Sur la péninsule de Corée, pour les français qui écouteraient les médias dominants, ceux de l’oligarchie, il y a le « diable », la Corée du Nord, et un havre de liberté et de défense du « monde libre », la Corée du Sud. Pourtant pour qui connait l’histoire de la péninsule, les choses sont autrement plus complexes et différentes. Car à Séoul, dans un pays qui héberge des bases militaires US parmi les plus importantes du monde (plusieurs dizaines de milliers de soldats américains officiellement), c’est un régime à la main de Washington qui a été installé par la force est dans le sang. Massacres, tortures, camps… les crimes des USA et du régime du Sud sont totalement censurés en France. Il est pourtant indispensable de connaître cette terrible histoire pour comprendre les relations tendues entre Corée du Nord et Corée du Sud/États-Unis toujours officiellement en état de guerre. Et pour défendre la paix.
www.initiative-communiste.fr vous propose la traduction d’extraits d’un article d’un journal australien, peut suspect de sympathie pour la Corée du Nord ou d’anti-américanisme primaire et qui rappelle la nature brutale du régime de Corée du sud, Massacres, tortures, camps en Corée, tout ces crimes sont bien ceux du régime de Corée du Sud et des États-Unis, avec le soutien des pays de l’OTAN.
La Corée du Sud a un passé brutal
Le 15 novembre 2008 – Source The Sydney Morning Herald – traduction DG pour www.initiative-communiste.fr
Quelque chose de remarquable s’est produit en Corée du Sud cette année, sans susciter beaucoup d’attention nulle part.
C’est un pays qui a amené ses secrets les plus sombres à la lumière du jour – pas des crimes historiques commis par des gens morts depuis longtemps, mais ceux pratiqués pendant les 50 années de vie de la République de Corée.
Le flot de rapports émanant de la Commission pour la vérité et la réconciliation de Séoul ne trouble pas seulement les Coréens mais aussi les pays alliés, y compris l’Australie qui a défendu l’État coréen et soutenu ses dirigeants successifs.
Franchissant les barrages concurrents de la propagande qui ont entouré la guerre de Corée de 1950 à 1953, nous obtenons finalement des aveux que certaines des pires atrocités, attribuées à l’époque à l’ennemi, ont été en réalité commises par notre camp – et nous le savions.
La commission est l’héritage de Roh Moo-hyun, l’ancien défenseur des droits de l’homme et politicien libéral qui fut le président de la Corée du Sud pendant cinq ans jusqu’en février. Elle a été mise en place en décembre 2005 et agit avec une équipe de 240 personnes et un budget de 19 millions de dollars US (29,7 millions de dollars) par année, avec la tâche difficile mettre au jour un siècle d’histoire cachée. Celle-ci couvre la résistance coréenne à l’annexion du pays par le Japon entre 1910 et 1945, l’oppression politique pendant l’occupation après la guerre, lorsque les Américains et les Russes ont installé des régimes rivaux dans leur zone respective, la guerre de Corée et la succession de dictatures militaires de droite qui ont duré en Corée du Sud jusqu’à la fin des années 1980.
« Plus de 1200 massacres, plus de 100 000 assassinats déjà identifiés ».
Ce sont les massacres de civils pendant la guerre de Corée qui choquent le plus à la lecture de ces rapports. La Commission travaille sur au moins 1200 cas, dont environ 215 incidents dans lesquels les forces aériennes étasuniennes et alliées ont mitraillé des groupes de réfugiés et de civils. Le nombre des victimes se monte à 100 000 personnes, et la commission dit que c’est une estimation prudente.
L’un des pires incidents a précédé la guerre de Corée, en 1948, lorsque le nouveau gouvernement de Syngman Rhee installé à Séoul par les États-Unis a ordonné à son armée de supprimer une révolte de gauche sur l’île de Cheju. Environ 30 000 habitants ont été abattus.
Au début de 1950, Rhee détenait quelque 30 000 prétendus communistes dans ses prisons et avait enrôlé environ 300 000 personnes suspectées d’en être des sympathisants dans un mouvement officiel de « rééducation » connu sous le nom de Ligue Bodo. Lorsque l’armée communiste de Kim Il-sung a attaqué depuis le Nord cette année-là, les forces sud-coréennes en retraite ont exécuté les prisonniers, ainsi que de nombreux membres de la Ligue Bodo.
À Taejon, à environ 140 kilomètres au sud de Séoul, les prisonniers ont été transportés en camion hors de la prison de la ville par l’armée et la police, ont marché les mains liées au bord de longues tranchées, conçues pour s’y coucher, puis ont été tués à coups de feu. Leurs corps ont été roulés dans les tranchées puis recouverts.
La navette de la mort a durée des jours, tandis que les Nord-Coréens avançaient, et plus de 7000 prisonniers ont été exécutés, selon la commission. Deux observateurs militaires australiens ont vu que les prisonniers étaient enlevés alors qu’ils ne se faisaient aucune illusion sur ce qui se passait. Un major de l’armée étasunienne a pris des photos ; elles ont été envoyées à Washington en un mois, mais dissimulées pendant un demi-siècle.
Le commandant en chef américain, Douglas MacArthur, a obtenu un rapport sur les massacres mais il n’y a aucune preuve qu’il ait tenté de les arrêter ou d’enquêter, selon une recherche dans les archives américaines par des journalistes associés dirigée par l’ancien correspondant Charles Hanley. Les communistes ont été accusés du massacre.
En effet, les meurtres ont été autorisés à un niveau inférieur. Dans la ville portuaire de Busan, au sud, le conseiller de l’armée américaine, le lieutenant-colonel Rollins Emmerich a confirmé qu’un commandant sud-coréen, le colonel Kim Chong-won, projetait d’exécuter 3500 prisonniers détenus sur des suspicions de sympathies communistes. Dans un long mémo classifié, Emmerich a déclaré l’avoir persuadé d’attendre « jusqu’à ce que la situation soit plus critique ».
Busan était tenue par les Américains et les Sud-Coréens, mais l’image qui émerge est qu’à peu près 10 000 prisonniers ont été finalement sortis de la ville dans des camions et mitraillés.
La litanie des sinistres découvertes de la commission se poursuit : la police et des soldats ont tué 160 civils à Yeosu et à Suncheon; 600 autres ont été tués à Cheondo; 140 à Ganghwa; 870 membres de la Ligue Bodo ont été exécutés à Ulsan; 28 à Naju…
Il y a aussi des massacres commis par des Nord-Coréens et des locaux de gauche : entre 140 et 250 civils autour de Dangjin en août et septembre 1950 ; entre 70 et 120 à Gochang-myeon; 61 à Yangpyeong.
La commission a détaillé les violations des droits de l’homme commis jusqu’au début des années 1990, dont de nombreux cas de personnes torturées, piégées par de fausses accusations de trahison, emprisonnées et, dans certains cas, exécutées.
Cela ne s’arrête pas avec la fin de la guerre, qui s’enlise en 1953. La commission a détaillé les violations des droits de l’homme commis jusqu’au début des années 1990, dont de nombreux cas de personnes torturées, piégées par de fausses accusations de trahison, emprisonnées et, dans certains cas, exécutées.
Ces découvertes sont gênantes pour le successeur conservateur de Roh depuis février, Lee Myung-bak.
Lors d’une récente cérémonie lors de laquelle le président de la Cour suprême, Lee Yong-hoon, a baissé la tête et a présenté des excuses pour des jugements injustes prononcés dans le passé, Lee a déclaré que les tribunaux devaient « se garder du populisme judiciaire ».