Le 15 décembre dernier, en France, l’Académie de la Carpette anglaise décernait son prix à nul autre qu’au président français, Emmanuel Macron, et son prix spécial, à titre étranger, à notre premier ministre, Justin Trudeau. Rappelons que le Prix de la Carpette anglaise, créé en 1999, est attribué, à chaque année, à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué pour son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France, au détriment de la langue française.
En 2001, un prix spécial du jury était également institué, qui distingue les personnalités à l’étranger qui collaborent à la propagation de la langue anglaise dans les institutions européennes ou internationales. Notre camarade, Jean-Pierre Durand, revient sur ces attributions ô combien méritées. Jean-Pierre Durand est membre du Comité Central du PCQ
https://www.pcq.qc.ca/Dossiers/Autres/Archives/page_article.php?article_id=8038
Lu dans Wikipédia: « L’Académie de la Carpette anglaise est une académie parodique, décernant chaque année depuis 1999 un prix » d’indignité civique » à un membre des élites françaises qui, selon son jury, s’est distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France et dans les institutions européennes au détriment de la langue française … ».
Pour cette année, le prix de la Carpette anglais a été attribué au président de la République française, Emmanuel Macron. On ne décerne pas un tel prix à la légère et c’est bien parce qu’il le mérite que Macron l’a remporté haut la main. D’ordinaire, il semble qu’une petite gêne empêchait de voir un élu de cette trempe « honoré » d’un tel prix.
« Cette règle de ne pas désigner le président était élégante », lançait à la cantonade Julien Köberich, du cercle littéraire des cheminots français. « Ce pacte de non-agression doit être rompu. Car on a jamais vu un président de la République à ce point s’attaquer à notre langue ». Il faut croire que le jury de cette année a dû trouver que la coupe était pleine et que même un président en exercice ne pouvait ni ne devait être hors d’atteinte. Et c’est bien fait pour mister Macron.
C’est ainsi que le jury de l’Académie a décerné son prix d’indignité linguistique à Emmanuel Macron, pour ses nombreuses entorses à la Constitution, dont l’article 2 dispose que « la langue de la République est le français », qui est aussi langue officielle de la plupart des institutions internationales. Le jury a relevé l’acceptation par l’exécutif français de l’usage dominant de l’anglais dans le fonctionnement de l’Union européenne, alors que cette langue n’est la langue nationale d’aucun pays membre. Le jury a également relevé que la direction de l’Organisation internationale de la francophonie a été confiée – à l’instigation de la France – à Louise Mushikiwabo, ancienne ministre du Rwanda, qui avait exclu le français au profit de l’anglais comme langue d’enseignement public dans son propre pays.
Par contre, quand l’Académie de la Carpette anglaise mentionne dans son communiqué que c’est la chanteuse française Yseult qui a été nommée par Macron comme marraine du prochain Sommet de la Francophonie, qui se tiendra en 2024 à Villers-Cotterêts, et souligne que celle-ci chante essentiellement en anglais (on mentionne son dernier titre: « I love you »), j’ai eu comme un doute. En effet, j’ai écouté cette chanson et si le titre est bien en anglais, les autres mots sont en français uniquement.
Je n’ai pas écouté toutes ses chansons non plus, mais il est faux de prétendre qu’Yseult chante essentiellement en anglais. Ceci me laisse à penser que ce sont ses prises de position à l’encontre de l’État français, ses coups de gueule prononcés en Belgique notamment et son wokisme, dont le manque de nuance, l’intolérance et l’appel au bannissement, qui dérangent le plus. Enfin, même si je ne vis pas dans l’Hexagone et ne suis pas assidûment les actualités françaises, j’ai cru comprendre que c’est surtout la droite française et les anticommunistes qui en ont fait une tête de Turc. Mais cela n’absout pas pour autant Macron, loin s’en faut.
Notre premier sinistre… euh premier ministre, Justin Trudeau, a été pour sa part sacré récipiendaire du prix à titre étranger pour avoir nommé une anglophone, Mary Simon, au poste de gouverneure générale du Canada. Remarquez que les Québécois, « entre toé, pis moé, pis la boîte à bois » (expression beauceronne), n’en ont rien à cirer d’une gouverneure générale (qui représente notre assujettissement à un monarque étranger), fusse-t-elle bilingue, mais cela, c’est une autre affaire !
De toute façon, s’il fallait évoquer ici tous les gestes de Trudeau et de ses prédécesseurs à Ottawa à l’encontre du français a mari usque ad mare (je pourrais parler ici d’un génocide culturel, tellement le crime qui se perpétue est inqualifiable), ce n’est pas d’un seul prix de la Carpette anglaise dont nous aurions besoin, mais bien d’une cargaison de prix. C’est pour cela que l’indépendance du Québec s’impose.
Note: Les membres de l’Académie de la Carpette anglaise sont Philippe de Saint Robert, Eugénie Bastié, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurte, Julien Köberich, Guillemette Mouren, Marie-Josée de Saint Robert, Albert Salon et Marc Favre d’Échallens, ainsi que les associations suivantes: Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC), Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
Macron & Trudeau dans un duo digne dingue dong
Au prochain Sommet de la Francophonie, en 2024, qui se tiendra en France, à Villers-Cotterêts (là ou fut édictée en 1539 l’ordonnance faisant du français la langue officielle du droit et de l’administration du royaume de France, en lieu et place du latin), on y retrouvera deux larrons au service de la propagation de l’anglo-américain dans le monde, soit Macron et Trudeau.
Nos sources, au palais de l’Élysée, nous indiquent qu’ils présenteront alors un numéro de danse inspiré du célèbre duo Laurel et Hardy, « sponsorisé » par les productions « Just for Laugh ». La chanson, bien entendu, sera en « angliche ». Voici un aperçu de leur prestation, qui, sans nul doute, fera date :
La connaissance comme outil de résistance à l’invasion de l’anglo-américain
L’édition de décembre 2022 – janvier 2023 du magazine bimestriel « Manière de Voir » porte sur le pouvoir des langues.
Faut-il se résigner à voir disparaître le prodigieux patrimoine de milliers de langues ? La menace est bien réelle, comme celle de voir des peuples las d’être niés dans leur identité profonde reprendre le chemin de la guerre. La soumission à la logique de marché culturel conduit vers un monde monochrome. Outils d’influence, les langues sont aussi des outils de partage.
L’histoire démontre leur capacité d’adaptation et de résistance. Ce numéro comporte une carte-affiche « La bataille des écritures » et 20 cartes thématiques pour comprendre la diversité culturelle.
Ce numéro sera disponible, ces jours-ci, au Québec dans les kiosques et commerces à journaux. Ne perdez pas cette chance de vous le procurer et réservez votre copie dès maintenant auprès de votre fournisseur de journaux et magazines. Voici un aperçu de quelques textes qu’on y trouve:
Culture en danger de mort, par Jacques Leclerc
Le Québec dans une impasse, par Louise Beaudoin
L’acculturation de l’Europe, par Benoît Duteurtre
La servitude volontaire des élites, par Georges Gastaud et Matthieu Varnier
Artistes flamands, identité belge, par Serge Govaert
Qui a peur des Catalans ?, par Manuel Vásquez Montalban
Le marseillais, c’est du français, par Médéric Gasqiet-Cyrus
Tous les alphabets mènent à Rome, par Xavier Monthéard.
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Voici, enfin, une courte vidéo du camarade Georges Gastaud, philosophe, directeur des pages d’Initiative communiste (PRCF) et président de COURRIEL, qui nous présente sa participation au magazine Manière de Voir et la publication de deux de ses livres qui viennent de paraître.
En cette période des Fêtes, voilà assurément d’utiles cadeaux à offrir … ou à s’offrir.