Par Georges Gastaud – 5 août 2023
Le régime de Kiev (cf lien indiqué ci-dessous) vient de faire retirer la faucille et le marteau, symboles mondiaux traditionnels de l’alliance ouvrière et paysanne, mais aussi de la Révolution d’Octobre et de la victoire soviétique sur Hitler, d’un monument présent depuis des décennies dans la capitale ukrainienne.
Rien ne saurait plus nous étonner de la part de ce régime ouvertement nostalgique du méga-criminel hitlérien hitlérien Stépan Bandera, le salopard absolu qui, durant la seconde Guerre mondiale, organisa le génocide des centaines de milliers de juifs, de Polonais, et bien entendu, d’Ukrainiens communistes ou de sympathisants réels ou supposés de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
A cette nouvelle, la belle Union européenne « pluraliste », « libérale » et « démocratique » ne peut qu’exulter, elle dont le « Parlement » sis à Strasbourg – celui que boude 50% des électeurs au moins lors de chaque « élection » européenne – appelait déjà en septembre 2018 à purger l’Europe des emblèmes « du communisme totalitaire »: en clair, du drapeau rouge orné de l’emblème ouvrier et paysan et de l’Etoile rouge. Bien entendu, l’OTAN ne trouvera rien à redire à ce négationnisme aussi structurel que sculptural, bien au contraire, puisque
a) tout est bon désormais à l’Ouest pour criminaliser l’URSS et, à travers elle, la Fédération de Russie que nombre de congressistes américains déclarent déjà vouloir démembrer, à l’instar de ce que projettent à demi mots
les mêmes individus à l’encontre de la République populaire de Chine
b) la guerre actuelle entre l’Alliance euro-atlantique et la Russie par jeunesse ukrainienne interposée (avec la Chine en ligne de mire) n’est autre chose, historiquement parlant, qu’un magistral renversement d’alliances: prenant appui sur l’annexion de la RDA par la RDFA (la soi-disant « réunification »), puis sur la contre-révolution survenue en URSS en 1991, et sur l’ « unilatéralisme » américain planétaire qui ont suivi ces bouleversements hyper-réactionnaires, l’impérialisme américain substitue désormais à la Coalition antihitlérienne victorieuse de 1944 (mise en place hyper-tardive du « Second Front » antinazi en Normandie, tant les Anglo-Américains redoutaient alors de voir l’Armée rouge, victorieuse de la Wehrmacht de Stalingrad à Koursk, remporter tout seuls la guerre contre Hitler) une coalition mondiale antirusse en tous points analogue à celle que Himmler et Rudolf Hess avaient tenté in extremis de mettre en place contre la Russie soviétique en s’adressant aux Anglo-Américains pour les appeler à converger avec le Reich dans la lutte « antibolchevique ». Une belle façon soit dit en passant pour l’impérialisme américain de recycler et de remilitariser à fond l’impérialisme allemand et l’impérialisme japonais, ces vaincus de la Seconde Guerre Mondiale que le spectaculaire renversement d’alliance antirusse actuel remet au centre de la problématique géostratégique mondiale.
En dernière analyse, ce renversement stratégique comporte une visée anticommuniste et contre-révolutionnaire flagrante, quoiqu’indirecte. Certes la Russie actuelle est dirigée par une triste camarilla contre-révolutionnaire qui a aidé le fangeux Boris Eltsine en 1991 à démanteler l’URSS. Néanmoins le régime poutinien a surtout le « tort » aux yeux des suprémacistes occidentaux de refuser désormais l’abaissement continu et l’encerclement militaire patent de son pays par Washington, Londres, Berlin, Varsovie et Tokyo, donc de tenir tête en Ukraine ou dans le Caucase à la « ruée vers l’Est » des hégémonistes euro-atlantistes. De ce fait, le contre-révolutionnaire et antiléniniste ardent qu’est Vladimir Poutine se voit forcé (contrairement aux Kiéviens) de mobiliser l’imaginaire et la mémoire de l’Armée rouge et de l’URSS (incluant le drapeau rouge, la faucille et le marteau et la musique – sinon les paroles – de l’hymne soviétique): ce que les anticommunistes incurables
ne sauraient lui pardonner, qu’ils vivent en Russie, en Ukraine ou dans le reste du monde.
En outre et surtout, quand on regarde de près de quoi sont composés les « BRICS » (Brésil/Russie/Inde/Chine/Afrique du Sud), qui contestent l’hégémonie planétaire de Washington et de sa cour, on s’aperçoit que chacun des pays qui les composent porte en lui une forte tradition « rouge ». Le Brésil est le pays de Carlos Prestes, de Jorge Amado et d’Oscar Niemeyer; la Russie reste pour le monde entier l’impardonnable pays de Lénine et de Staline comme la France de la Restauration monarchique demeurait pour toute l’Europe réactionnaire l’incurable patrie révolutionnaire des Sans Culottes et de Robespierre. En Inde, deux puissants partis communistes restés fidèles à la faucille et au marteau (contrairement au PCF actuel de Fabien Roussel qui a abandonné « à temps » ces symboles compromettants…) ont dirigé en 2022 les plus grandes grèves de l’histoire moderne. Ne parlons pas de la Chine dont les moyens de production stratégiques sont toujours nationalisés et où le Parti communiste se réclame toujours de Marx et de Mao. Enfin l’Afrique du Sud est le pays de Mandela, qui fut membre du CC du PC d’Afrique du Sud (S.-A.C.P.), un parti qui s’est historiquement allié au syndicat de classe C.O.S.A.T.U. ainsi qu’à l’A.N.C. pour renverser le régime de l’apartheid (soutenu par les Occidentaux) avec l’aide internationaliste de Cuba socialiste armée par l’URSS. Potentiellement, les BRICS sont, comme le savent les travailleurs du bâtiment, un matériau de construction tirant sur le rouge…
En s’acharnant contre la mémoire soviétique en général et contre l’emblème ouvrier et paysan en particulier, le régime pronazi qui domine Kiev révèle son vrai visage que veut oublier la fausse gauche et la fausse extrême gauche qui les soutiennent en se plaçant à la remorque de l’OTAN. Et la triste équipe jusqu’au-boutiste de Zelensky et Consorts montre par la même occasion que, face à la nouvelle Sainte-Alliance mondiale réactionnaire constituée autour de Washington et d’Ursula von der Leyen, les classes populaires de la ville et de la campagne, et à leur avant-garde les vrais communistes qui n’auront pas renié leurs « outils », c’est-à-dire les léninistes, sont et seront en dernière analyse vraies garantes de l’éradication des fascistes et autres fauteurs de guerre mondiale exterminatrice.