Nous portons à votre connaissance la conférence du Mouvement Démocratique et Populaire du MALI dont le Parti SADI est la force principale. Il faut noter que le terme « France » utilisé dans ce texte correspond à « l’Impérialisme français » qui continue à intervenir au Mali.
Conférence du Mouvement Démocratique et Populaire du MALI
- Date : 15 Mai 2021
- Lieu : Djelibougou devant la RADIO KAYIRA
- Thème : Analyse de la situation politique nationale et perspectives de lutte
I – Rappel historique
Notre pays semble vivre une tragédie politique due à une succession de processus révolutionnaire inachevé. Il s’agit des soulèvements populaires de 1991, de 2012 et de 2020.
Le MDP, qui est un acteur principal des journées de mobilisation, avait bien avant le 18 Aout 2020, marqué sa volonté ferme de rupture avec IBK et son système. Comme illustration de ces actions historiques du MDP, on peut citer les meetings et conférences de presse du 29-11-2019, du 09-12- 2019, du 13-12-2019. En ce temps, le M5 n’était pas encore né et plein d’acteurs du M5 collaboraient avec le régime IBK et son mentor, la France.
À la constitution du M5-RFP, le MDP a pris une part importante avec sa participation à toutes les journées de mobilisation jusqu’à la chute du régime d’IBK.
D’ailleurs, c’est le MDP, à travers son leader, Oumar MARIKO, qui va appeler expressément à une solidarité avec l’armée nationale. On peut considérer l’intervention de l’armée, le 18 Août 2020 comme une réponse à cet appel. Malheureusement, cette intervention a pris une forme comique et théâtrale, elle n’a pris en compte aucune des revendications du mouvement social qui l’a suscitée. Aujourd’hui notre pays est dans une impasse totale. Le mépris que les autorités militaires ont porté aux revendications du peuple mobilisé est à la base de tous les dérapages rencontrés par la transition.
Ces revendications sont entre autres :
- Une conférence nationale souveraine ;
- Un audit de toutes les ressources (minières, financières…)
- Une revue de la présence des forces étrangères sur le sol malien ;
- La mise en place d’un État souverain caractérisé par la souveraineté nationale ;
- Le retour de la sécurité et la paix sur l’étendue du pays.
II – La situation actuelle
L’objectif principal des journées de mobilisation était la rupture avec l’ancien système socio-politique qui a prévalu de 1992 au régime d’IBK. Mais après avoir écarté les acteurs du mouvement. Il ne leur restait qu’à se jeter dans les bras de la communauté dite internationale. Cela va mettre en évidence la vraie nature de cette transition vu le maintien et la continuité de l’ancien système.
La persistance de l’État néocolonial
Le MDP s’est toujours battu pour l’avènement d’un État souverain dans une nation indépendante. Ce qui l’emmène aujourd’hui à revendiquer l’instauration d’un État de type nouveau contraire à la vision des autorité militaires au pouvoir. Ces autorités qui ont adopté toutes les directives proférées par la CEDEAO et la France. Notre pays est devenu un champ libre pour les oripeaux occidentaux, américains et asiatiques. Comme si la MINUSMA et BARKANE ne suffisant pas, on assiste à un ballet Diplomatique à la présidence et dans les ministères. Chacun vient prendre sa part d’intérêt dans l’État néocolonial malien. La situation d’insécurité généralisée dans le pays est nourrie par cette présence, ce contrôle étranger sur notre État. Et aucune paix n’est possible tant que la France et ses instruments, la MINUSMA et BARKANE, sont là au Mali. L’enjeu du combat que mène le MDP est la libération totale de notre pays des griffes de la France et de la communauté internationale. Pour cela, le MDP s’oppose à l’orientation actuelle du pouvoir en place mais aussi au M5-FRP dont une forte composante ne veut jamais tenir la France pour responsable de la crise sécuritaire que connaît notre pays. Les autorités françaises ont toujours reconnu que les militaires français morts chez nous sont morts pour la France. Depuis la prise du pouvoir, la transition multiplie diversions et tournures en rond autour des questions qui ne répondent en rien les aspirations profondes de notre peuple tels que :
- Mise en place d’une série de bureaucratie budgétivore ;
- Re-découpage administratif ;
- L’application intégrale de l’accord issu du processus d’Alger ;
- Réforme constitutionnelle et institutionnelle ;
- Organisation des élections qui ne s’annoncent ni démocratiques ni transparentes.
III – L’appel du MDP
L’aggravation de la situation nationale sous la transition dirigée par la communauté internationale, a fait que toutes les revendications sociales et politiques sont restées sans réponse. Notre peuple qui ne veut pas rester passif lance partout des cris de lutte pour un changement véritable dans le pays.
Le MDP continue sa mobilisation avec ses 34 organisations, constituées d’associations, de syndicats et de partis politiques. Il appelle les forces patriotiques au rassemblement pour sauver la patrie. Le MDP continuera à démarcher les intellectuels, les organisations politiques, les syndicats, les associations et tout regroupement acquis pour le changement de système pour l’élargissement et le renforcement du camp de la paix, de la démocratie et du progrès. Le MDP invite les grévistes de l’UNTM, du CSTM, du syndicat de la police, du syndicat des surveillants de prison et du syndicat de la santé d’aller au-delà des revendications sectorielles pour s’engager dans la construction d’un nouveau type d’État, celui des travailleurs.
Le MDP appelle l’ensemble du peuple malien à se mobiliser pour :
- La construction d’un État souverain de type nouveau ;
- La renaissance d’une nation libre et indépendante ;
- L’instauration de la paix et la sécurité sur l’étendue du territoire ;
- La construction d’une armée nationale garante de la souveraineté et de l’unité nationale ;
- La naissance d’une économie nationale, prospère et indépendante des puissances étrangères ;
- Une souveraineté monétaire pour le développement harmonieux de notre pays ;
- Le rétablissement de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.
Bamako, 15 Mai, 2021