En dépit des demandes de levée des sanctions qui frappent durement les peuples du Mali ou du Burkina, la CEDEAO a décidé lors d’un sommet à Addis Abeba de maintenir et renforcer les sanctions frappant le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Les sanctions les plus dures restreignant les possibilités d’échanges commerciaux frappe le Mali, coupable de vouloir s’émanciper des impérialismes occidentaux. Dans le même temps, les autorités du Burkina Faso et du Mali tenait un sommet formalisant leur rapprochement.
DECLARATION DU PARTI SOLIDARITE AFRICAINE POUR LA DEMOCRATIE ET L’INDEPENDANCE (SADI) AUX SANCTIONS COMBINEES DE LA CEDEAO ET DE L’UEMOA CE DIMANCE 09 DECEMBRE 2022 A ACCRA
Le Bureau Politique du Parti SADI a tenu une réunion extraordinaire pour analyser le régime des sanctions décidé contre le peuple du Mali par les Chefs d’Etat et de Gouvernement lors du double sommet de l’UEMOA et de la CEDEAO tenu à Accra, le 09 janvier 2022.
Le Bureau Politique du Parti SADI rappelle que depuis 2012, il n’a cessé de dénoncer les nombreux actes de parjure et de trahison de la CEDEAO qui n’a jamais soutenu et encouragé des solutions politiques autonomes dans le règlement de la crise politique, sécuritaire, institutionnelle et sociale de notre pays.
C’est la raison pour laquelle, il avait introduit en 2012 :
Une première requête à la Cour de Justice de la CEDEAO pour condamner les décisions des Chefs d’Etat de la CEDEAO lors du Sommet extraordinaire du 26 avril à Abuja, lesquels, en violation flagrante de la Constitution du Mali, de l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle et surtout de l’Accord Cadre du 6 avril 2012 conclu entre les militaires (qui avaient renversé le régime du Président ATT) et la CEDEAO, avait fixé arbitrairement et illégalement la durée de la Transition à un (1) an, prolongé le mandat du Président par intérim en violation de la Constitution pourtant invoquée comme socle du retour à l’ordre constitutionnel au Mali et sans concertation aucune avec les forces vives du pays ;
De même, les jours qui ont précédé ce sommet extraordinaire, un gouvernement de transition a été nommé en violation des dispositions de l’Accord Cadre et de la conférence de Ouagadougou qui prévoyaient la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ;
Ledit sommet extraordinaire, sans considération aucune pour le peuple malien a décidé de déployer sur le terrain, une force militaire pour sécuriser le processus de transition en violation des dispositions de l’acte fondateur de la CEDEAO ;
En 2020, en coordination avec son allié du PDG-RDA de la République de Guinée, une autre requête a été introduite par le Parti SADI à la Cour de Justice de la CEDEAO pour établir l’illégalité des sanctions contre le Mali et la République de Guinée. Pour toute réponse, la Cour de Justice l’a jugé irrecevable au prétexte que nos deux pays étaient suspendus à la suite des Coups d’Etat qui y ont été perpétrés.
Après un examen approfondi des décisions prises par les Chefs d’Etat lors du double sommet de l’UEMOA et de la CEDEAO à Accra, le 09 janvier 2022, le Parti SADI :
Condamne fermement les sanctions concomitamment prises par l’UEMOA et la CEDEAO contre le Peuple du Mali confronté à toutes sortes d’adversités existentielles depuis plus de dix ans. Ces sanctions visent à soumettre notre Peuple au diktat des puissances extérieures, à lui ôter la possibilité de faire face aux multiples défis notamment sécuritaires et de développement ;
Demande au Peuple de garder son calme et de rester vigilant afin de surpasser cette nouvelle étape qui lui est imposée ;
Suggère aux autorités de la Transition de prendre l’initiative de dialogue constructif avec toutes les forces politiques et sociales afin d’obtenir une plateforme minimale acceptable et soutenue par tout le Peuple ;
Salue les forces Armées et de Sécurité pour leur sacrifice et leur détermination à préserver la sécurité, la paix et la stabilité malgré les difficultés et les privations ;
Remercie les forces syndicales et tous les acteurs sociaux qui ont décidé de sursoir momentanément à leurs revendications et les encourage à observer une trêve sociale durant cette période afin de permettre à notre Peuple de réussir à sortir de ce piège.
Fait à Bamako, le 10 janvier 2022
Le Bureau Politique
Le Secrétaire Général
Mohamed AG AKERATANE