Nomination du général Thierry Burkhlard, un virage guerrier
«
Thierry Burkhlard à l’AFP en novembre 2020Ça fait plus de dix ans que l’armée s’est concentrée sur la menace du moment qu’était le terrorisme militarisé.L’armée de Terre doit changer d’échelle et se préparer à des conflits plus durs, de haute intensité.«
Les propos sont virulents et très clairs : c’est l’annonce d’un virage stratégique majeur, celui de l’augmentation du budget militaire pour reconvertir l’armée française de métier en une force offensive pour mener la guerre contre la Russie et la Chine, en s’équipant en blindés et en artillerie, mais aussi notamment en renforçant l’aviation, les défenses sol-air, la guerre informationnelle et les drones. Bref, la relance de la course aux armements.
Un virage déjà effectif. L’armée française n’a-t-elle pas envoyé un corps expéditionnaire dans les pays baltes pour s’y enterrer dans des tranchées, mener des manœuvres de chars et d’artillerie à la frontière russe, dans des exercices dangereux et de grandes ampleurs désignant dans une proclamation belliqueuse un unique ennemi, la Russie. Et il y a quelques semaines, n’est-ce pas dans un remugle affligeant de la politique de la canonnière l’envoi d’un navire de la navale dans les eaux territoriales de la Chine ?
Issu de la légion étrangère, le corps traditionnel des interventions impérialistes de l’armée française, Thierry Burkhlard n’est pas seulement un changement de tête, c’est également la réponse de Macron pour satisfaire aux ordres de l’OTAN et de l’Allemagne.
Rompu aux guerres impérialistes néocoloniales, du Tchad au Gabon en passant par la Côte d’Ivoire, l’officier de l’armée de terre est également intervenu sous le commandement de l’OTAN dans la guerre contre la Yougoslavie.
jbc pour www.initiative-communiste.fr