Emmanuel Macron n’a décidément pas rompu avec la politique de Hollande/Fabius – dont il était le ministre. Un scandaleuse politique de soutien aux petrodictatures des régimes islamiques de monarchie absolue du Golfe. Comme en témoigne son soutien au prince Mohamed Ben Salman, en pleine crise libano-saoudienne.
Liban : le président Michel Aoun dénonce l’enlèvement de Said Hariri par la monarchie absolue d’Arabie Saoudite
Le 4 novembre, alors qu’il était en déplacement en Arabie Saoudite – pays dont il est également ressortissant – le premier ministre Said Hariri a annoncé sur une chaîne de télévision de la famille régnante de cette monarchie absolue sa démission de son poste de premier ministre du Liban. Dans le message lu à la télévision, il met en avant une soit disant ingérence de l’Iran. Cette démission surprise a été immédiatement dénoncée au Liban, d’autant qu’elle intervient au moment même où le prince héritier vient d’embastiller – sous prétexte de lutte anti- corruption – une partie importante des principales familles concurrentes de la famille régnante.
Dans un communiqué publié le 12 novembre, le président du Liban, Michel Aoun, dénonce – à mots couverts, diplomatie oblige, mais toutefois très clairs – l’enlèvement de Said Hariri son premier ministre. Le communiqué de la présidence libanaise condamne :
« les circonstances obscures dans lesquelles le Premier ministre Saad Hariri vit à Ryad ». Ces circonstances ont atteint le point où la liberté de Saad Hariri a été restreinte, des conditions ont été imposées en ce qui concerne sa résidence et les contacts qu’il peut avoir, même avec les membres de sa famille ». « Ces circonstances font que toute position qu’il a pu prendre, qu’il va prendre, ou qui pourront lui être imputées (…) sont douteuses et ne peuvent pas être considérées comme des positions prises de son propre chef. »
Communiqué de Michel Aoun
Le chef du Hezbollah libanais a lui carrément dénoncé l’enlévement de Said Hariri par Mohamed Ben Salman
Macron, amis des dictateurs du Golfe, apporte son soutien à l’Arabie Saoudite
Mais la surprise n’est pas seulement venue Beyrouth, mais également de l’Élysée. Puisque le président français, Emmanuel Macron a cru bon de se précipiter dans un avion pour aller à Ryad féliciter – le 9 novembre – le prince héritier Mohamed Ben Salman. Pas un mot dans le communiqué de l’Élysée pour défendre les droits de l’homme, inexistants en Arabie Saoudite, alors que le prince Ben Salman vient de déclencher une grande purge pour se débarrasser de ses rivaux . Silence également sur l’effroyable guerre menée par l’Arabie Saoudite contre le Yémen provoquant une famine menaçant des millions de personnes par un blocus condamné par l’ONU. Au conseil de sécurité le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock, a alerté sur le risque de voir survenir « la plus grande famine » de ces dernières décennies –avec des « millions de victimes« — si le blocus mis en place par l’Arabie Saoudite n’était pas levé. 7 millions de personnes sont en danger de mort en raison de la famine au Yémen.
C’est donc dans ces conditions que Macron a apporté son soutien au prince Ben Salman, et ce alors que les ONG dénoncent l’Arabie Saoudite comme l’épicentre du financement de l’islamisme dans le monde (lire ici)
Faut-il ici rappeler que le même Macron, celui qui soutient Rajoy à Madrid, qui emprisonne le gouvernement de Catalogne, a osé donner des leçon de droits de l’homme au Venezuela, s’en prenant violemment à son président Nicolas Maduro, coupable d’avoir organisé…. des élections ?
Décidément, en six mois, les Français ne peuvent plus avoir aucune illusion sur ce dont Emmanuel Macron est le nom, le président des riches, l’ami des dictateurs, en un mot l’exécuteur des basses œuvres des oligarques capitalistes.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Le communiqué de Macron, publié par l’Elysée
Le Président de la République s’est entretenu avec le Prince héritier Mohammed bin Salman à l’invitation de ce dernier, jeudi 9 novembre à Riyad.
Le Président de la République et le Prince héritier Mohammed bin Salman ont échangé longuement sur l’importance de préserver la stabilité de la région, lutter contre le terrorisme et surtout travailler à la paix.
Ils ont évoqué ensemble la situation du Liban, après la démission du Premier ministre Hariri. Le Président Emmanuel Macron a rappelé l’importance que la France attache à la stabilité, la sécurité, la souveraineté et l’intégrité du Liban.
D’autres dossiers régionaux ont été examinés par les deux dirigeants, en particulier le Yémen pour lequel le Président français a souligné sa préoccupation sur la situation humanitaire et sa disponibilité à faciliter une sortie de crise politique.
L’entretien a permis également de rappeler la qualité des relations bilatérales entre l’Arabie et la France à tous les niveaux, diplomatique, économique, culturelle et militaire. La France soutient la stratégie de développement du Prince héritier définie dans sa « vision 2030 » et salue son discours sur l’ouverture de son pays et l’appui à un islam modéré. Durant les prochains mois, la France et l’Arabie Saoudite se sont engagées à travailler de concert afin de donner une ambition accrue à leur relation.
Enfin, dans la zone sahélienne, la France et l’Arabie Saoudite sont convenues de soutenir conjointement les pays participants au G5 dans la lutte contre le terrorisme.